La propagande nazie

Quand Socrate rencontre Shakespear: discussions littéraires, langues étrangères, histoire ou géographie.
S@m
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par S@m » 12 Juin 2007, 14:34

Oui enfin au départ la propagande ne touchait pas à ce point là. C'était plus pour établir le totalitarisme...
Mais sinon oui ca résumé bien la bétise humaine chu d'accord :triste:



Joker62
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par Joker62 » 12 Juin 2007, 17:55

Tu sais, y'a rien de bête là dedans...

Instaurer le culte de la Terreur dans une population, c'est la meilleure solution pour leur faire faire n'importe quoi...
On leur a juste dit que les juifs volaient tous le travail des Allemands, que les Homo étaient des ratés de la nature... Enfin des trucs dans le genre... Donc bon ça se comprend...

D'ailleurs aux états-unis c'est la même chose. Culte de la terreur envers le terrorisme...
Aucune preuve fondée. Derniere connerie en date :

Installation de base de lancement de Missile en Pologne par les états unis pour se protéger d'une éventuelle attaque... On aura tout vu... Retour à la guerre froide et à mort le traité de désarmement...

papoule
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par papoule » 12 Juin 2007, 18:29

Si vous voulez comprendre le mécanisme de mise en place du totalitarisme, lisez Hanna Arendt.
Vous comprendrez pourquoi le nazisme et le communisme sont si semblables et deux facettes d'une même idéologie.

S@m
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par S@m » 13 Juin 2007, 01:49

On avait dit pas de politique :ptdr:
Sinon jvais m'enerver ^^

Joker, la ou je pense que l'on peut parler de betise, c'est parcque un bon nombre des intellectuels allemands ont eux, tentés de resister. Par opposition tu vois, les non intellectuels font les moutons....

Exon
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par Exon » 13 Juin 2007, 10:57

Bêeehh! Beh oui...XD pour la propagande Nazie, les Boucs Hitlériens utilisait plein d'expression imagée,que je ne citerai pas par égard, mais qui était assez insultant, mais bien sur la principale propagande était bien le "Mein Kampf" d'Hitler. Mais bon une pitite question, comment tout le monde, enfin tout les Mouflons, Moutons et Boucs hitlérien pouvait faire confiance a un illuminé ayant raté un Coup d'Etat et ayant un beeaaauuu casier judiciaire, enfin bon c'est vrai nan il a fait un crime contre l'état, il vas en prison, il (é)cris la pire...bétise au monde (pour rester poli) il sort, il arrive à remonté au pouvoir, il fait massacrer les S.A. et tout le monde l'admire pour son civisme et ses beeeaaauuuxxx idéaux, y'aurait pas un truc qui cloche?

S@m
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par S@m » 13 Juin 2007, 12:15

L'allemagne était au fond du gouffre niveau socio economique et politique depuis la fin de la premiere GM...La t'as un mec, qui a fait ses preuves au combat, qui vient du peuple, qui a un très fort charisme, et des idées revolutionnaires pour redresser l'allemagne au rang d'une des patries les plus exceptionnelles qui arrive de nulle part. ...
Sans grand esprit critique, y'a pas à dire, tu te fais embarquer direct.

Exon
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par Exon » 13 Juin 2007, 13:59

Grande expérience au combat, il s'est tout de même fait rapatrier ou du truc du genre pour une blessure, mais bon c'est vrai que l'Allemange après 14-18 étais au point mort, après la deuxième...c'étais pire donc Hitler aurait du gardé ses idées révolutionnaires. Mais en revenant à la propagande, si vous saviez les...bon les bétise qu'ils écrivait dans les livres scolaires? Du genre les poème en CM2 c'était: Ode à la libération de l'Allemagne des Juif et autre. DOnc la propagande n'était pas que dans la Radio, pour seulement touché les Adultes, mais pour les Boucs, il fallait aussi touché les enfants. Car prenons un adulte de 25-30 ans qui se tue a travailler à l'usine, il n'as pas particulièrement le temps d'écouté la radio, ou de regarder les affiches, alors que si on prend un enfant de 4-8 ans qui se tue a apprendre les leçons d'Allemand pour faire plaisir a ses parents, il vas être plus récéptif, car obliger d'apprendre, il verrat le côté "Juif méchant pas beau" que lui on inculqué les Profs plus que le côté " Les juif, les Homosexuels et autres sont des Humains comme moi, toi et tout le monde" et si en plus ses parents l'embriguade dans les "Jeunesse Hitlérienne", alors là il peut devenir un pro-nazi en quelque mois, entrainé à obéir aux ordres sans bronché, le parfait soldat dont Hitler révait.

S@m
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par S@m » 13 Juin 2007, 22:04

Ben evidemment, c'est sur ça que repose une bonne méthode totalitaire...les jeunesses hitleriennes c'était pas pour faire jolie...

julian
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par julian » 22 Juil 2007, 16:16

Pour en revenir à la question initiale. Hitler me paraissait comme quelqu'un qui aime se faire passer comme un héros. Ca parait totallement évident puisqu'il se faisait passer pour même plus que ça: un chef totalitaire. Mais (je n'ai aps écouté un seul de ses discours à la radio) probablement que ces messages étaient enflammés. Et il devait surement en tirer une grande satisfaction personnelle, un peu comme un petit enfin qui jouerait à superman (enfin c'est exagéré mais c'est pour te faire comprendre). Ca aurait peut-être été intéressant de te pencher sur cette facette.
A +!

Alexandre le Grand
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par Alexandre le Grand » 29 Juil 2007, 18:10

Sujet intéressant. J'arrive tard, et sans trop de compétences, mais bon...
La radio média de masse qui soit diffusée "en direct" à l'époque, il a de nombreux atouts. On peut créer des indicatifs appelant un réflexe. Ainsi Hitler choisissaient personnellement les indicatifs radio qui servaient à annoncer les "victoires" sur les différents fronts (c'était du Wagner pour le front de l'Est, indicatif qui a servi à annoncer les victoires de l'été 1941 mais aussi Stalingrad). Ensuite c'est un moyen usité y compris au front par les soldats. On pense bien sûr à la chanson Lili Marlène diffusée par Radio-Belgrade (alors occupé) qu'écoutaient les soldats allemands...mais aussi alliés. De plus, le régime réussit à en équiper une grande partie de la population en la rendant accessible à tous (création d'un poste à prix modique).
Pour ce qui est du personnage en lui-même, pour rebondir sur ce qu'a dit julian, il faut quand même dire que le premier fanatique était Hitler. Il se croyait "envoyé par la providence", et cet argument sera utilisé après l'échec de l'attentat du 20 juillet 1944. Maintenu par son entourage (qui craint ses colères : cf Jodl qui n'ose pas le réveiller à l'annonce du débarquement, ce qui retarde l'intervention des blindés allemands) mais surtout par lui-même hors de la réalité, il croît en la victoire finale (armes nouvelles, scission des alliés...) pratiquement jusqu'au bout (ainsi manoeuvre-t-il des unités quasi détruites à Berlin) et avec son charisme, persuade son entourage du bien-fondé de leur action (persuasion qui va de paire avec la menace de la Gestapo et des camps). Son charisme permet bien sûr le culte de la personnalité (le salut hitlérien est instauré pour que chaque Allemand pense au Führer par exemple, les jeunes sont embrigadés), qui frappe toutes les couches de la société (adhésion à l'Allemagne de la Sarre, de l'Autriche suite à des votes) et les dirigeants sont fanatisés.
Ce post n'a d'autre intérêt que de fournir des pistes pour une réflexion future.

S@m
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par S@m » 11 Aoû 2007, 18:31

Rappelons qu'Hitler était aussi un homme "chanceux" : il a échappé à trois assassinats (surement meme plus) dans sa vie ( trois connus disons)...L'operation Walkyrie étant la derniere connue. Plus d'infos:
http://lhistoire.over-blog.net/article-1976560.html

Pour le personnage: c'est un enfant qui a profondément été traumatisé par son pere, et qui a toujours renisé ses origines (probablement juives...)
Bref une pitite nouvelle sympa (enfin sympa... xD) à lire:

[FONT=Comic Sans MS]« H. A. et le 4ème enfant d’une famille durement touchée. Quinze mois avant sa naissance, ses parents ont perdu en l’espace de quelques semaines leurs trois enfants, tous atteints de diphtérie. D’abord le dernier-né, qui meurt au bout de 3 jours. Peu après, c’est le tour de l’aîné âgé de deux ans et demi. Trois semaines plus tard, la petite sœur âgée de 16 mois décède également.

Le mère a 26 ans et le père 50. Ils auront encore deux enfants : un garçon né cinq ans après H. A., qui décèdera à l’âge de 6 ans et une fille. Tout laisse penser que la mère n’a, en aucune façon, pu faire le deuil de ses enfants et que la naissance de H. A. a réactivé de profondes angoisses et un grave sentiment de doute quant à ses aptitudes à être mère. Est-ce la raison pour laquelle elle a fait venir auprès d’elle sa sœur, schizophrène et disgraciée de surcroît ?

Le tâche dévolue consciemment ou inconsciemment au nouveau-né est quasi insurmontable : remplacer trois enfants morts et probablement idéalisés et rendre vie à une femme brisée.

Peut-être même était-elle déjà brisée avant la mort de ses trois enfants. Qu’on en juge. Arrivée à 16 ans auprès de son futur mari – celui-ci est en fait son cousin, plus âgé de 24 ans – elle a pour tâche de s’occuper de sa première femme, malade, et de leurs deux enfants. Le maître de logis la met enceinte avant la mort de son épouse. Celle-ci a la bonne idée de mourir, et le cousin peut épouser la cousine avant la naissance de leur premier enfant. Entre-temps, en raison de leurs liens familiaux, le futur mari a demandé et obtenu une dispense papale, arguant justement de l’existence de deux jeunes orphelins ayant besoin de soins maternels mais omettant habilement de signaler que la future épouse est déjà enceinte.

Le père de H. A. – désignons le par A. – n’a pas eu non plus une vie facile. Malgré une ascension sociale incontestable, ce fonctionnaire des douanes, issu d’un milieu extrêmement pauvre, reste marqué par sa naissance illégitime, un doute sur ses origines, et la séparation d’avec sa mère à l’âge de 5 ans.

Sa mère était une fille de ferme célibataire quand elle l’a mis au monde. Dans le registre paroissial, la case où figure l’identité du père reste…vide. Cinq ans plus tard, la mère de A. épouse un ouvrier et, la même année, elle le confie définitivement au frère de son mari, un paysan très pauvre. De qui A. était le fils ? Du mari de sa mère ? Du frère de son mari ? Ou du jeune fils du couple juif où était employée sa mère au moment de sa grossesse et dont elle a reçu pendant 14 ans une pension alimentaire ? A. ne l’a jamais su avec certitude. Le sujet est totalement tabou, mais les rumeurs vont bon train…

Les deux épouses successives de A. ont été enceintes avant la mariage, ce qui a amené les enfants à revivre le destin d’enfant illégitime que leur père a lui-même subi. A. porte le nom de sa mère, morte quand il avait 11 ans, jusqu’à 40 ans, date à laquelle son « père d’éducation » le légitime.

A. est un homme autoritaire et certainement alcoolique. Il est également décrit comme un travailleur consciencieux bien que fragile sur le plan psychologique. Il allie à une grande ambition une conscience morale accommodante, caractérisé par son aptitude à tourner et à exploiter les règlements à son profit, tout en préservant l’apparence de la légalité.

A la maison, il agit en véritable tyran domestique, battant et humiliant chaque jour sa femme – mais considère-t-il comme une femme cette jeune cousine qui toute sa vie l’a appelé « oncle A. » ? – et tous ces enfants dès leur plus jeune âge. Il s’en prend à H. A. dont il ne supporte pas « l’effronterie et la grossièreté ». Ce père éprouve-t-il de la jalousie aussi inconsciente qu’irrépressible face à cet enfant qui a, de son point de vue, tout ce dont lui-même a été cruellement privé ? H. A. est un enfant légitime, connaissant et vivant avec son père, choyé par sa mère. Ce qui est sans doute impardonnable. Le père n’appelle pas le fils par son prénom mais le siffle comme un chien.

Cette attitude est censée inspirer obéissance, soumission et respect. Si la mère d’H. A. a pu remplir scrupuleusement son devoir, elle n’a jamais été en mesure de protéger ses enfants, ni même d’établir avec eux la moindre complicité ou la moindre solidarité. Chacun vit seul, dans la terreur, l’injustice et la haine à peine refoulée. Tout, surtout le pire, peut arriver de façon imprévisible, à n’importe quel moment.

H. A. a raconté plus tard avoir été presque battu à mort à l’âge de 11 ans pour avoir voulu fuir. Tout laisse penser qu’il était déjà battu à l’âge de 3 ans voire avant. Il a aussi dit que le fait de ne pas exprimer sa douleur était une preuve de courage et qu’il s’est entraîné à compter les coups de bâton infligés par le père, sans rien dire. C’est l’époque où l’enfant est contraint d’aller chercher son père dans les salles de cafés, puantes, enfumées, pour le ramener par ses supplications à la maison, après des scènes de grande honte.

Quand son père meurt, H. A. a 14 ans. Dès l’âge de 11 ans, il est devenu un fort mauvais élève, mettant ainsi en échec ses maîtres en qui il ne voit que des substituts paternels médiocres. Mais quand le savoir sur les origines est interdit, menaçant et dangereux, comment ne pas étouffer sa curiosité ?

Devenu adulte, H. A. aurait pu se contenter, si l’on peut dire, d’imposer à une femme ses perversions sexuelles, de se venger sur ses enfants des humiliations subies et jamais reconnues, en se conduisant comme son père, qu’il a toujours désigné comme « Monsieur mon Père ». Le sort en a décidé autrement en toute légalité.



Au cours de sa fulgurante carrière, H. A. a réussi à transférer son propre traumatisme familial à l’ensemble d’un peuple élevé globalement dans les mêmes conditions que lui. En désignant un ennemi extérieur haïssable, il a permis à tout un peuple d’exprimer en toute légalité sa haine envers ses parents sans remettre en question son sentiment du devoir et ses vertus chrétiennes. Pour annuler le tabou du secret de la famille, tout citoyen a été tenu de prouver ses origines, en remontant jusqu’à la troisième génération. La « tâche » du passé du père a été affichée sur d’autres. Les livres auxquels il s’était refusé l’accès ont été brûlés. Il a persécuté et assassiné des populations entières, les réduisant à l’état d’enfants terrorisés et impuissants. Il a organisé des camps à grande échelle où les hommes étaient traités comme il l’avait été dans son enfance, tandis que le lieu de naissance de son père et le cimetière où reposait sa grand-mère étaient rasés. H.A. : Hitler, Adolph."[/FONT]

Texte de Caroline Eliacheff.

S@m
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par S@m » 11 Aoû 2007, 18:31

Rappelons qu'Hitler était aussi un homme "chanceux" : il a échappé à trois assassinats (surement meme plus) dans sa vie ( trois connus disons)...L'operation Walkyrie étant la derniere connue. Plus d'infos:
http://lhistoire.over-blog.net/article-1976560.html

Pour le personnage: c'est un enfant qui a profondément été traumatisé par son pere, et qui a toujours renisé ses origines (probablement juives...)
Bref une pitite nouvelle sympa (enfin sympa... xD) à lire:

[FONT=Comic Sans MS]« H. A. et le 4ème enfant d’une famille durement touchée. Quinze mois avant sa naissance, ses parents ont perdu en l’espace de quelques semaines leurs trois enfants, tous atteints de diphtérie. D’abord le dernier-né, qui meurt au bout de 3 jours. Peu après, c’est le tour de l’aîné âgé de deux ans et demi. Trois semaines plus tard, la petite sœur âgée de 16 mois décède également.

Le mère a 26 ans et le père 50. Ils auront encore deux enfants : un garçon né cinq ans après H. A., qui décèdera à l’âge de 6 ans et une fille. Tout laisse penser que la mère n’a, en aucune façon, pu faire le deuil de ses enfants et que la naissance de H. A. a réactivé de profondes angoisses et un grave sentiment de doute quant à ses aptitudes à être mère. Est-ce la raison pour laquelle elle a fait venir auprès d’elle sa sœur, schizophrène et disgraciée de surcroît ?

Le tâche dévolue consciemment ou inconsciemment au nouveau-né est quasi insurmontable : remplacer trois enfants morts et probablement idéalisés et rendre vie à une femme brisée.

Peut-être même était-elle déjà brisée avant la mort de ses trois enfants. Qu’on en juge. Arrivée à 16 ans auprès de son futur mari – celui-ci est en fait son cousin, plus âgé de 24 ans – elle a pour tâche de s’occuper de sa première femme, malade, et de leurs deux enfants. Le maître de logis la met enceinte avant la mort de son épouse. Celle-ci a la bonne idée de mourir, et le cousin peut épouser la cousine avant la naissance de leur premier enfant. Entre-temps, en raison de leurs liens familiaux, le futur mari a demandé et obtenu une dispense papale, arguant justement de l’existence de deux jeunes orphelins ayant besoin de soins maternels mais omettant habilement de signaler que la future épouse est déjà enceinte.

Le père de H. A. – désignons le par A. – n’a pas eu non plus une vie facile. Malgré une ascension sociale incontestable, ce fonctionnaire des douanes, issu d’un milieu extrêmement pauvre, reste marqué par sa naissance illégitime, un doute sur ses origines, et la séparation d’avec sa mère à l’âge de 5 ans.

Sa mère était une fille de ferme célibataire quand elle l’a mis au monde. Dans le registre paroissial, la case où figure l’identité du père reste…vide. Cinq ans plus tard, la mère de A. épouse un ouvrier et, la même année, elle le confie définitivement au frère de son mari, un paysan très pauvre. De qui A. était le fils ? Du mari de sa mère ? Du frère de son mari ? Ou du jeune fils du couple juif où était employée sa mère au moment de sa grossesse et dont elle a reçu pendant 14 ans une pension alimentaire ? A. ne l’a jamais su avec certitude. Le sujet est totalement tabou, mais les rumeurs vont bon train…

Les deux épouses successives de A. ont été enceintes avant la mariage, ce qui a amené les enfants à revivre le destin d’enfant illégitime que leur père a lui-même subi. A. porte le nom de sa mère, morte quand il avait 11 ans, jusqu’à 40 ans, date à laquelle son « père d’éducation » le légitime.

A. est un homme autoritaire et certainement alcoolique. Il est également décrit comme un travailleur consciencieux bien que fragile sur le plan psychologique. Il allie à une grande ambition une conscience morale accommodante, caractérisé par son aptitude à tourner et à exploiter les règlements à son profit, tout en préservant l’apparence de la légalité.

A la maison, il agit en véritable tyran domestique, battant et humiliant chaque jour sa femme – mais considère-t-il comme une femme cette jeune cousine qui toute sa vie l’a appelé « oncle A. » ? – et tous ces enfants dès leur plus jeune âge. Il s’en prend à H. A. dont il ne supporte pas « l’effronterie et la grossièreté ». Ce père éprouve-t-il de la jalousie aussi inconsciente qu’irrépressible face à cet enfant qui a, de son point de vue, tout ce dont lui-même a été cruellement privé ? H. A. est un enfant légitime, connaissant et vivant avec son père, choyé par sa mère. Ce qui est sans doute impardonnable. Le père n’appelle pas le fils par son prénom mais le siffle comme un chien.

Cette attitude est censée inspirer obéissance, soumission et respect. Si la mère d’H. A. a pu remplir scrupuleusement son devoir, elle n’a jamais été en mesure de protéger ses enfants, ni même d’établir avec eux la moindre complicité ou la moindre solidarité. Chacun vit seul, dans la terreur, l’injustice et la haine à peine refoulée. Tout, surtout le pire, peut arriver de façon imprévisible, à n’importe quel moment.

H. A. a raconté plus tard avoir été presque battu à mort à l’âge de 11 ans pour avoir voulu fuir. Tout laisse penser qu’il était déjà battu à l’âge de 3 ans voire avant. Il a aussi dit que le fait de ne pas exprimer sa douleur était une preuve de courage et qu’il s’est entraîné à compter les coups de bâton infligés par le père, sans rien dire. C’est l’époque où l’enfant est contraint d’aller chercher son père dans les salles de cafés, puantes, enfumées, pour le ramener par ses supplications à la maison, après des scènes de grande honte.

Quand son père meurt, H. A. a 14 ans. Dès l’âge de 11 ans, il est devenu un fort mauvais élève, mettant ainsi en échec ses maîtres en qui il ne voit que des substituts paternels médiocres. Mais quand le savoir sur les origines est interdit, menaçant et dangereux, comment ne pas étouffer sa curiosité ?

Devenu adulte, H. A. aurait pu se contenter, si l’on peut dire, d’imposer à une femme ses perversions sexuelles, de se venger sur ses enfants des humiliations subies et jamais reconnues, en se conduisant comme son père, qu’il a toujours désigné comme « Monsieur mon Père ». Le sort en a décidé autrement en toute légalité.



Au cours de sa fulgurante carrière, H. A. a réussi à transférer son propre traumatisme familial à l’ensemble d’un peuple élevé globalement dans les mêmes conditions que lui. En désignant un ennemi extérieur haïssable, il a permis à tout un peuple d’exprimer en toute légalité sa haine envers ses parents sans remettre en question son sentiment du devoir et ses vertus chrétiennes. Pour annuler le tabou du secret de la famille, tout citoyen a été tenu de prouver ses origines, en remontant jusqu’à la troisième génération. La « tâche » du passé du père a été affichée sur d’autres. Les livres auxquels il s’était refusé l’accès ont été brûlés. Il a persécuté et assassiné des populations entières, les réduisant à l’état d’enfants terrorisés et impuissants. Il a organisé des camps à grande échelle où les hommes étaient traités comme il l’avait été dans son enfance, tandis que le lieu de naissance de son père et le cimetière où reposait sa grand-mère étaient rasés. H.A. : Hitler, Adolphe."[/FONT]

Texte de Caroline Eliacheff.

 

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