Bonsoir,
En ce qui me concerne, un des trucs (pour ne pas dire LE truc) que je vois dans le paradoxe de Zénon, c'est le problème de l'infini.
Pendant très longtemps, en math, on ne voulais pas parler d'infini, à cause de tout les paradoxes qui en découle (style l'infini+1=l'infini donc, en retranchant l'infini,on trouve 1=0 : absurde).
C'est du grec que vient le mot 'atome' signifiant (il me semble) "partie indivisible" et qui vient du fait qu'ils pensaient (plus ou moins) que l'on ne pouvait pas couper
indéfiniment un objet en 2.
De même ils pensaient que deux segments étaient toujours "commensurable", c'est à dire qu'il existait forcément une toute petite unité de mesure pour laquelle les deux segments avaient une longueur entière (donc de nouveau un espèce de refus qu'on puisse indéfiniment couper en morceaux sans finir par tomber sur le même).
Il a fallu très longtemps pour que les math commencent à parler de l'infini, mais au début, c'est à travers la notion de limite, donc c'est uniquement un infini "potentiel" (on
tend vers l'infini, mais "bien sûr", on ne l'atteint pas) et pas un infini "actuel" : donc pour la paradoxe de Zénon, ça ne résout pas complètement le problème : Achille rattrape "potentiellement" la tortue, mais pas "actuellement".
De plus, la modélisation "propre" de cet infini "potentiel", c'est à dire ce que l'on appelle aujourd'hui le langage des limites (avec ces "quelque soit epsilon...") a mis quasiment deux siècles à être trouvé et il y a eu beaucoup de tentative infructueuses (c.a.d. conduisant à des paradoxes logiques) avant d'arriver à une définition qui "tienne la route".
Le dernier "pas" à franchir vers "l'infini actuel", c'est
Georg Cantor qui a "osé" le faire vers la fin du 19em siècle, mais la grande majorité des mathématiciens de l'époque l'ont conspués en décrétant que l'idée de par exemple englober TOUT les entiers dans un même ensemble était ridicule et conduirait forcément à des tas de contradiction (par exemple le
Paradoxe de Russel) et Cantor a fini... plus ou moins fou...
Mais l'histoire a fini par donner raison à Cantor, et aujourd'hui ça donne l'impression que l'infini ne fait plus peur à personne et même pire que ça, que plein de personnes en parlent comme de quelque chose de "banal".
Par exemple ce forum (comme tout les forum de math.) contient des tonnes de post concernant le "paradoxe" 1 = 0.999999... (avec une
infinité de 9).
Et très souvent, le fond du problème, c'est que les personnes qui se posent ce type de question ne semble pas se rendre compte de l'énorme travail qu'il a fallu faire depuis les grecs pour essayer de donner un sens à cet l'expression "avec une
infinité de 9"
Bon, si ça peut te servir pour faire un petit bout de développement de plus...
Par exemple, tu peut faire remarquer que le paradoxe de Zénon, ça perturbe pas grand monde aujourd'hui alors que 1=0.99999.... qui est exactement le même "paradoxe" énoncé de façon différente, ça perturbe un max de gens (comme quoi, cest pas bien sûr qu'on ait tant progressé que ça...)