Rassure-toi, Kekia, je ne cherche pas à donner du sens au baratin de Spalding, je sais bien qu'il n'y en a pas.
Rien ne nouveau dans sa nouvelle livraison, à part des bêtises supplémentaires dans l'analyse de l'argument diagonal de Cantor. Et toujours la même affirmation aberrante sur les touristes (réels) et les chambres (entiers naturels) : "Mais tous sans exception auront une chambre ! ", autrement dit il y a une application injective de l'ensemble des réels dans l'ensemble des entiers naturels ; c'est une évidence, selon Spalding : pas besoin de démonstration. Le théorème de Cantor-Bernstein et l'argument diagonal de Cantor démontrent que c'est faux, mais peu importe pour Spalding !
La longueur de la prose ne comble pas le vide scientifique.
Et bien sûr, aucune réponse à ma question précise : est-ce qu'une "bijection au hasard" entre l'ensemble X et l'ensemble Y est une application bijective de X sur Y ?
Je vais plutôt essayer de donner quelques informations qui pourraient être utiles pour qui n'est pas très familier avec cette notion de cardinal.
Le cardinal d'un ensemble X est inférieur ou égal au cardinal de l'ensemble Y quand il existe une application injective de X dans Y.
Le théorème de Cantor-Bernstein montre que s'il y a une application injective de X dans Y et une application injective de Y dans X, alors il y a une application bijective de X sur Y. Dans ce cas le cardinal de X est égal au cardinal de Y (X et Y sont équipotents).
Il y a une application injective de

dans

: l'inclusion, tout simplement. Il n'y a aucune application injective de

dans

: s'il y en avait, le théorème de Cantor-Bernstein montrerait qu'il y a une bijection de

sur

, ce qui est exclu par l'argument diagonal de Cantor. Le cardinal de

, est donc strictement plus grand que celui de

.
Revenons sur l'argument diagonal de Cantor. Une variante simple montre qu'il n'y a pas d'application surjective de

dans

, l'ensemble des suites de 0 et de 1. En effet, si

est une application de

dans

, alors la suite
)
définie par

si
_n=1)
et

si
_n=0)
n'est pas dans l'image de

. Si l'on a écrit

sous forme d'un tableau dont les lignes sont les suites
)
,
)
etc. ce qu'on a fait est changer les 0 en 1 et vice-versa dans la diagonale du tableau pour fabriquer

.
L'ensemble
)
des parties de

peut s'identifier à

en associant à chaque partie

de

sa fonction caractéristique

définie par
=1)
si

et

sinon. Autrement dit,

est une bijection de
)
sur

. L'argument diagonal de Cantor que l'on vient d'expliquer se généralise alors de

à n'importe quel ensemble

pour montrer qu'il n'existe pas de surjection de

sur
)
, l'ensemble des parties de

. Voici comment :
Soit

une application de

dans
)
. Définissons la partie

de

comme l'ensemble des éléments

de

tels que
)
; dans le cas

, la fonction caractéristique de

est précisément le

construit plus haut. Alors

n'est pas dans l'image de

. En effet, supposons que
)
pour un élément

de

. Si
=A)
, alors
)
par définition de

: absurde. Si
)
, alors, par définition de

,
)
: absurde. Ceci montre qu'aucune application de

dans
)
n'est surjective.
On a une application injective de

dans
)
: celle qui envoie chaque élément

de

sur le singleton
)
. Il n'y a pas d'application injective de
)
dans

d'après le théorème de Cantor-Bernstein et le fait qu'il n'y a pas de surjection de

sur
)
. Le cardinal de

est donc strictement plus petit que celui de
)
.
Supposons

infini. On se retrouve avec pléthore de cardinaux infinis différents : ceux de
,\mathcal P(\mathcal P(X)),\ldots)
. C'est un résultat élémentaire de théorie des ensembles.