Bonjour,
Je suis sur ce forum depuis 2014. A l'époque, j'étais en terminale scientifique, spé maths, prêt à enchaîner sur une prépa. Bref, j'étais plutôt intéressé par les maths, mais surtout dans une dimension scolaire un peu réductrice. Je n'ai finalement pas fait de prépa et me suis orienté dans un domaine complètement différent. Néanmoins, j'ai gardé dans le coin de ma tête l'idée de reprendre les maths un jour, non pour satisfaire un standard académique, mais simplement par curiosité.
Je voudrais savoir de quelle manière vous envisageriez cela. J'aime bien l'idée de "construire" son savoir, autrement dit, de ne pas apprendre des théorèmes ou des modèles d'exercice par cœur mais de passer plus de temps à comprendre pourquoi ils sont nécessaires, en quoi ils sont liés à d'autres domaines, et surtout essayer de concevoir une approche intuitive de leur preuve.
Par exemple, aujourd'hui, je feuilletais un des livres de prépa de mon frère et je me suis arrêté sur le chapitre Entiers naturels et récurrences. A la première page, la première proposition est que toute partie non vide et majorée de N a un plus grand élément. A la deuxième page, ils introduisent la division euclidienne et prouvent son existence. Je me suis demandé si j'étais capable d'avoir une idée pour la prouver, et j'ai écrit ceci :
Soit a un entier naturel et b un entier naturel non nul. Prouvons qu'il existe toujours deux entiers naturels q et r tels que a = q*b + r
Soit deux entiers a et b quelconques et b différent de 0. Soit l'ensemble A = { q ap N / a >= q*b }. A est non vide puisque pour q = 0, on a toujours a>=0. De plus A est majoré par a. Ainsi A possède un plus grand élément qmax.
Donc, pour tout a et b, il existe qmax tel que a>=qmax*b
On sait donc que cette propriété n'est pas vérifiée par qmax + 1 ce qui signifie que a < qmax*b +b
D'où l'inégalité suivante qmax*b <= a < qmax*b +b d'ou 0 <= a - qmax*b < b. Soit r = a - qmax*b.
On a bien a = qmax*b + r et r<b.
Je sais que cette preuve manque beaucoup de rigueur mais j'ai été surpris de voir qu'elle était juste et que j'avais eu l'idée tout seul, ce dont je me croyais incapable. Je me souviens d'ailleurs, en cours d'arithmétique de terminale, avoir survolé cette démonstration sans la comprendre et de m'être dit que c'était bien tordu.
Je me demande si cette approche naturelle et logique peut suffire pour aborder les maths.