Rebelle_ a écrit:Bonsoir
Peut-on concevoir une liberté sans lois ?
Serait-ce seulement souhaitable ? Est-il souhaitable d'abroger les règles existantes, celles-là mêmes sur lequelles sont basés nos systèmes politiques, économiques et sociaux ? Il semblerait bon de rappeler la définition juridique de la loi, mais aussi de l'étendre en parlant peut-être d'autres lois comme celle de la nature... La loi de la nature peut-elle être remise en cause ? D'une manière générale, qui remet en cause les lois ? Sont-ce les gens qui sont supposés les respecter, ou sont-ce ceux qui les dictent ? Ces deux catégories de personnes doivent-elles être séparées ou réunies ? Comment cela se passe-t-il dans la pratique ?
Pour l'aspect liberté, il me vient à l'esprit cette question : la liberté, est-ce l'absence de règle ? L'absence de règle n'en est-elle pas une en soit ? Une liberté sans lois... Cela présuppose que la loi réduise la liberté. Mais est-ce que le tueur en série (ok, vive l'exemple
) exerce sa liberté en tuant ses victimes ? Est-il libre de le faire ou est-il plutôt prisonnier d'une maladie ou que sais-je, comme c'est parfois reconnu par les juges après expertise médico-légale ? Dans ce cas précis, le sujet est reconnu irresponsable de ses actes, c'est-à-dire précisément non libre...
Bonjour
L'abondance des points d'interrogation dans ta réponse laisse penser à croire que Socrate t'a convertie à la maïeutique !
Quelques réflexions sur le sujet: je pense qu'il faut primordialement s'interroger sur la différence entre indépendance, autonomie et liberté. Comment définir la liberté ?
Tout part du passage de l'état de nature (Hobbes,
Le léviathan ; Locke) à l'état de droit. (état de nature qui n'est qu'une hypothèse théorique mais baste). Vivant sous le régime de l'état de nature, les hommes font ce qu'ils veulent, il n'y a pas de contrainte
extérieure à leur "liberté". Ils sont uniquement limités par l'étendue de leurs capacités physique et intellectuelle. Mais même sous cet état d'indépendance absolue, on peut parler de loi: loi de la nature, loi du plus fort et ce qu'on appelle "liberté" se construit vis-à-vis d'elles.
Mais cet état de nature mène, on le comprend, à une guerre perpétuelle entre chaque homme, aucun cadre ne limitant les actes de chacun. Vient alors la nécessité d'un pacte, d'un contrat social (Montesquieu,
l'esprit des lois, Rousseau) qui théoriquement réduit l'étendu d'action de chacun.
Quoiqu'il y ait de sensibles différences entre les différents auteurs sur ce passage, ses origines et ses conséquences (Hobbes met en scène par exemple un souverain unique, loin de l'idée d'une démocratie...), tous se rejoignent à peu près sur la même idée: "la liberté naturelle n'est pas vraiment une liberté", on peut uniquement parler dans ce cas d'indépendance.
Ce que résument ces deux textes de... Montesquieu et Rousseau.
quelques textes "fondateurs" Le sujet est je pense idéal pour (re)voir quantité de notions fondamentales : indépendance, autonomie, liberté, loi, pouvoir, volonté, état de nature, état de droit...
Pour une dissert', je pense qu'il faut s'interroger sur l'emploi du verbe "concevoir" dans le sujet qui est tout un programme à lui seul. Pour rebondir sur ce que disait l'intervenante précédente à la prose léchée, je crois qu'il faut quand même faire attention avec le "souhaitable". (en forçant grossièrement le trait, je ne souhaite pas en 2012 une certaine élection d'un président sortant mais je la conçois quand même...)
Je te rejoins sur le dernier passage (le malade mental serial killer), je n'y avais pas pensé de prime abord, mais c'est vraiment pertinent je pense même si on peut s'interroger sur le fait qu'un tueur en série soit obligatoirement ou non dérangé mentalement...(Dexter ^^) question pas si simple et subjective..
L'autre sujet est du même acabit (un peu plus difficile je pense...). L'approche inductive (du particulier au général) de Rebelle-Juliette est éclairante.
Il y a un mot (enfin, avec les deux autres...) important dans le sujet, qui va plaire aux mathématiciens, c'est le "nécessairement" qu'il faut vraiment prendre dans son sens logique je pense.
Le sujet pourrait être: Prononcez vous sur la vérité de l'assertion "Légal -> Juste".
Ce qui ouvre la porte à toutes sortes de raisonnements: Absurde (oui oui), contraposée (injuste -> illégal) et on pourra même s'interroger sur la réciproque (ce que fait Juliette d'ailleurs avec son dernier exemple). Qui a dit que la philo n'était pas logique ?
Le légal, je pense, n'a pas trop de mystère dans sa définition. Le "juste" va être nettement plus difficile à cerner.. Qu'est ce que la justice ? Quel lien peut-on faire entre justice et morale ? Aller faire un tour chez Monsieur Kant peut être instructif
C'est un peu en vrac, ça manque d'exemples, mais ça débroussaille le tout : il y a plein de chemins à explorer !