aviateur a écrit:Bonjour
Dans la logique naturelle A implique B sous-entend un lien de cause à effet. Donc si le seul intérêt est d'utiliser l'implication sous la forme "si A est vraie alors B est vraie" et par là ne pas donner de vérité ou de contre vérité à la proposition "si A est faux implique B est faux ".
alors que se passe-t-il?
Dans la logique naturelle on peut argumenter que l'implication "A implique B" est équivalente à sa contraposée "(Non B) implique (Non A)" (je crois qu'on enseigne cela aux élèves.)
Mais alors, résumons:
si A est vraie et B est vraie, tu attribues la vérité à "A implique B"
et de même la contraposée est vraie.
Il vient dans cet exemple (non A est faux) et (non B) est faux mais
pour toi (non A) implique (non B) n'a aucune raison d'être vraie ou d'être fausse.
On voit bien que cela ne vas pas.
Cela montre que dans l'enseignement il faut bien définir la notion d'implication.
L'implication au sens naturel établi un lien de causalité, en effet relier deux éléments qui n'ont rien à avoir l'un avec l'autre par un connecteur n'a pas de sens. En logique mathématique comme on doit coûte que coûte attribuer une valeur de vérité à tout, alors on peut tout relier par le connecteur => et discuter de la valeur de vérité, cette dernière étant parfois dénuée de sens. D'où le nom d'implication matérielle.
Au sens naturel comme il y a un lien de causalité, pour prouver une implication on travaille uniquement avec A vrai, et on cherche à montrer que B est vrai. Démontrer dans le cas A faux n'a pas de sens car il n'y a rien à prouver. Et d'ailleurs c'est aussi le cas pour l'implication matérielle de la logique mathématique.
La plupart des étudiants n'ont pas de formation en logique, raisonnent avec l'implication naturelle, et ça ne les empêche pas de faire toutes les démonstrations dont ils ont besoin et de manière très rigoureuse, et ceci du collège au DEA en passant par l'agrégation. Ils n'ont à faire au cas A faux que très peu au final, pour des choses un peu exotiques je pense.
Les mathématiques se sont construites en partant de l'aspect intuitif des choses et en finissant par un formalisme et une généralisation en bout de chaîne.
L'implication est justement bien défini dans l'enseignement car on suit cette évolution, et même pour toutes les mathématiques pas que pour l'implication. Si tu fais travailler "A faux" aux collégiens, tout l'aspect intuitif primordial pour comprendre sera perdu, ce qui sera contre-productif.
L'important est d'abord d'acquérir et de développer un bon aspect intuitif, qui permet de faire l'essentiel, sinon impossible de comprendre ce que l'on fait.
Le reste vient alors après, et permet de traiter des cas exotiques, en faisant bien attention de ne pas perdre l'aspect intuitif parce qu'après on mélange tout et on traite les exemples de la vie courante avec les concepts mathématiques et on se retrouve à dire des grosses bêtises (et pour certains à faire des sondages sur twitter pour savoir comment les choses sont perçues de manière intuitive).
aviateur a écrit:pour toi (non A) implique (non B) n'a aucune raison d'être vraie ou d'être fausse.
On voit bien que cela ne vas pas.
En logique naturelle ne pas attribuer de vérité à quelque chose qui n'a pas de sens, ne pose aucun problème.
Il n'y a qu'en logique mathématique que cela pose problème.
D'ailleurs même en logique mathématique il y a une implication, appelée l'implication stricte qui tente d'établir un lien de causalité.