par Ben314 » 08 Nov 2016, 13:04
Si on veut remettre les trucs à plat :
Certains réels de [0,1[ (en fait les décimaux) admettent deux écritures décimales infinies, par exemple 0.4530000...=0.4529999... la première étant appelée "écriture propre" et la deuxième "écriture "impropre".
1) Si on considère la fonction de [0,1[^3->[0,1[ qui au triplet (x,y,z) associe le réel t=0,a1b1c1a2b2c2a3b3c3....
lorsque x=a1a2a3... : y=0,b1b2b3... ; z=0,c1c2c3... alors, pour que ce soit bien un fonction au sens mathématique du mot fonction, il faut qu'un triplet (x,y,z) ait une unique image ce qui signifie que, si x ou y ou z admet deux écriture, il faut absolument préciser laquelle va être utilisé pour faire le "calcul" de t.
Si on décrète par exemple qu'en cas d'ambiguïté, on prend systématiquement l'écriture "propre" pour x,y et z alors le problème, c'est que t=0,000 009 009 009 009... n'a pas d'antécédent par la fonction vu que le seul qu'il pourrait éventuellement avoir correspond à une écriture impropre de z (il y a une seule possibilité car t n'est pas décimal donc n'admet qu'une et une seule écriture décimale infinie)
Donc la fonction en question n'est pas surjective (donc pas bijective), mais on vérifie facilement qu'elle est effectivement injective.
Et comme dans l'autre sens [0,1[->[0,1[^3 on construit "les doigts dans le nez" une injection, par exemple en prenant t->(t,0,0), on peut déduire du théorème de Cantor-Bernstein qu'il existe une bijection de [0,1[ dans [0,1[^3 c'est à dire "qu'il existe autant de points dans [0,1[ que dans [0,1[^3"
Mais je redit que, perso., quand on a affaire à des ensembles infinis, je préfère de loin écrire "il existe une bijection entre ... et ..." que "il y a autant de ... que de ..." : c'est pas plus long à écrire et ça évite les erreurs d'interprétation de l'éventuel profane qui lit le truc (et à mon avis, le profane qui sait pas ce qu'est une bijection, il vaut mieux éviter de lui parler de ce type de truc vu qu'il y a de très forte chance qu'il comprenne tout de travers et qu'il y voie des contradiction/paradoxes de partout...)
2) Si on considère la fonction de [0,1[->[0,1[^3 qui au réel t associe le triplet (x,y,z) où x=0,d1d4d7... , y=0,d2d5d8... ; z=0,d3d6d9... lorsque t=0,d1d2d3d4d5... alors, de nouveau, il faut préciser quelle écriture de t on va prendre lorsque t est décimal.
Et, si on décrète par exemple que dans ce cas, on prend systématiquement l'écriture "propre" de t alors on pourrait vérifier que la fonction ainsi obtenue est bien surjective, mais par contre elle n'est pas injective vu que les deux réels distincts t1=0,000 009 009 009... (qui n'a qu'une seule écriture) et t2=0,001 000 000... (qui a deux écriture, mais celle là est bien la "propre") ont la même image (0 ; 0 ; 0,1).
Donc cette fonction n'est pas bijective non plus.
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Ben314 le 08 Nov 2016, 13:09, modifié 2 fois.
Qui n'entend qu'un son n'entend qu'une sonnerie. Signé : Sonfucius