Votre histoire avec les maths ?

[Damien01]

Bonjour !

Tout juste sorti du lycée, je me rends compte que par rapport à certaines personnes, dont de nombreuses de ce forum, j'ai un niveau ridicule en mathématiques et ais beaucoup de choses à rattraper.
Ainsi, j'aimerais beaucoup découvrir à travers vos histoires ce qui rend quelqu'un bon en maths.
Par exemple, avez-vous toujours aimé les maths ? Avez-vous toujours été bons, au collège et au lycée ? Avant votre entrée dans le supérieur, quel était votre relation avec les maths ? Qu'est-ce qui vous a fait progressé ? Etc
Enfin, n'hésitez pas à tout dévoiler, je suis extrêmement curieux de découvrir vos secrets

De mon côté, je n'ai pas grand chose à dire, j'ai toujours eu des bonnes notes en maths dès le collège ce qui m'a fait bien aimer cette matière. Mais je n'ai jamais cherché, avant aujourd'hui, à approfondir mes connaissances en dehors des cours... Etrangement, je pense que ce qui m'a fait aimer les maths, ce sont d'abord les jeux. Quand j'étais petit, je jouais beaucoup à des jeux qui nécessitaient des calculs et à partir de ce moment là, j'ai commencé à être à l'aise avec les nombres. Puis arrivé au lycée, les maths étaient plus une matière où je pouvais avoir des bonnes notes, à cette époque je m'intéressais plus à d'autres choses qu'aux chiffres et démonstrations mathématiques. Et aujourd'hui j'ai l'impression d'avoir perdu du temps, j'aimerais beaucoup m'améliorer, non plus pour simplement avoir une belle moyenne mais surtout parce que je me rends compte que c'est une matière extrêmement intéressante et amusante

[magicarpe]

Salut salut!

Alors pour ma part je n'ai pas de notes exceptionnelles en maths, donc ce que je vais te dire ne va pas te faire augmenter tes notes c'est clair.... Mais je trouve le sujet que tu lances ici est intéressant, et entre passionnés de maths c'est cool de se raconter quand et comment est arrivée cette passion...

Pour commencer je ne me souviens pas ne pas avoir une relation particulière avec les maths... En fait, je me souviens qu'au primaire c'était déjà ma matière préférée, ça n'a pas trop changé au collège où les notes suivaient plutôt bien même si en ce qui concerne ma 6ème et ma 5ème j'avais des professeurs plutôt inexistants je ne m'en souviens même plus trop... Après en 4ème/3ème j'ai eu un prof très rigoureux. Même si au collège on ne fait pas trop attention à la rédaction en général, ce prof lui était rigoureux pour ça, et même si à l'époque je ne m'en était pas rendue compte, je pense que c'est lui qui m'a appris la rigueur du raisonnement.
A mon avis, au delà de la logique, la rigueur c'est le point le plus important des maths.
Ensuite, il y a eu le lycée, mes notes n'ont plus trop suivies, parce que je suis bonne partisane du travail en classe, mais à la maison c'est mort, il n'était plus question que je travaille (au collège cette méthode marche très bien mais selon les personnes au lycée ça marche moins bien et c'était mon cas en dehors des maths...). Alors en maths je suis restée aux alentours de 15, sans travailler en dehors des cours, mais c'est avant tout la rigueur que l'on m'a donné dans cette matière, et le vague souvenir de ce que l'on faisait en classe qui m'a maintenue à un niveau convenable tout le long du lycée dans cette matière. Bien sûr en ne parlant plus de notes, il s'agissait toujours de ma matière préférée même si tout comme toi je n'allais pas plus loin en dehors des cours, enfin je m'intéressais surtout à l'histoire des mathématiques à l'époque.

Après, petite révélation en terminale, avec la spé maths. J'avais un prof qui nous faisait bien comprendre que c'est là qu'on touchait aux vraies maths, et ça me plaisait franchement beaucoup. J'ai pu approfondir la rigueur que l'on m'a enseignée au collège, j'ai découvert d'autres raisonnements, et un nouveau langage, les quantificateurs.
Après tout ça, la suite logique est que j'ai eu mon bac et que je suis désormais en licence avec pour objectif: devenir professeur de mathématiques. Etant maintenant presque à la fin de ma première année, mon amour pour la matière et mes notes ont pu me confirmer que je ne me suis pas trompée de voie.

Rien ne me dit que je ne pourrais pas changer d'objectif d'ici 1 ou 2 ans, mais il est clair pour moi que mon amour pour cette matière n'a fait que s’amplifier et que je ne me vois pas dans d'autres domaines que dans cette matière (et si je parviens à devenir professeur, mon objectif sera avant tout de transmettre cette passion et de rappeler aux élèves qu'ils sont là pour apprendre et pas à juste être notés).
Après comme j'ai dit, je n'ai pas de notes qui cassent des briques. Comme dit plus haut, je suis une partisane du travail en classe, et qu'en plus je suis contre le mode d'examen qui nous met tous en situation de stress et qui a tendance à tuer l’intérêt pour la matière, parce que la plupart des élèves (je dis bien la plupart et pas tous) s'intéressent surtout aux notes, et que les profs (pas tous) pensent aussi aux ratio de bonnes/mauvaises notes attribuées aux élèves (en ce qui concerne les profs, j'ai remarqué le phénomène moins présent en fac).

Mais je m'éloigne du sujet, si d'ailleurs ça intéresse, je vous conseille d'aller voir le bon Franck Lepage.

Enfin bref, tout comme toi, par rapport aux gens du forum, je me sens à un niveau ridicule, mais je sais que j'ai la logique des mathématiques et que je capte rapidement le truc. Après il faut se dire qu'on est loin d'avoir fini d'en apprendre et qu'il nous reste quelques années encore avant d'être au niveau.. c'est pour ça qu'on étudie, et en plus, pas tout le monde a les mêmes capacités, mais faut pas se servir de ça comme excuse pour se décourager...
Au niveau des jeux en maths, je vais te dire un truc.. Les quantificateurs sont des jeux. Le but est de se dire "Est ce que quelque soit tel nombre, je peux en trouver un qui vérifie ça?" ou bien "Est qu'il existe ça tel que quelque soit ce truc je ne vérifie pas ça?", etc. Après à toi de voir de quelle manière tu veux te l'approprier, mais si tu trouves ce quelque chose qui vérifie ça, c'est gagné.

(Désolée du gros pavé, je retourne réviser mes examens finaux....)

[Archytas]

Salut,

Avant la première je détestais les maths comme tout bon lycéen blasé et sans idée d'orientation. Je voulais aller en L et sous les conseils de ma mère je suis allé en S "tu verras y a plus de débouchées pis tu pourras aller en fac de lettre après si tu veux". Ok pourquoi pas. Je suis donc allé en S malgré mes notes pas fantastoches en maths (10-12/20 en seconde). J'y ai rencontré un type fou de maths. Ayant des (gros) problèmes familiaux il a eu la réaction inverse de la plupart des élèves dans son cas (lui il est parti à Louis le Grand puis école d'ingé +++ et ses frères sont en échec scolaire). Au lieu de décrocher il a bossé à fond avec une passion des maths incroyable. Et imaginez vous bien un lycéen blasé qui se retrouve un avec un mec aussi fantastique à coté de lui en cours ! Ca m'a intrigué alors on a parlé, il était vachement timide donc c'était pas facile de le faire parler à coeur ouvert mais c'est devenu mon ami et avec le temps j'ai commencé à comprendre ce qui lui plaisait, cette gymnastique de l'esprit, cet art qu'on peut faire même quand on dessine comme un âne. Je me suis mis à en faire un peu, puis beaucoup. Pas grandiose hein, j'avais 7,3 de moyenne en commençant la première S. Mais bon j'ai commencé à comprendre, aimer puis surpasser ce qu'on faisait en cours. En term avec mon pote on faisait les olympiades, on en choisissait une dans le bouquin un soir et on s'envoyait un message quand on avait trouvé. Il gagnait toujours mais bon ça m'amusait. Au final j'ai fini la term à 20 de moyenne et maintenant j'ai décroché une bourse d'excellence pour mon M1 .
Selon moi, peu importe d'être "bon" ou pas. Je me considère pas comme "bon", je travaille et j'aime ça et forcément ça paye. Mais vue la quantité incroyable de questions que je pose sur le forum (souvent très naïves et je remercie la patience de ceux qui répondent) on peut pas dire que je sois extraordinaire... Faut aimer et ça te portera loin. Si t'es bon tant mieux, sinon tant pis. Intéresse toi, lis, fait ce qui te plaît et garde la pêche !

[Lostounet]

Hey !

Archytas trouve toujours les mots pour parler de la beauté des maths ♥

En ce qui me concerne, cela a commencé quand en 4eme j'ai appris les équations produit nul. J'ai trouvé cela miraculeux ! A essayer de trouver un "x" dans une équation de degré 2, je n'y arrivais pas. Mais avec ce constat/méthode comme quoi le produit de deux nombres est nul => un nombre des deux est nul m'a vraiment marqué.

J'ai rejoint maths-forum quand j'étais en 4eme pour poser mes questions mais aussi pour expliquer à d'autres amis collégiens. Je ne participais à l'époque qu'à la section collège et petit à petit, j'ai appris à faire plus de choses, puis assez pour expliquer dans 'Lycée'! J'ai grandi sur maths-forum.

Depuis je vois vraiment une beauté dans le raisonnement mathématique mais pas que: du travail, de l'échec et des réussites. Je m'y noie des fois, je me pose des belles questions et des fois des questions bêtes. Je ne suis pas extraordinaire en maths mais au moins je suis un peu meilleur que la population générale, et cela est rassurant.

Je sais que j'aime expliquer et faire comprendre aussi et cela m'encourage à continuer à apprendre. Je n'ai toujours pas choisi mon métier, mais je suis certain qu'il faut qu'il y ait des vraies maths dedans. Qui sait, peut-être que je pourrais un jour enseigner à la fac ?

[Pseuda]

Salut,

Comme c'est intéressant ce que tu dis Lostounet. Ce qui m'a paru miraculeux à moi, c'est l'analogie entre le nombre de solutions d'un système de 2 équations à 2 inconnues (0 , 1, ou une infinité), et l'intersection de 2 droites (aucun point commun, 1 seul, ou une infinité). Tout simplement parce que ... Ce devrait être en 4ème-3ème.

[Romy]

J'ai découvert que l'on synthétisait le tout en un nombre réduit d'axiomes, de la théorie des ensembles, au bac. Quant à ce qui me plait depuis le CM2 est de figurer une équation à degrés, par la géométrie, vers ses solutions.

[Sake]

J'aime l'esthétique des équations, ce qu'elles signifient (pour un physicien, il est question de traduire la réalité en des modèles mathématiques, et donc en des équations). J'ai un rapport assez sensuel aux maths qui sont une science pourtant très abstraite.

[laetidom]

Bonjour,

Mes résultats en maths n'ont jamais été fameux, tout juste moyen (et paradoxalement en cravachant beaucoup beaucoup j'ai tout de même réussi à décrocher le bac E ! grâce à mon super prof de maths de term "fou" de ce qu'il enseignait ! ), mais j'ai toujours eu au plus profond de moi l'amour des mathématiques, sans que je puisses le partager avec quiconque. Ce n'est que depuis quelques années seulement que j'extériorise le fait que c'est une passion ! J'ai passé des années à faire des maths en solitaire, ce qui m'a surement permis de réfléchir, de décélérer quand il faut afin de b i e n__ c o m p r e n d r e, pour pouvoir accélérer ensuite afin de restituer (pour soi ou pour les autres), de prendre du champ et d'aiguiser un certain regard.
Ca me permet aujourd'hui d'apporter mon aide à des élèves dont je perçois peut-être qu'ils se trouvent dans la position dans laquelle j'étais jadis, et comme je n'ai pas oublié (tout en ayant évolué) il m'est plus facile de redescendre jusqu'à eux pour essayer de les remonter jusqu'à moi (du moins jusqu'au niveau de la réponse qu'ils attendent), je dis ça en toute humilité.
Si on attend que les élèves montent à nous systématiquement, seul un certain nombre en auront la capacité (visuels et/ou auditifs), l'envie, etc., et alors, que fait-on des autres . . . ? . . . de ces autres (qui ont envie, plein de bonne volonté, mais qui percutent moins rapidement - kinesthésiques . . . -) dont je faisais partie ! C'est pourquoi, quand je le ressens, je descends vers l'élève (à son niveau) pour essayer de l'emmener " vers " le haut, lui faire monter un cran, peut-être que ça s'appelle pédagogie, psychologie, empathie, altruisme, . . .

Voilà quelques réflexions sur mon histoire avec les maths . . .

Bonne journée.