par Robic » 26 Fév 2014, 18:06
L'algèbre sert à tellement de choses qu'aujourd'hui, l'analyse est en quelque sorte devenue une branche de l'algèbre (les espaces métriques, compacts, normés, etc. c'est de l'algèbre ; pour résoudre une équation aux dérivées partielles on a besoin de se placer dans un espace vectoriel de fonctions donc c'est encore de l'algèbre...)
Exemple d'utilisation importante : le calcul numérique. À peu près tous les phénomènes physiques (rigidité de poutres, chaleur, météo, comportement de fluides, même des phénomènes économiques...) se modélisent par des équations différentielles ou aux dérivées partielles (EDP), qu'on résout numériquement en discrétisant (on calcule sur un ensemble fini de points ou d'éléments). Les équations différentielles et les EDP, lorsqu'on les discrétise, conduisent à des systèmes d'équations linéaires (N équations à N inconnues, où N est un nombre lié à la discrétisation) qu'on résout par ordinateur. Il existe plein d''algorithmes de résolution selon les particularités du système d'équations, qui dépendent des particularités de l'équation de départ. Par exemple on a souvent des matrices creuses, ou bien on a des matrices dites "mal conditionnées", qu'il faut "reconditionner" en les multipliant pour une autre matrice, etc. Toute la richesse de l'algèbre linéaire est mobilisée pour la résolution numérique.
(Si on me confiait la définition du nouveau programme de terminale, je maintiendrais les équations différentielles comme il y a dix ans, j'ajouterais le calcul matriciel (mais présenté pour résoudre des systèmes d'équations, pas comme dans l'option maths où ça sert pour des broutilles) et je présenterais comme application la résolution d'équations différentielles issues de la physique (*) par différences finies (approximation affine), qu'on résoudrait ensuite par le pivot (algorithmique + initiation à la programmation).)
(*) Il faudrait remettre l'électricité dans le programme de physique. Dans le cours sur les circuits RLC on avait des machins sinusoïdaux qui s'amortissaient, c'étaient des solutions d'équations du 2d degré qu'on ne savait pas résoudre en terminale, mais qu'on pourrait recalculer numériquement : retrouver sur le graphique la forme vue dans l'oscilloscope me paraît une bonne motivation, et c'est du concret.
Mais bon, arrêtons de rêver...