Hello,
Je viens apporter ma pierre à l'édifice, je suis un actuaire diplômé de la formation de Strasbourg. Le niveau requis pour y entrer n'est pas énorme je trouve.
Pour le concours écritJ'ai fait 2 ans de prépa MPSI/MP avant de commencer le cursus et le concours d'entrée était relativement difficile mais le niveau des autres participants n'était pas dingue non plus. Je n'ai malheureusement pas de recette secrète à prodiguer pour réussir si ce n'est de bien bosser ses maths, refaire les TDs vu en prépa/fac, refaire les démonstrations, s'assurer d'avoir bien compris les concepts,... A savoir qu'il y a aussi un test d'anglais et de français il me semble mais qu'il faut d'abord passer la barre des examens de maths avant que ces notes soient comptabilisées.
Pour l'oralJe rejoins ce qu'a dit le forumer plus haut, j'ai simplement eu quelques questions sur des théorèmes de maths et des idées/pistes de démonstration ainsi que des questions de personnalités. L'entretien a plus pour objectif d'évaluer
votre personnalité, un actuaire est avant tout un corps de métier, il faut certes être bon en maths (le concours écrit est là pour en témoigner) mais il faut aussi être un bon communiquant, un interlocuteur intéressant qui maitrise les échanges oraux et qui sait en dicter le rythme. Surtout ne forcez pas des traits grossiers, il suffit de montrer que vous êtes
intéressés, curieux, bosseur.
La formationUne fois les conditions d'admissions remplies (je l'espère pour vous), s'ensuit 3 ans de formations alliant statistiques/probabilités, calcul stochastique, finance (corporate, marché et comportementale), risk management, droit, comptabilité, sciences actuarielles (vie, non-vie, retraite), réassurance, informatique (C++, R, SAS, VBA, Python), ... Le contenu peut parfois être assez dense et difficile (notamment en M1 et son bloc de finance) mais, globalement, toutes les matières enseignées ont un lien avec le métier en pratique (voir après). Un des plus gros défaut est le manque cruel de lien souvent entre une théorie complexe et la pratique. Un exemple : certains cours sont enseignés par des universitaires (doctorants issus de l'université ou ENS), d'autres par des professionnels (actuaires ou métiers de la finance en activité). Malgré avoir suivi un cours de la théorie des valeurs extrêmes très théorique, je ne saurais malheureusement pas l'appliquer en pratique, ce qui rend son contenu quasiment inutilisable. Sinon la ville est chouette, un peu petite mais pour 3 ans c'est suffisant
Le métierJe vais essayer d'être bref sur cette partie. Malgré un aspect hyper technique, l'actuaire peut vraiment évoluer dans beaucoup de sphères différentes. Pour ma part, j'ai commencé dans le conseil au sein d'un Big Four (KPMG, Deloitte, EY, PwC) pour ensuite migrer vers un département plus financier (gestion d'actifs) à Londres où la frontière entre
actuaire et
financier est beaucoup plus poreuse (ici le gestionnaire d'actifs établi à la fois la stratégie allocative financière et investi dans différentes classes d'actifs comme le fixed income, l'immobilier et (l'infra) private equity/debt). La preuve : je suis le seul
actuaire du service, tous les autres anglais sont issus de parcours plus académiques de là bas (Imperial College, Oxford, LSE,...). Ce n'est pas pour m'étaler ou pour me mettre en valeur mais simplement pour dire que les parcours "originaux" ne sont pas destinés qu'aux X, ENSAE, ESSEC, Centrale ou autres mais bien réservés à ceux qui
entreprennent, qui
s'intéressent et qui se
donnent les moyens de réussirBon courage à vous, réfléchissez bien à vos envies et à ce que vous avez envie de faire plus tard!
Bise!