Abilys38 a écrit:pourquoi interpréter une matrice comme un endomorphisme? Une matrice, c'est bien le résultat de l'application linéaire "Mat", non? Ce n'est pas une application en soit ?
Non, une matrice c'est un tableau de nombres et c'est tout.
Si tu parle de l'application
qui à un endomorphisme
d'un e.v.
muni d'une base
associe la matrice de
dans la base
alors une matrice, c'est
le résultat de cette application lorsqu'on l'applique à un endomorphisme
.
Donc c'est la même chose que
le réel qu'on obtient lorsque l'on applique une certaine application
(de R dans R) à un réel donné et tu ne risque pas de confondre (où d'identifier) ce
réel avec la fonction
. Si F c'est la fonction x->x², alors 25=F(5) mais évidement c'est clairement du grand n'importe quoi d'écrire que 25=F.
Pour revenir à nos moutons, ce qui est correct, c'est qu'une matrice
, elle est effectivement égale à un certain
pour un certain endomorphisme
, mais elle n'est absolument pas du tout du tout égale à l'application
.
Bref, connaissant un tableau de nombres
, ce qu'on cherche, c'est un
tel que
, sauf que pour pouvoir parler de la fonction
, ben il faudrait déjà avoir à sa disposition un e.v.
de dim
ainsi qu'une base
de
alors que l'énoncé ne nous donne rien de tout ça : le seul truc de départ qu'on a, c'est le tableau de nombres M.
Donc (bis et répéta...) LE premier truc à faire, c'est d'inventer un
et une base
pour avoir le droit de parler de l'application
Abilys38 a écrit:...même si on aurait pu bêtement garder E ?
Comment veut tu "garder" un truc... qui n'existe pas...
(Re)Lit correctement l'unique phrase qui constitue cette "Proposition 3" et dit moi à quel endroit tu voit apparaitre la lettre
dans cet énoncé.
Moi, je la voie nulle part, la seule chose dont parle l'énoncé, c'est du tableau de nombre (= matrice) A et donc si tu veut pouvoir parler de l'endomorphisme
de E associé à la matrice A ben faut que tu "invente" un E.
Là, celui qu'ils "inventent", c'est
mais on pourrait prendre n'importe quel e.v. E de dimension n muni de n'importe quelle base B (n'empêche qu'il faut
forcément écrire que tu en choisi un, quitte à dire... que tu prend n'importe lequel....)
Abilys38 a écrit:Pour faire Ca, il aurait donc fallu deux applications? Une qui dabord transforme le y de E en une matrice Collonne, puis une deuxième qui transforme cette matrice Collone X en produit matriciel AX ?
Oui, plus ou moins, mais perso, j'aurais de nouveau dit que, pour faire le "lien" matrice <-> endomorphisme, ce qu'il te faut, c'est un e.v. E de dim n et une base de E, c'est à dire que j'aurais insisté sur le fait que ce que tu désigne par "l'application qui transforme y en une matrice colonne", c'est celle qui à un vecteur associe ces coordonnées dans une base B (donc qu'il faut avoir à sa disposition une base B de E).
Partant d'un vecteur x de E, la base B te permet de le "transformer" en un vecteur colonne X, c'est à dire une matrice nx1 (constituée des coordonnées de x dans la base B). Ensuite, tu peut effectuer le produit matriciel Y=AX qui te donne un nouveau vecteur colonne Y. Enfin, ce vecteur colonne Y, tu dit que c'est les coordonnées dans la base B d'un certain vecteur y de E et que ce y, en fait, c'est f(x).
Intuitivement parlant, très souvent, on confond complètement le vecteur x de E avec ces coordonnées dans la base B (=tableau de nombres) et,
tant qu'on utilise une seule base B sur E, ce n'est absolument pas gênant. Le problème, c'est qu'assez rapidement, tu va regarder ce qu'il se passe lorsque l'on a (au moins) deux bases B et B' du même espace E et que, dans ce cas, au même vecteur x de E, tu va pouvoir associer
DEUX tableuax de nombres X et X' différents, à savoir les coordonnées de x dans B et celle du même x dans B'.
Là, bien sûr il faudra clairement différentier le "vecteur théorique" x des "tableaux de nombres" X et X'.
Abilys38 a écrit:Et finalement, si j'ai bien compris ce que tu m'as dis avant, quel est le lien avec le théorème qu'on veut démontrer ?
Le "lien", c'est ce que je raconte dans le début de l'autre post : pour "faire des maths" avec les matrices qui sont des tableaux de nombres et rien d'autre, il faut les voir comme des matrices d'applications linéaires et donc il faut avoir un espace vectoriel E (et éventuellement un autre F si la matrice n'est pas carré) ainsi qu'une base B de E (et éventuellement C de F) pour pouvoir utiliser la "passerelle" Matrice <-> Application linéaires.
Dans certain Théorèmes/Exercice, l'espace E et la base B sont donnés et dans d'autres seule la matrice A est donnée. Dans ce dernier cas, il faut "inventer" le E et la base B pour pouvoir utiliser la "passerelle".
(et tu verra
plus tard certains exercices où le choix le plus malin pour E et B, ce
n'est pas de prendre K^n, mais un truc plus subtil, comme par exemple l'e.v. des polynômes de degré <=n-1)