MClerc a écrit:Dire qu'il n'y a « jamais rien d'intuitif en ce qui concerne l'infini » est un peu exagéré. Dans ce cas précis, comme déjà signalé, il existe des mesures assez conformes à l'intuition, par exemple la densité naturelle, la bien -nommée, pour lesquelles on a entre autres mu(nombres_pairs)=mu(nombres_impairs)=1/2.
Oui, mais (bis et répéta) il faut bien comprendre que ces trucs là, ben il faut
les démontrer et surement pas dire "c'est évident".
En particulier du fait, que si on te demande "intuitivement parlant" quelle est la densité des entiers dont le premier chiffre (non nul) en base 10 est un 1, ben y'a de grande chance que tu te goure. Et perso., cette constatation concernant la mesure des entiers commençant par un 1 versus ceux commençant par un 9, ben ça fait que je dirais surement pas que la "densité naturelle" est intuitive.
Pas plus que les autres qui vérifient effectivement
certaines propriétés "intuitives", mais qui vérifient aussi des truc "on ne peut plus louche".
MClerc a écrit:Mais, d'accord, l'injection est un problème. Néanmoins, même pour cette propriété, j'ai trouvé qu'il est possible de nuancer, en « trichant » un peu. Sans entrer dans les détails techniques, une méthode possible consiste en ceci :
1) en accord avec la loi d'Estoup (souvent indûment appelée loi de Zipf), on définit une mesure sur N en affectant à chaque entier un poids décroissant (comme pour la densité logarithmique), de façon que leur somme infinie fasse 1 et que chaque poids soit supérieur à la somme de tous les suivants
2) on se restreint aux injections de A dans B pour lesquelles min(A)>min(B).
Certes, en bidouillant, tu va arriver à ce qu'un truc qui est intuitif pour toi (*) devienne vrai pour la mesure que tu fabrique, mais par exemple, le truc qui te semblait si intuitif ci dessus à savoir que mu(Pairs)=mu(Impair), ben il va plus être vrai avec cette nouvelle mesure.
Et rien que le fait d'avoir comme propriété que la proba de tirer un entier fixé d'avance est égale à autre chose que 0 (et que ça dépende de l'entier en question), ça me semble aller à l'encontre complet de ce qu'on aimerais avoir intuitivement parlant, non ?
(*) Perso. vu la façon dont on apprenait les maths. à mon époque où on voyait dés le collège la notion d'injection dans les cas infini, où on te disait par exemple en cinquième qu'une homothétie,
quelque soit son rapport, c'est une bijection, c'est à dire une injection et une surjection, ça fait que je garde pas le souvenir d'avoir jamais trouvé "intuitif" que l'image d'un truc par une injection doivent être plus petit que celui de départ : dans le cas de l'homothétie, le coté plus gros/plus petit du résultat, il dépend du rapport de l'homothétie alors que le coté injectif/surjectif, il dépend de rien du tout, il est toujours vrai.