par SimonB » 05 Juil 2013, 23:11
Je vais répondre de manière humoristique par l'excellent texte de quelqu'un qui est maintenant prof de maths dans une des meilleurs MP* de France (à l'époque où il était étudiant), faisant la pub d'un bouquin proche. (Cela permettra également à ce texte de revivre sur Internet puisqu'il semble disparaître...)
Pour faire une critique un tout petit peu plus nuancée :
-le texte n'est pas à jour en terme de programmes (théorème de la limite monotone, par exemple)
-beaucoup de coquilles
-un humour douteux
Et en termes pédagogiques, je pense que ce genre de bouquins pousse le taupin moyen au bachotage inutile...
Le texte en question, donc... :ptdr:
"MerdiX :
12734 méthodes
..et autant d'exercices
Petits veinards ! Vous avez droit ici, maintenant, tout de suite, à l'avant première du bouquin qui va faire exploser les ventes de livres en prépa, j'ai nommé le ....... MERDIX !!!!
Pourquoi acheter le MerdiX ou "dix bonnes raisons de se faire arnaquer" :
1-Je veux passer ma taupe à apprendre des exos par coeur. OUI NON
2-J'aime corriger les erreurs des autres. OUI NON
3-J'aime les blagues à deux francs. OUI NON
4-Je veux connaître les 156 méthodes pour diagonaliser une matrice 2*2 sans se fatiguer. OUI NON
5-J'ai de l'argent à perdre. OUI NON
6-J'aime perdre mon temps à lire des commentaires sans intérêt. OUI NON
7-Je veux savoir utiliser la méthode 33 en conjugaison avec le rappel de cours 17 dans l'exo 12. OUI NON
8-Je veux rentrer major (ou majorette) à Polytechnique. OUI NON
9-Mon bureau est mal équilibré. OUI NON
10-Je suis charitable et j'aime venir en aide aux pauvres normaliens dans le besoin. OUI NON
Si vous avez répondu OUI à l'une de ces questions, le MerdiX est fait pour vous. Sinon, vous êtes cons, mais ce n'est pas une raison pour ne pas acheter le MerdiX !
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Lu dans les rapports de l'X :
"Le tailleur de cette candidate était vraiment trop court !"
"Si les candidats avaient bourriné le MerdiX, ils seraient mieux préparés pour le concours."
"Le nombre de candidats meilleurs que Bertrand n'est que très largement supérieur au nombre de places offertes."
"Une journée d'interrogation, c'est fatiguant, alors si en plus les collés se mettent à trouver des solutions originales !"
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Le premier chapitre : systèmes linéaires en dimension 1 :
Petit rappel de cours pour débuter :
Définition : on appelle système linéaire en dimension 1 toute équation de la forme ax=b, où a et b sont deux réels. On appelle résoudre le système le fait de trouver l'ensemble des x qui vérifient l'équation.
Cette définition peu claire cache en fait un théorème très puissant :
Théorème fondamental :
Condition nécessaire d'existence d'une solution : si a=0 et b non nul, il n'existe pas de solution. (ce théorème est un résultat dû à Javier Perlin-Pinpin, qui l'a brillamment démontré en 1995).
Remarquer que le théorème ne donne pas de condition suffisante d'existence de solution et encore moins la forme de ces solutions. ce problème est une question ouverte (donc complémentaire d'une question fermée) à l'heure actuelle qui suscite une grosse controverse dans le milieu des mathématiciens.
Dans le cas particulier où a=1, on a la conjecture suivante (non démontrée à l'heure actuelle, bien que C.Peef s'arrache les cheveux dessus) :
Conjecture de Bairfank :
Si a=1, la solution est unique et l'ensemble des solutions est E={b}.
Exemples :
pour a=1 et b=2, l'ensemble des solutions est {2}.
pour a=1 et b=-1, l'ensemble des solutions est {-1}.
Quelques méthodes de résolution :
Méthode 1 : vérifier si l'on est pas dans les hypothèse du théorème fondamental
beaucoup de candidats sont régulièrement bités à l'X parce qu'ils oublient de penser à le vérifier.
Méthode 2 : regarder si a n'est pas égal à 1
C'est le second reflexe à avoir : si a=1, on peut appliquer la conjecture de Bairfank, et, au prix de quelques efforts sur le stylo ou la craie, on arrive à trouver une solution.
Méthode 3 : vérifier si a n'est pas égal à -1
On a alors en effet une astuce imparable qui consiste à tout multiplier par -1 et à se ramener à la conjecture de Fairbank (cette astuce est INTROUVABLE : apprenez-la par coeur !).
Là on en arrive à des méthodes vraiment très astucieuses mais qui ne permettent pas de trouver des solutions de façon certaine.
Méthode 4 : méthode topologique :
S'il existe une suite d'élements tous égaux à 1 qui converge vers a, on peut alors prendre la suite des solutions donnée par la conjecture de Bairfank : sa limite est alors solution du système. Cette méthode est imparable sur le papier mais peu d'exos l'utilisent (ce qui est dommage car c'est joli la topologie...d'ailleurs ça rime !).
Méthode 5 : 2ème méthode topologique
idem méthode 4 mais on prend une suite d'éléments égaux à -1 et on combine avec la méthode 3.
Méthode 6 : méthode transcendante (à ne pas confondre avec les méthodes transcendentales, beaucoup plus fumeuses, celles-là)
On se plonge dans le corps des complexes et on essaye d'utiliser une des méthodes précédentes.
Méthode 7 : méthode aléatoire dite du "pifomètre"
On essaye quelques x au hasard en espérant tomber sur une solution (un miracle arrive toujours).
Méthode 8 : méthode d'équivalence
C'est une méthode très fine : elle consiste à dire que, si a et b sont non nuls , on a une équation équivalente en remplaçant a par 1/b et b par 1/a. On peut alors essayer d'appliquer n'importe laquelle des méthodes précédentes.
Méthode 9 : première méthode matricielle
Remarquer que a est symétrique réelle et utiliser le théorème spectral pour la diagonaliser dans une base orthonormée de R. Vérifier alors si on ne peut pas utiliser l'une des méthodes précédentes. Attention, les colleurs de l'X n'acceptent cette méthode que si le collé est en mesure de redémontrer le théorème spectral.
Méthode 10 : seconde méthode matricielle
Inverser a par la méthode des cofacteurs. Utiliser alors la méthode 8. Attention, cette méthode ne marche pas si a=0.
Méthode 11 : appliquer les formules de Cramer
Prenez garde : cette méthode est très mal vue aux oraux des concours car c'est un résultat hors programme qui simplifie trop les problèmes.
Méthode 12 : méthode polynômiale
Remarquer que l'équation est équivalente à P(x)=0 où P est un polynôme de degré 1. Il ne reste plus qu'à en chercher les racines.
Méthode 13 : méthode dite de l'exhaustivité
Pour tous les réels a, b et x, calculer ax-b et en déduire toutes les solutions possibles de toutes les équations. Cette méthode est généralement jugée un peu bourinne par les examinateurs de l'X : à utiliser avec discernement...
Méthode 14 : méthode par les séries entières
Remarquer que ax est le terme d'ordre 1 du développement de exp(ax)-1, et que b est le terme d'ordre 0 du développement de b.sin(x)/x, et se ramener à un problème de séries entières. (Méthode dûe à J. Cazorla). C'est très bien vu par les colleurs, d'autant plus que ça montre qu'on fait bien la synthèse du programmme de l'année...
Méthode 15 : méthode physicienne
Remarquer que a~1 (en première approximation), et en déduire que l'ensemble des solutions n'est pas loin d'être peu différent d'une approximation de {b} (d'après la méthode 2)...
N.B: A n'utiliser qu'en dernier recours.
Méthode 16 : méthode combinatoire
Tenter une combinaison linéaire des méthodes précedentes.
Méthode 17 : il n'y a pas 17 méthodes"