Bonsoir, personnellement je pense que les deux parties ont un peu raison (voilà qui fait bien avancer le débat...). Il est indéniable que le potentiel d'un bon élève, capable de supporter la pression d'une prépa "élitiste", sera d'autant mieux exploité qu'il est dans une prépa où le niveau est élevé.
Après, tout est question de caractère : en simplifiant, l'élève qui a besoin d'être mis en compétition, quitte à être largué de temps en temps par le rythme, me semble avoir le profil pour les prépas dites élitistes où on en fait plus que nécessaire. A l'inverse, aussi bon soit-on, si on n'aime pas la pression, il vaut mieux aller dans une prépa plus cool, quitte à avancer un peu de son côté, plutôt que d'être "détruit" par un rythme trop rapide et oppressant.
Évidemment, c'est très réducteur (et faux) de dire que l'école qu'on intègre est totalement - ou presque - conditionnée par notre prépa. Évidemment, c'est plutôt idéaliste (et tout aussi faux) de prétendre que toutes les formations dans toutes les prépas sont équivalentes. Chacun a sa propre expérience.
Mais force est de constater que la méthode "high-level" des prépas élitistes semble fort bien fonctionner sur la plupart des élèves qui y sont (et pour cause, ils ont été sélectionnés à l'issue d'un long cycle bons résultats -> bons élèves -> bons résultats, comme l'a dit Ben plus haut). Personnellement, je pense que cette méthode donne un avantage clair à l'élève qui est capable de ne pas se noyer. Déjà, plus on fait des trucs de niveau élevé, hors-programme et tout (toujours en supposant qu'on a pas des lacunes monstrueuses dans les bases), plus on "voit du pays". On forme donc son intuition mathématique/physique bien plus efficacement que le taupin de base qui va appliquer 15 fois la convergence dominée dans son sujet de concours.
Autre raison, qui est finalement assez proche, et liée à ce qu'a dit Alpha :
"Alpha" a écrit:il vaut mieux super bien maîtriser le programme et les exos classiques qu'avoir, au détriment de la qualité de cette maîtrise, passé trop de temps sur du hors-programme inutile qui ne tombera de toutes façons pas aux concours.
Mon prof de physique de sup nous disait souvent à propos des sujets de concours des écoles cotées : "avant c'était au programme, et ça tombait au concours, maintenant c'est plus au programme, mais ça tombe toujours au concours". Il ne faut pas comprendre par là que certaines parties des sujets sont infaisables par ceux qui n'ont pas fait de hors-programme : quel que soit le concours (à quelques rares exceptions près, j'imagine), le programme est suffisant pour tout traiter. Et si des notions hors-programme sont abordées, elles sont clairement définies en en-tête. On lit souvent sur ce forum des phrases du style "c'est faisable niveau lycée" en parlant d'olympiades de maths ou une quelconque compétition du genre. Je suis bien incapable de faire le tiers des exos type olympiades qui circulent ici, et j'aime pourtant à penser que mon niveau en maths est un peu plus élevé que celui du lycéen moyen... Bref, quand on arrive face à un sujet de l'X en sortant de Ginette, y a une probabilité non négligeable qu'une grosse partie du sujet soit "de la routine", alors que pour d'autres, moins entraînés, ce soit un exercice de réflexion. Et forcément, sur la routine on va plus vite.
Après évidemment, un élève qui a des grosses lacunes en calcul de base, il aura beau connaître du bout des doigts la théorie de la diagonalisation, il risque de se casser les dents au concours. Et ce genre de profil se retrouvera beaucoup plus dans les prépas élitistes... Sacrifier une partie du programme pour apprendre du hors-programme, c'est un pari, y en a à qui ça réussit, d'autres non.
Après quant aux histoires d'avenir et tout, j'ai pas mon mot à dire, mais je pense comme les autres (histoire de revenir un peu au sujet) que redoubler volontairement une première S pour essayer d'avoir une bonne prépa n'est pas une très bonne idée.