Classé X : petits secrets des classes prépas

Discussion générale entre passionnés et amateurs de mathématiques sur des sujets mathématiques variés
Timothé Lefebvre
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Classé X : petits secrets des classes prépas

par Timothé Lefebvre » 23 Juin 2009, 08:04

Bonjour à tout le monde !

J'ouvre ce post dans cette partie du forum (qui n'est certainement pas la bonne mais bon) pour vous présenter rapidement une découverte.
Dominique a acheté un livre il y a quelques jours qui a pour titre "Classé X : petits secrets des classes prépa",par Teodor Limann.
Il l'a lu (Domi pas l'auteur) et me l'a passé ensuite, j'en ai achevé à mon tour la lecture. Domi voulait en faire un post mais je vois qu'il traîne trop (trop de boulot) donc je l'ouvre moi-même (j'espère qu'il ne m'en voudra pas !).

Teodor Limann est un ancien polytechnicien. Il a été cadre dirigeant dans une grande entreprise.

Voici le résumé de la 4e de couverture qui est constitué de passages du livre:

"Maths sup, Maths spé, Polytechnique : c'est le chemin de l'élite. Mais les bacheliers qui s'engagent dans cette voie savent-ils ce qui les attend ? La journée de travail du taupin commence à 8 heures, finit à minuit ; la vie, l'actualité et le bruit du monde s'arrêtent à la porte de la classe ; la réussite aux concours est une question de vie ou de mort ; les épreuves sont des batailles ambiguës dont on ressort mi-vainqueur et mi-vaincu. Leur succession finit par façonner une véritable technique, accrocheuse, productive et maîtrisée, un art du devoir en temps limité. Ainsi se forment les bêtes à concours.
Certains deviennent brutalement taciturnes, insomniaques, obsessionnels. Si la plupart ont la bosse des maths en arrivant, tous repartent avec un traumatisme crânien. Mon cerveau a vomi ce qui lui a été inculqué, si bien que je serais aujourd'hui incapable de donner des cours en première année de fac. Lorsque je m'oblige parfois à exhumer de vieilles formules, c'est avec peine, et plei du sentiment étrange et douloureux que cet élève n'était pas moi.
Quel impératif national justifie qu'une partie de la jeunesse se mutile en sacrifiant ses meilleures années ? Comment ceux qui ont été ainsi formés affrontent-ils le monde du travail et s'y comportent-ils ?"

Dans ce livre vous en apprendrez plus sur les classes prépa, les secret cachés des concours, la vie du taupin et de l'X, comme par exemple le fameux langage propre à l'X entre ses tos qui doivent pougner un maximum pour leurs pâles ou bien les vieux chouffs qui dirigent encore la Kès. Saviez-vous d'où vient l'appellation des prépas 3/2 et 5/2, ou ce qu'est la fameuse "tangente" ou pourquoi Polytechnique est appelée l'X ? Vous découvrirez tout ceci en lisant ce livre ;)

A mettre entre toutes les mains, et particulièrement celles des lycéens porjettants une classe prépa !

"Classé X : petits secrets des classes prépa" par
Teodor Limann aux éditions Les empêcheurs de tourner en rond / La découverte, 10€, 138 pages.

Tim



uztop
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par uztop » 23 Juin 2009, 08:47

Salut,

je n'ai pas lu le livre mais je voulais quand même réagir par rapport à la quatrième de couverture que tu as posté:
La journée de travail du taupin commence à 8 heures, finit à minuit ; la vie, l'actualité et le bruit du monde s'arrêtent à la porte de la classe

Pas d'accord avec ça: il y a du travail en prépa, mais de là à dire que la vie s'arrête, il ne faut pas exagérer. Quand j'étais en prépa, j'ai quand même eu le temps d'aller au cinéma (ciné club une fois par semaine); faire des jeux de société; me balader dans Paris, ...
Au niveau de l'actualité, on a eu les élections américaines de 2000, les attentats du 11/09, les présidentielles de 2002 et on a suivi tous ces trucs (principalement à la radio et un peu sur internet).

Au niveau du temps libre, quand je vois mes amis qui travaillent à Paris, avec les horaires qu'ils font et le temps de transport, ils ont moins de temps libre qu'en prépa. Ici c'est heureusement un peu différent.


Quel impératif national justifie qu'une partie de la jeunesse se mutile en sacrifiant ses meilleures années ?

On n'a rien sacrifié du tout de mon point de vue et les années de prépa sont pour moi mes meilleures années.

J'ai quand même une grosse critique à faire aux prépas: j'ai l'impression que tout est fait en France pour qu'on devienne ingénieur si on en a le niveau, et cela même si on n'en a pas envie. De la même façon, on a trop tendence à prendre la "meilleure" école (c'est à dire la mieux classée) sans réellement se préoccuper de ce qu'on veut faire après.

Bien sûr, ce n'est là que ma vision de la prépa, mais je peux assurer que je ne suis pas le seul à garder un très bon souvenir de la prépa.

abcd22
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par abcd22 » 23 Juin 2009, 15:47

Bonjour,
uztop a écrit:Bien sûr, ce n'est là que ma vision de la prépa, mais je peux assurer que je ne suis pas le seul à garder un très bon souvenir de la prépa.

Mais un livre où un ancien taupin dirait qu'il aimait bien l'ambiance de sa prépa, qu'il s'amusait bien avec ses camarades de classe, qu'il prenait le temps de comprendre son cours et le trouvait intéressant au lieu de bachoter à fond en ne pensant qu'aux concours avec l'objectif de tout oublier après, et qu'il prenait le temps de se détendre à côté se vendrait sûrement beaucoup moins bien.

Monsieur23
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par Monsieur23 » 23 Juin 2009, 15:58

Que des clichés.
Super.
« Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre ! »

Dominique Lefebvre
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par Dominique Lefebvre » 23 Juin 2009, 16:23

Monsieur23 a écrit:Que des clichés.
Super.

Bonsoir,
je n'irais pas jusque là... Certes le style est un peu dramatique et le trait un peu forcé. Mais j'ai retrouvé dans la description de la vie en taupe faite par l'auteur un certain nombre de choses qui m'ont rappelé ma taupe (il y a 30 ans..) : la charge de travail (je ne connais pas de taupin ayant intégré qui ait travaillé 8 heures par jour et qui allait au ciné tt les we...), le climat de la classe, des khôlles, le style des profs.
Quant à la vie à l'Ecole, je l'ai trouvé assez enjolivée! Ce n'est pas aussi idyllique que cela. Ou alors, ça a bien changé entre les années 70 et 90...

Il faut prendre ce bouquin pour ce qu'il est : un témoignage, avec toute sa part de subjectivité. Ce qui n'empêche qu'il soit intéressant, surtout pour le folklore de l'X.

IsmaelV.
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par IsmaelV. » 23 Juin 2009, 17:17

Je pense que les études en prépa sont faites pour certaines psychologies et pas d'autres, indépendamment des capacités individuelles et que malheureusement les prépa sont trop vues comme une destination forcée pour les élites.

uztop
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par uztop » 23 Juin 2009, 21:36

IsmaelV. a écrit:malheureusement les prépa sont trop vues comme une destination forcée pour les élites.


je suis d'accord avec toi sur ce point et c'est d'ailleurs la principale critique que je fais aux prépas.

izamane95
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par izamane95 » 23 Juin 2009, 22:17

........desolé ....................

Skullkid
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par Skullkid » 23 Juin 2009, 22:51

Allons vous ignoriez que les classes prépa sont une antenne du Prieuré de Sion pour sélectionner un Elu qui sera digne de recevoir le Graal ? :o

Blague à part, c'est vrai qu'on a trop tendance à avoir un raisonnement de type "tu es bon élève ? va donc en prépa" sans se soucier de ce que veux l'élève en question (en plus ça entretient l'idée reçue fac = nuls et prépa = forts). C'est de plus évidemment vrai que la prépa demande un investissement intense pendant 2/3 ans et va empiéter sur le temps de loisir, mais de là à dire que le taupin ne fait que bosser de 8h à minuit et que Notre-Belle-Jeunesse se mutile... Un lexique bien choisi juste pour vendre le truc, tout comme le titre du livre en lui-même ainsi que la phrase dans laquelle sont mis 5 mots d'argot X, histoire de renforcer le côté ésotérique de la chose.

Je garde un excellent souvenir de mes années de prépa, même si je conçois que ce système ne convienne pas à tout le monde. Ce serait mentir que de dire que ça a été le bonheur total tous les jours ou qu'il n'y avait pas de pression. La réflexion à avoir avant de choisir de se lancer dans la prépa est une étape capitale et elle doit être bien menée. Il ne peut être que bénéfique de se détacher un peu du cliché "j'suis fort je vais en prépa", mais faut pas diaboliser non plus. M'enfin à ce sujet j'imagine que les mentalités doivent évoluer et parents comme élèves doivent prendre du recul quant au prestige des prépa. Je me souviens d'un reportage des années 90 sur H4 et LLG où le reporter interviewait une mère dont le fils venait d'être admis en 6ème à Henri IV :

- Quels sont les espoirs que vous placez en lui ?
- Qu'il finisse par intégrer les classes préparatoires d'Henri IV puis une grande école.

Cette brave dame est sans doute une exception, mais quand même...

Cela dit, les questions sur l'intégration dans le monde du travail sont intéressantes.

Dominique Lefebvre
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par Dominique Lefebvre » 24 Juin 2009, 07:38

Skullkid a écrit:C'est de plus évidemment vrai que la prépa demande un investissement intense pendant 2/3 ans et va empiéter sur le temps de loisir, mais de là à dire que le taupin ne fait que bosser de 8h à minuit et que Notre-Belle-Jeunesse se mutile... Un lexique bien choisi juste pour vendre le truc, tout comme le titre du livre en lui-même ainsi que la phrase dans laquelle sont mis 5 mots d'argot X, histoire de renforcer le côté ésotérique de la chose.

Bonjour,
Je suis assez d'accord: on ne bossait pas tous les jours de 08 à 00! L'auteur grossit le trait... mais je suis aussi d'accord avec toi pour dire que la pression est assez forte (surtout en 3/2), contrairement à ce qu'on peut lire ici ou là.
Pour ce qui est du folklore de l'Ecole, je trouve qu'il en fait beaucoup. Mais c'est sans doute voulu... Et l'argot polytechnicien a tendance à se perdre...

Cela dit, les questions sur l'intégration dans le monde du travail sont intéressantes.

Cela m'a semblé curieux. Nous ne nous posions pas autant de questions sur notre intégration dans le monde professionnel au début des années 80! Elle coulait de source. Mais il est vrai que le monde de l'entreprise ressemblait plus à l'idée qu'on se faisait de lui à l'X : beaucoup plus d'industries, de grands projets, moins de services... Plus de stabilité professionnelle aussi.
Ceci dit, à part une exception ou deux, je n'ai jamais entendu parlé d'anciens au chômage!

Dominique Lefebvre
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par Dominique Lefebvre » 24 Juin 2009, 15:45

Limann a fait une remarque très juste : on finit tous banquier (quelle horreur!) ou consultant, en schématisant un peu..
De fait, quelque soit la formation initiale et éventuellement ton corps, tu finis consultant (après avoir éventuellement pantouflé) ou dans le management d'entreprises... Dommage d'avoir fait des études scientifiques poussées pour ça...
Ce que j'ai le plus utilisé de notre formation, c'est de savoir bouffer un dossier en une nuit!

mito94
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par mito94 » 25 Juin 2009, 10:30

3/2 et 5/2 c'est pas une histoire d'intégrale integral d 3/2=1 donc une année de spé ou un truc dans le genre ( pardonner j'ai pas fait encore les integrales )

Timothé Lefebvre
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par Timothé Lefebvre » 25 Juin 2009, 10:31

Ouais c'est ça : intégrer x entre 1 et 2 ça donne 3/2 et entre 2 et 3 ça donne 5/2. On remarquera que l'x en question n'est autre que l'X :lol4:

variobike01
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par variobike01 » 25 Juin 2009, 20:19

Bonjour à tous,

Bon j'ai craqué après avoir lu le sujet et j'ai acheté ce livre.

Tout d'abord, il est certain que le l'auteur à grossit les traits de son autobiographie ... Mais quel plaisir de lire ses anecdotes et toute son histoire ! ^^
Personnellement, j'ai trouvé belle l'image qu'il donne du trajet entre sa résidence et sa salle de khôle, ou je trouve ( et c'est subjectif ^^) il nous montre bien le décalage entre la vie réelle et les prépas...
Et puis que penser de ses années passés à l'X et tout les détails croustillants que nous livre l'auteur ...
Bon après, il est vrai que ce n'est pas de la grande littérature... ( Un décalage certain entre les essais de Montaigne et ce livre ^^)

Conclusion : J'en redemande et si l'occasion se présente je signe pour deux années en prépa.


Bonne soirée

Rémi

 

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