Bonsoir,
Revenons donc à l'estimation de la charge de l'atmosphère solaire. Celle-ci est un plasma, i.e. un gza composé de protons, d'ions et d'électrons.
Tout ce petit monde se heurte joyeusement et en première approche, pour ce qu'on veut faire, on peut l'assimiler à un gaz de particules.
Première remarque: une particule reste dans le puit de potentiel du Soleil lorsque son énergie cinétique est inférieure à l'énergie de libération, c'est à dire:
(1/2)mv^2 <= m*M*G/R0 avec les notations habituelles.
La mécanique statistique nous dit d'autre part que dans un gaz de particules, l'énergie cinétique moyenne selon une direction de l'espace est (1/2)*k*T, avec k = constante de Boltzmann. Cette énergie ne dépend que de la température (environ 6000 K pour l'atmosphère solaire...).
Si vous faite le calcul, vous constaterez que l'énergie de libération et l'énergie cinétique moyenne sur un axe d'une particule sont du même ordre de grandeur (17 *10^-20 J pour la première et 4*10^-20 J pour la seconde).
Cela signifie que statistiquement, beaucoup d'électrons s'échappent de l'atmosphère solaire. Et donc que cette atmosphère devrait se charger positivement...
Mais heureusement Zorro arrive en la forme de l'attraction électrostatique. A force de perdre des électrons, l'atmosphère se charge donc positivement. Mais il arrive un jour où l'attraction électrostatique des protons restants vient compenser la tendance à s'échapper des électrons (leur énergie cinétique).
La condition dans laquelle l'énergie potentielle des protons dans le champ électrique solaire égale l'énergie potentielle de gravitation nécessaire à capturer un électron s'écrit:
q*Qm/R0 = m*M*G/R0 où Qm est la charge maximum du Soleil, celle que nous cherchons.
On obtient finalement Qm = (4*pi*epsilon0)*(m/q)*MG.
L'application numérique donne Qmax= 150 C environ!
C'est finalement très peu! Cela correspond à un défaut relatif d'environ 10^-19 electrons!
On peut dire que l'atmosphère solaire est électriquement neutre avec une très bonne approximation!!