par hdci » 03 Jan 2021, 20:16
Non, rien ne différencie une suite d'une fonction, une suite est bien une fonction de N dans un autre ensemble (et même parfois de Z dans un autre ensemble).
Ce n'est pas le seule moment en maths où on utilise des noms différents. En probabilité, on parle de "variables aléatoires" qui ne sont rien d'autre qu'une fonction de l'ensemble des issues vers un autre ensemble en général numérique (par exemple "pile" et "face" associé à "1" et "0"). D'ailleurs on parle d'issues et d'événements, alors que ce sont des éléments et des sous-ensembles.
En statistique, on parle d'individu, de population, alors qu'ailleurs en maths on parle d'éléments et d'ensemble...
Le fait est qu'aujourd'hui les différents domaines des maths sont très interconnectés ; on utilise l'algèbre pour faire de l'analyse, l'analyse pour faire des probabilités, l'analyse pour faire de l'algèbre (espaces vectoriels normés)... Mais historiquement ces différents domaines étaient plutôt étanche, d'où d'ailleurs le pluriel à "mathématiques" (certains comme Cédric Villani disent maintenant "la mathématique" et non plus "les mathématiques", vu l'interconnexion des différents domaines).
A noter : avec des suites, on fait des choses qu'on ne fait pas forcément avec des fonctions : par exemple, on peut définir une suite par une relation de récurrence. Impossible à faire avec une fonction... Lorsqu'on étudie une suite on ne s'intéresse "qu'à la fin" (ce qui se passe vers l'infini), quand on étudie une fonction, on s'intéresse au comportement local. Il n'y a pas de "point suivant" dans une fonction, alors qu'il y a la notion de "terme suivant" pour une suite. La notion de "continuité" n'a pas de sens pour les suites (les puristes pourraient dire que si, en dotant N d'une topologie, mais bon en général...)
Autant de différences qui justifient qu'on continue à appeler "suite" différemment de "fonction", puisqu'on ne fait pas vraiment la même chose avec.
Les suites se généralisent ensuite avec les suites transfinies (indexées par des ordinaux dont une énorme infinité d'entre eux sont infinis), ou les suites généralisées ou "nets" (là alors on a une fonction, sauf que le "net" est défini "à la mode des suites" et on s'intéresse à des comportement "de type suites").
Il n'y a que 10 types de personne au monde : ceux qui comprennent le binaire et ceux qui ne le comprennent pas.