On raisonne par l'absurde.

avec

soit [TEX]a,b"/> deux entiers premiers entre eux, alors il en est de même pour

et

.
(L'implication réciproque est évidente, il y a donc équivalence.)
On raisonne par l'absurde, si

et

ne sont pas premiers entre eux, leur pgcd admet un diviseur premier

.
Alors

divise

donc

divise

ou

divise

. Si

divise

alors il divise
-a^2 = b^2)
, et donc il divise

. Alors

est un diviseur commun à

et

, ce qui est exclu. De même le cas

divise

est exclu. D'où la contradiction.
Voici le cas typique où une preuve directe est "déguisée" en une preuve par l'absurde et dont le résultat final est de prouver une propriété moindre !
En effet, de la preuve par l'absurde, on peut extraire tout simplement la preuve directe de la proposition suivante, plus générale, sans aucune hypothèse sur les entiers

et

:
l'ensemble E' des diviseurs premiers communs à
et
est inclus dans l'ensemble E des diviseurs premiers commun à
et 
.
(L'inclusion inverse est évident, on a en fait l'égalité.)
Soit

. Alors

divise

donc

divise

ou

divise

.
Si

divise

alors il divise
-a^2 = b^2)
, et donc il divise

. Alors

.
De même le cas

divise

amène à une conclusion identique.
Alors la proprosition --2-- en est simplement le cas particulier où

est seulement vide !
Remarque pour aller un poil plus loin :
en fait, symboliquement, la seconde proposition s'écrit
.Z+ab.Z} = \sqrt{a.Z+b.Z})
Mais plus précis encore est de montrer (tout aussi facilement que la preuve directe ci-dessus) la formule anodine
^3 \subset (a^2+b^2).Z+ab.Z \subset a.Z+b.Z)
impliquant pourtant très rapidement les deux propositions précédentes !
Et enfin, on remarque que cete dernière suite d'inclusions est valide pour
tous éléments

d'un anneau commutatif quelconque, sans histoire de premiers...
--3-- page 24, une remarque qui me semble très intéressante :
(...) y a-t-il une démonstration meilleure que les autres ?
Par exemple quelles contraintes impose une démonstration par l'absurde
(au moins connaitre le résultat à démontrer) ?
Est-ce que la véracité d'un résultat est renforcée s'il a été
démontré de plusieurs manières ?
Est-ce qu'une démonstration sert uniquement
à justifier un résultat, ou bien a-t-elle un intérêt en elle-même ?
Un élève qui poursuit des études scientifiques est confronté à des multitudes
démonstrations. Il pense bien souvent que l'enseignant ne les faits que par
plaisir, n'en voit pas l'intérêt. Or il faut qu'il comprenne qu'en mathématiques,
ce sont les démonstrations qui ont une valeur de formation.
--4-- page 48 : après l'exemple --1-- qui met la puce à l'oreille,
voici un exemple où la preuve donnée est fausse,
et le fait qu'elle soit par l'absurde n'arrange rien je crois...
Pour tout entier
, on pose
, l'ensemble des multiples stricts de
.
Soit un entier
non premier ;
l'entier
tel que
soit le premier ensemble contenant
, est premier. Démonstration : supposons

non premier, alors il existe

tel que

, d'où

avec

. On en déduit que

, avec

, ce qui contredit la définition de

; donc

est premier.
Je ne sais pas combien de personnes ont relu cette preuve, mais pour moi, cette preuve est fausse :
au moins parce que la proposition à prouver est fausse,
mais plus précisément parce qu'un entier

non premier peut être égal à 1.
C'est pourquoi le passage "donc il existe

tel que

qui est éronné...
et non pas l'hypothèse "supposons q non premier" !
Ce n'est donc pas l'hypothèse initiale du raisonnement qui mène à la contradiction, mais la faute de déduction.
D'ailleurs, il est clair que le premier ensemble contenant

parmi les

est

.
Je m'en suis aperçu (ce n'est pas un exploit, ok

) en voulant travailler cette preuve (pour la rendre "directe"...)
Le problème est de détecter une erreur dans une preuve. Ce n'est pas évident, nous faisons tous des erreurs de raisonnement. Mais il faut dire qu'un raisonnement par l'absurde n'arrange rien à l'affaire, car lors d'une preuve par l'absurde, on est content de tomber sur une contradiction ! (alors qu'une contradiction dans une preuve directe indique évidemment une erreur). On pourrait dire que la nature du raisonnement par l'absurde supprime le garde-fou de la non-contradiction.
Voici maintenant une version correcte et une preuve directe, inspirée bien sûr par la preuve par l'absurde initiale :
Pour tout entier
, on pose
, l'ensemble des multiples stricts de
.
Soit un entier
non premier ;
l'entier
tel que
soit le premier ensemble (d'indice
) contenant
, est premier. Soit

un diviseur strict de

. On a

, d'où

avec

.
On en déduit que

avec

, ce qui, d'après la définition de

, force

; ainsi

, et donc

est premier.