par Anonyme » 30 Avr 2005, 18:38
> As-tu lu mes messages ? Le montant de 5550 euros est ce qui est demandé à
> l'employeur pour offrir ce stage à son employé.
Oui, et je t'ai fait remarqué qu'il n'y avait pas moyen de distinguer
entre un individu et une entreprise (d'ailleurs a partir de combien
d'employés etc, bref, c'est indémerdable. N'oublies pas que dans la
philosophie ambiante, chaque individu est une entreprise qui se sous-traite
a une autre. D'ailleurs ton utilisation constante d'"offrir" devrait
allumer quelque alarme, non ?).
> Tu trouves cela trop cher ? Sais-tu combien coûte à une entreprise un
> stage de formation pour un de ses employés ?
J'ai une idée très nette de ce que coute un stage et de ce qu'une
universite est tres peu chere. C'est l'un des moyens les moins chers
de diffuser le savoir. Il ne s'agit pas de ce que /coute/ le stage,
mais du prix facturé. Une fac facture beaucoup moins pour ses formations.
Enfin jusqu'a présent.
> J'ai par exemple suivi un stage de 4 jours à Supélec sur la CEM. En plus des
> jours d'absence et des frais de repas et de déplacement à Gif sur Yvette, le
> stage a coûté 1700 euros. Calcule le taux horaire équivalent ...
Mon propos est simple : ce n'est pas aux universités de faire ce genre
de business. Ici, le president de l'universite est meme venu en conseil
de laboratoire et quand il nous a vu tenir cette position,
-- desequilibre trop enorme entre les formations
-- introduction d'une logique productiviste
-- pourquoi avoir eliminer les cours du soir et mettre en place des
stages , (ben, je vous ai donne les arguments ci-avant, auquel vous
ajouterez le manque de rapidite de telles etudes. Ceci dit, vu
ce que ca coute, qu'ils mettent trois ans au lieu de deux, ce
n'est pas tres grave, cela nous permettait aussi d'inserer les etudiants
perdus dans un cursus plus lent si necessaire)
il nous a repondu, apres la carotte ( /des sous, des sous, des sous/),
que la formation permanente faisait partie de notre mission et que l'on
pourrait nous y forcer, oui un gentil petit baton. Evidemment, rien ne va
se passer aussi clairement, mais on y arrive doucement.
Bien sur que les stages coutent bonbon ! Bien sur que chacun veut sa part
du gateau ! Et reduire autant que faire se peut le service public
d'enseignement, c'est bien pour cela ! Cela permet de developper des trucs
comme acadomia dont on a parle il y a quelques jours. La position des
universites est simple :
-- non a des facs privees,
-- oui a un fonctionnement prive des facs publiques.
Oui, c'est bizarre, mais c'est leur credo. Songer a MIT, Columbia
ou Berkeley. Pour en savoir plus, consulter le site de la CPU
(conference des presidents d'universites -francaises-) et de l'EUA
(European Universities Association, la meme chose a l'echelle
europeenne, ou europeen est a entendre dans le sens du processus de
Bologne). Ensuite songer a l'enseignement a deux vitesses aux US et
au niveau des facs de province et comparer le a deux faits :
-- les facs introduisent doucement une selection a l'entree de leurs
"formations" et c'est légal, parce que, dixit le ministère, "il
faut penser l'offre de formations au niveau global". Bref, si vous
êtes jete de Toulouse, il reste surement une place a Albi.
L'individualisation des moyens (facs a facs) compensee par aucune
perequation nationale mene bien la ou je vous l'indique ....
Meme les diplomes ne seront plus nationaux ! Ou plutot, le gouvernement
dit "le dipome sera national", c'est a dire la licence d'electronique
de Toulouse sera reconnue nationalement, mais comme il refuse un
cadre coutenus/moyens, elle ne sera plus egale a celle d'Albi.
-- les centres de recherches sont en voie d'etre otes aux petites universites
"pour mutualiser les moyens". Bref, il n'y a plus que les gros centres
qui auront des equipes de recherches.
Je peux documenter chacune de mes affirmations.
Mais merci pour l'info quand même, je la diffuse un peu partout et
je t'assure qu'elle a du succès !
Amitiés,
Olivier