Pratique ''mathématisante"

Discussion générale entre passionnés et amateurs de mathématiques sur des sujets mathématiques variés
sue
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pratique ''mathématisante"

par sue » 28 Oct 2006, 01:49

salut,

étant en TS , je me pose des questions sur mon parcours scolaire surtout au niveau du cycle secondaire : à quel point ça était bénéfiques , les connaissances acquises ..etc .Et surtout surtout au niveau des matière scientifiques , plus particulièrement les maths (:we:) .
- pensez-vous que le programme des maths enseigné au cycle secondaire est bien conçu pour inculquer une culture mathématique 'vivante' (adaptée aux nouveautés) à l'élève ?
- peut-on parler d'une vraie pratique "mathématisante" chez un élève de secondaire Image? Et à quel point est-il capable de mathématiser ses problèmes du quotidien ?

tous vos points de vue seront les bienvenues :happy3:
sue



sue
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par sue » 29 Oct 2006, 00:45

un bonjour en passant serait aussi le bienvenue :lol5:

Dominique Lefebvre
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par Dominique Lefebvre » 29 Oct 2006, 13:54

sue a écrit:salut,

- pensez-vous que le programme des maths enseigné au cycle secondaire est bien conçu pour inculquer une culture mathématique 'vivante' (adaptée aux nouveautés) à l'élève ?
- peut-on parler d'une vraie pratique "mathématisante" chez un élève de secondaire Image? Et à quel point est-il capable de mathématiser ses problèmes du quotidien ?


Bonjour sue,

Tes questions sont forts intéressantes. Je me suis moi-même souvent demandé quel était l'objet de l'initiation aux maths qui était délivrée dans le secondaire. Encore qu'il faille distinguer plusieurs périodes, car son objectif a beaucoup changé depuis 40 ans:
dans les années 60-70, seules les élèves destinés aux classes prépa. allaient en TC (l'actuelle TS). D'ailleurs, cette classe s'appellait "math élem". On faisait math élem, math sup, math spé. La terminologie est arrivée familièrement jusqu'en 1980. Donc le programme de math élem de l'époque était une intro. au programme de taupe. Une initiation où l'on introduisait l'algèbre, l'analyse et la géométrie.
Le programme a fortement changé à la fin des années 70. La TC s'est démocratisée et ses élèves n'allaient plus seulement en taupe mais aussi en médecine et dans différentes filières techniques du supérieur. Il a donc fallu "fermer" le programme, au sens topologique. En faire un tout à peu près cohérent. Il s'agissait alors de trouver la frontière de la boule... Et cette frontière a beaucoup évoluée.
J'était en math élem en 1974. On y apprenait les structures algébriques (on allait jusqu'aux corps et anneaux). En analyse, on abordait le plan complexe. En géométrie, on se payait toutes les coniques et le calcul vectoriel (jusqu'aux dérivées).
Mon petit frère l'a fait 2 ans après (1976), plus rien de tout ça...
Et aujourd'hui, vu le programme, il me semble que l'on peut parler tout juste d'initiation en analyse. le programme en géométrie est trop pauvre et ne parlons pas de l'algèbre.
Tant est si bien que lorsque tu débarques en math sup, tu dois tout apprendre. Je regrette en particulier qu'une solide introduction aux structures algébriques ne soit plus au programme en TS. Ahma, les principales lacunes proviennent du programme d'algébre et de géométrie.

Pour répondre enfin à ta question 1, je ne pense pas que les bases en logique et en structures d'un élève de TS lui permettent d'aborder les nouveautés mathématiques. Et je dois dire que ces "nouveautés" sont tellement compliquées, si difficiles à vulgariser, que même les plus expérimentés ont du mal à suivre. Il me semble cependant que le principal est de construire chez les élèves de TS une réelle capacité à comprendre le raisonnement mathématique, sa logique sous-jacente et ses contraintes. Ce serait déjà bien si l'on atteignait ce but.

Quant à la question2, elle est plus pernicieuse. Qu'entends-tu pas "mathématiser ses problèmes quotidiens"? Si c'est ce que je pense, i.e. poser et résoudre les équations ou systèmes qui permettent de modéliser un comportement. Ou mieux même, identifier le domaine des mathématiques couvrant ledit comportement, alors ma réponse est non. Hormis sur des cas très simples, la mathématisation du quotidient est hors de portée de l'élève moyen de TS.
Attention toutefois à une confusion possible. Je ne parle pas de la modélisation mathématique d'un phénomène physique, par exemple la pomme qui tombe! C'est un autre sujet. Dans ce cas, un élève de TS qui a bien assimilé son cours de physique (et d'équa. diff en math) a une chance de pouvoir comprendre des phénomènes simples et même outrageusement simplifiés. La pomme qui tombe peut être très complexe et tout à fait en dehors du champ de compétences d'une élève de TS.

Voilà, pardon d'avoir été si long. Mais j'avais ces choses sur le coeur et le besoin de les dire.

sue
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par sue » 30 Oct 2006, 02:10

salut,

merci pour vos réponses :we:
mathador a écrit:le bénéfice peut sembler faible vis-à-vis de la maîtrise du français...

désolée je fais mon mieux , c'est pas ma langue natale :triste:
Dominique Lefvbre a écrit:Tant est si bien que lorsque tu débarques en math sup, tu dois tout apprendre. Je regrette en particulier qu'une solide introduction aux structures algébriques ne soit plus au programme en TS. Ahma, les principales lacunes proviennent du programme d'algébre et de géométrie.

Apparemment notre programme des maths est un peu différent : il y a tout un chapitre reservé aux structures algébriques , d'ailleurs le manuel d'algébre/geométrie ne raconte ça , pour celui d'analyse il ya peut être quelques différences (je parle du programme TSM équivalent TS en France) , mais malheuresement , je remarque qu'on réserve plus de place à la théorie qu'à la pratique , on apprend pas à l'élève comment s'en servir des connaissances acquises , dans sa vie quotidienne ou quelle est la références concrète de ces notions dans la nature ..
ben c'était ça ce que j'entends par ''à quel point l'élève est capable de mathématiser ses problèmes quotidiens ?'' perso je crois que les maths ''tel qu'elles sont enseignées'' , ne permettent pas à un élève de TS de concevoir leur utilité dans sa vie et quand/comment peut-il exploiter qq notions de bases . Prenant par exemple la notion de limite , perso il m'est jamais arrivé de m'en servir ( à part bien sur dans mes exos et mes DS/DM :lol5:) . A tel point que je me pose parfois les questions :quel rapport entre les maths et la réalité ? est-ce logique d'apprendre tous ces théorèmes et ces notions pour l'unique finalité : résoudre un exo pour passer un simple DS ? :hein:
le seul chapitre qui m'a bcp plu ( en première SM) et qui avait un effet remarquable sur ma manière de penser et raisonner est : ''notions de logique'' , à part ça tout nage dans l'abstrait !
résultat : élève ayant des connaissances sans savoir les manier , donc je suis tt à fait d'accord sur ce point :
Dominique Lefevbre a écrit:Hormis sur des cas très simples, la mathématisation du quotidient est hors de portée de l'élève moyen de TS.


merci à vous tous..
@+

Dominique Lefebvre
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par Dominique Lefebvre » 30 Oct 2006, 10:11

sue a écrit: Apparemment notre programme des maths est un peu différent : il y a tout un chapitre reservé aux structures algébriques ,

Un chapitre, en terminale, pour les structures algébriques! Mais ce n'est quasiment rien! Tout juste de quoi introduire des notions très rudimentaires sur les ensembles et les groupes! Peux-tu nous dire exactement ce qu'il en est?

je remarque qu'on réserve plus de place à la théorie qu'à la pratique , on apprend pas à l'élève comment s'en servir des connaissances acquises , dans sa vie quotidienne ou quelle est la références concrète de ces notions dans la nature ..
ben c'était ça ce que j'entends par ''à quel point l'élève est capable de mathématiser ses problèmes quotidiens ?'' perso je crois que les maths ''tel qu'elles sont enseignées'' , ne permettent pas à un élève de TS de concevoir leur utilité dans sa vie et quand/comment peut-il exploiter qq notions de bases . Prenant par exemple la notion de limite , perso il m'est jamais arrivé de m'en servir ( à part bien sur dans mes exos et mes DS/DM :lol5:) .

Je ne connais pas de maths pratiques :ptdr: Tout juste des maths appliquées ou du calcul numérique...
Plus sérieusement, les mathématiques n'ont pas pour objectif de décrire ou de modéliser le réel: c'est l'objet de la physique. Tu n'es pas près de te servir de la notion de limite dans ta vie quotidienne, sauf si tu deviens mathématicien!
Il n'existe pas de manière d'enseigner les maths qui permettrait à un élève de percevoir leur utilité dans la vie quotidienne. Pourtant, certaines parties des mathématiques ont une visibilité assez importante: les statistiques et les probabilités. Il est symptomatique que les cours d'initiation commencent par des exemples quotidiens : tirages de carte, sondages, etc. Mais je vois mal comment aborder la topologie algébrique ou la théorie des groupes par des exemples de la vie quotidienne, qui n'induiraient pas les élèves en erreur.
Les maths sont un langage. Je suis constructiviste. je pense donc que ce sont les mathématiciens qui construisent leur langage. En toute liberté et sans soucis de description de la réalité.
Il y a cependant des exceptions. Par exemple, un bon morceau de la géométrie différentielle provient d'une demande d'outils provenant des physiciens (pour la relativité générale et les théories unitaires). Un pan non négligeable de la topologie résulte de besoins nés de l'étude de la physique atomique.

Il existe quand même un chapitre du cours de math de TS qui trouve son utilité immédiate (en physique et en biologie): c'est le chapitre sur les équations différentielles. A mon sens le plus utile et le plus intéressant des exemples de l'usage d'outils mathématiques dans un autre domaine. L'élève peut toucher du doigt les difficultés du passage du théorème à son application pratique.

A tel point que je me pose parfois les questions :quel rapport entre les maths et la réalité ? est-ce logique d'apprendre tous ces théorèmes et ces notions pour l'unique finalité : résoudre un exo pour passer un simple DS ? :hein:
le seul chapitre qui m'a bcp plu ( en première SM) et qui avait un effet remarquable sur ma manière de penser et raisonner est : ''notions de logique'' , à part ça tout nage dans l'abstrait !

Oui, les maths sont un langage abstrait. Sa sématique désigne des objets qui sont imaginaires. Des objets mathématiques aussi simples qu'un point ou une droite n'existeront jamais réellement et se représentent difficilement. Pour moi, cela fait partie du plaisir des maths: pouvoir créer sans se soucier des contraintes du réel.

résultat : élève ayant des connaissances sans savoir les manier , donc je suis tt à fait d'accord sur ce point :


Là, tu abordes un autre problème: savoir manier ses connaissances! Pourquoi apprendre une foultitude de théorèmes, de lemmes et autres définitions si ce n'est pour s'en servir pour démontrer, pour construire. Et ça, je te l'accorde, c'est généralement assez mal enseigné! Mais c'est le plus difficile.

sue
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par sue » 30 Oct 2006, 13:26

salut,
Dominique a écrit:Un chapitre, en terminale, pour les structures algébriques! Mais ce n'est quasiment rien! Tout juste de quoi introduire des notions très rudimentaires sur les ensembles et les groupes! Peux-tu nous dire exactement ce qu'il en est?

désolée je me suis mal exprimée , toute la partie de l'algébre est consacrée aux structures algébrique , et elle contient quatre chapitres :
- Loi de composition interne .
- Groupe - Anneau - Corps.
- Les espaces vectoriels réels .
- Les systèmes linéaires .
voilà tout , on a pas encore abordé mais c'est pour bientot .
Plus sérieusement, les mathématiques n'ont pas pour objectif de décrire ou de modéliser le réel: c'est l'objet de la physique.

oui , mais en général pour modéliser le réel avec la physique , il 'faut' déjà que l'élève soit capble de mathématiser ce problème de physique , pensez-vous qu'un élève de TS est capable d'effectuer ça d'une manière ''rigoureuse'' en faisant bien attention aux conditions ( quand /comment faut-il appliquer une telle notion ) ?! ben je crois que non , le pauvre prof de physique n'arrete pas de nous rappeller quant est-ce il faut par ex écrire : , ou ;le choix du repère ...etc, mais la plupart des élèves s'en fout !

@+

Dominique Lefebvre
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par Dominique Lefebvre » 30 Oct 2006, 14:44

sue a écrit:salut,

désolée je me suis mal exprimée , toute la partie de l'algébre est consacrée aux structures algébrique , et elle contient quatre chapitres :
- Loi de composition interne .
- Groupe - Anneau - Corps.
- Les espaces vectoriels réels .
- Les systèmes linéaires .
voilà tout , on a pas encore abordé mais c'est pour bientot .


Cela ressemble beaucoup à ce que j'ai fait en math élem. Est-ce la programme officiel de TS en France? Si oui, ce programme est-il parcouru entièrement par les profs?

oui , mais en général pour modéliser le réel avec la physique , il 'faut' déjà que l'élève soit capble de mathématiser ce problème de physique ,


Je ne suis pas du tout d'accord avec cette expression! On ne "mathématise" pas un problème de physique. Sortons tout d'abord de la notion de "problème de physique", trop scolaire, pour parler de phénomène physique.
Lorsque tu veux étudier un phénomène physique, il faut d'abord comprendre la physique (ou les physiques) de ce phénomène. Ensuite, et ensuite seulement, tu traduis en langage mathématique les lois physiques que tu veux appliquer.

Prenons un exemple: tu veux étudier le cycle de l'eau dans l'atmosphère. Il te faudra comprendre tous les phénomènes en jeu, choisir l'angle sous lequel tu vas aborder le problème, et ensuite tu pourras lister, sous forme mathématique, les lois que tu auras au préalable identifié.
Les maths ne sont qu'un langage pour le physicien. Ce dernier ne "mathématise" pas son problème, il l'écrit dans un langage qui permet la manipulation plus synthétique de l'information.


non , le pauvre prof de physique n'arrete pas de nous rappeller quant est-ce il faut par ex écrire : , ou ;le choix du repère ...etc, mais la plupart des élèves s'en fout !


Là je suis d'accord! Cela a d'ailleurs fait l'objet d'un fil assez récent à propos de vitesse de descente il me semble....
Lorsqu'on veut utiliser le langage mathématique en physique, il faut respecter ses contraintes: cnventions, limitations mathématiques des théorèmes, domaines de validité, etc.
Cependant, il ne faut pas confondre la nature des contraintes. Par exemple, les maths t'imposent le choix d'un repère pour faire du calcul vectoriel (voir la définition d'un espace vectoriel!). Mais elles ne t'imposent pas la nature physique du repère: galiléen, non galiléen. ça c'est de la physique pure.

sue
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par sue » 31 Oct 2006, 00:29

Cela ressemble beaucoup à ce que j'ai fait en math élem. Est-ce la programme officiel de TS en France? Si oui, ce programme est-il parcouru entièrement par les profs?

- c'est le programme officiel au Maroc .
Lorsque tu veux étudier un phénomène physique, il faut d'abord comprendre la physique (ou les physiques) de ce phénomène. Ensuite, et ensuite seulement, tu traduis en langage mathématique les lois physiques que tu veux appliquer.

oui certes , et c'est là ou réside encor le problème , c'est rare ou on trouve des élèves capables de bien assimiler ces phénomènes physiques :triste:

je crois que ce sujet n'interesse personne à part Dominique Lefevbre et Mathador , j'aimerais également savoir le point de vue des lycéens sur ce sujet , à quel point vous vous en servez des maths 'tel qu'elles sont enseignées' dans votre vie quotidienne ? le progrmme des maths arrive-t-il à rassasier votre curiosité scientifique ?:we:

Dominique Lefebvre
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par Dominique Lefebvre » 31 Oct 2006, 00:43

sue a écrit:
oui certes , et c'est là ou réside encor le problème , c'est rare ou on trouve des élèves capables de bien assimiler ces phénomènes physiques :triste:


Mais, vois-tu Sue, ça c'est un problème qui touche l'enseignement de la physique, pas des maths...

Pour ma part, je trouve que l'enseignement de la physique est trop "mathématisée", du moins trop rapidement. On perd de vue la vraie signification physique des phénomènes. Mon prof de taupe nous recommandait d'apprendre notre physique dans le cours de Feynman. J'ai suivi son conseil. Et ça fait 30 ans que je trimbale mes 5 volumes de physique de Feynman. C'est sans doute le meilleur cours de physique du monde. Et si tu le parcours, tu ne verras pas le dixième d'équations mathématique qu'on trouve dans n'importe quel bouquin de taupe français...

anima
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par anima » 31 Oct 2006, 10:07

Dominique Lefebvre a écrit:Cela ressemble beaucoup à ce que j'ai fait en math élem. Est-ce la programme officiel de TS en France? Si oui, ce programme est-il parcouru entièrement par les profs?



Je ne suis pas du tout d'accord avec cette expression! On ne "mathématise" pas un problème de physique. Sortons tout d'abord de la notion de "problème de physique", trop scolaire, pour parler de phénomène physique.
Lorsque tu veux étudier un phénomène physique, il faut d'abord comprendre la physique (ou les physiques) de ce phénomène. Ensuite, et ensuite seulement, tu traduis en langage mathématique les lois physiques que tu veux appliquer.

Prenons un exemple: tu veux étudier le cycle de l'eau dans l'atmosphère. Il te faudra comprendre tous les phénomènes en jeu, choisir l'angle sous lequel tu vas aborder le problème, et ensuite tu pourras lister, sous forme mathématique, les lois que tu auras au préalable identifié.
Les maths ne sont qu'un langage pour le physicien. Ce dernier ne "mathématise" pas son problème, il l'écrit dans un langage qui permet la manipulation plus synthétique de l'information.




Là je suis d'accord! Cela a d'ailleurs fait l'objet d'un fil assez récent à propos de vitesse de descente il me semble....
Lorsqu'on veut utiliser le langage mathématique en physique, il faut respecter ses contraintes: cnventions, limitations mathématiques des théorèmes, domaines de validité, etc.
Cependant, il ne faut pas confondre la nature des contraintes. Par exemple, les maths t'imposent le choix d'un repère pour faire du calcul vectoriel (voir la définition d'un espace vectoriel!). Mais elles ne t'imposent pas la nature physique du repère: galiléen, non galiléen. ça c'est de la physique pure.


Petite anecdote: mon prof de physique m'a choqué jeudi. On fait du déplacement d'électrons en champ magnétique, et pour lui |q| vaut q. Et il a osé s'énerver quand j'ai demandé pourquoi on ne considérait que q...

Dominique Lefebvre
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par Dominique Lefebvre » 31 Oct 2006, 10:36

anima a écrit:Petite anecdote: mon prof de physique m'a choqué jeudi. On fait du déplacement d'électrons en champ magnétique, et pour lui |q| vaut q. Et il a osé s'énerver quand j'ai demandé pourquoi on ne considérait que q...


Salut anima,

mauvais plan d'énerver son prof... Il a simplement pris un raccourci mathématique sans le signaler. Tu sais que |x| = x si x >=0. Or q est toujours positif (attention, je parle de la valeur de la charge: le fait qu'on lui affecte un signe - est une convention physique).

Je le disais hier, les physiciens prennent souvent quelques libertés avec la rigueur mathématique :zen:

anima
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par anima » 31 Oct 2006, 14:37

Dominique Lefebvre a écrit:Salut anima,

mauvais plan d'énerver son prof... Il a simplement pris un raccourci mathématique sans le signaler. Tu sais que |x| = x si x >=0. Or q est toujours positif (attention, je parle de la valeur de la charge: le fait qu'on lui affecte un signe - est une convention physique).

Je le disais hier, les physiciens prennent souvent quelques libertés avec la rigueur mathématique :zen:

Depuis quand dans le cas d'un canon a e-, q est toujours positif? Au contraire!

Dominique Lefebvre
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par Dominique Lefebvre » 31 Oct 2006, 16:09

anima a écrit:Depuis quand dans le cas d'un canon a e-, q est toujours positif? Au contraire!


Oui, je comprend ta position: c'est une question de convention.
On appelle souvent par abus de langage q la charge de l'électron, qu'on identifie à -1,6*10^-19 C. Et donc, tu considères que q est négatif.
Mais, on peut voir les choses différements. On considère par convention e=1,6*10^-19 C la charge élémentaire, celle que ton prof appelle sans doute q. Et e est bien sur positif. La charge de l'électron est égale à -e. La charge du positron est égale à +e.

Vois-tu la nuance? En fait, c'est l'énoncé qui doit être suffisamment précis pour lever l'abus de langage.

anima
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par anima » 31 Oct 2006, 16:17

Dominique Lefebvre a écrit:Oui, je comprend ta position: c'est une question de convention.
On appelle souvent par abus de langage q la charge de l'électron, qu'on identifie à -1,6*10^-19 C. Et donc, tu considères que q est négatif.
Mais, on peut voir les choses différements. On considère par convention e=1,6*10^-19 C la charge élémentaire, celle que ton prof appelle sans doute q. Et e est bien sur positif. La charge de l'électron est égale à -e. La charge du positron est égale à +e.

Vois-tu la nuance? En fait, c'est l'énoncé qui doit être suffisamment précis pour lever l'abus de langage.

Je suis bien d'accord avec toi, sauf que n'importe quel nul pourrait aller écrire des aneries avec un tel abus de language. On parle de charge élémentaire, on met e. On parle de charge de particule chargée, on met q. Mais (a mes yeux du moins) on ne remplace pas l'un et l'autre...

Dominique Lefebvre
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par Dominique Lefebvre » 31 Oct 2006, 16:42

anima a écrit:Je suis bien d'accord avec toi, sauf que n'importe quel nul pourrait aller écrire des aneries avec un tel abus de language. On parle de charge élémentaire, on met e. On parle de charge de particule chargée, on met q. Mais (a mes yeux du moins) on ne remplace pas l'un et l'autre...


Nul n'est à l'abri d'un abus de langage....
Tu dis : "On parle de charge de particule chargée, on met q". Es-tu sur?
De quelle particule parles-tu? S'il s'agit d'un électron q=-e. Mais il peut très bien s'agir d'un positron, qui est aussi une particule chargée. Et dans ce cas q=+e. Alors que vaut q dans ta phrase? :zen:

anima
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par anima » 31 Oct 2006, 17:07

Dominique Lefebvre a écrit:Nul n'est à l'abri d'un abus de langage....
Tu dis : "On parle de charge de particule chargée, on met q". Es-tu sur?
De quelle particule parles-tu? S'il s'agit d'un électron q=-e. Mais il peut très bien s'agir d'un positron, qui est aussi une particule chargée. Et dans ce cas q=+e. Alors que vaut q dans ta phrase? :zen:

Je suis parfaitement d'accord avec toi; c'est pourquoi on ne peut pas généraliser du genre |q| = q. |q| = q...si q > 0; et |q| = -q si q < 0...

xie
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par xie » 03 Nov 2006, 21:15

bonsoir,
Dominique a écrit:Mon prof de taupe nous recommandait d'apprendre notre physique dans le cours de Feynman. J'ai suivi son conseil. Et ça fait 30 ans que je trimbale mes 5 volumes de physique de Feynman. C'est sans doute le meilleur cours de physique du monde. Et si tu le parcours, tu ne verras pas le dixième d'équations mathématique qu'on trouve dans n'importe quel bouquin de taupe français...


j'ai entendu parlé des cours de Feynman , je me demande si c"est vraiment abordable pour un élève niveau TS ? est-ce que ça sert à apprendre ou à approfondir ces connaissances ?

en revenant au sujet , j'ai remarqué qu'en France on accorde plus d'immportance à la pratique qu'à la théorie, je vise particulièrement les TP , car ici on n'en fait pas en maths et en physique , ça dépend des lycées mais en général non à cause du programme trop chargé .
Quelle est l'importance de ces TP ? et à quel point ça peut aider à approfondir les connaissances du cour et avoir une idée sur les applications d'une telle notion dans la réalité ?

merci pour vos précisions :we:

sue
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par sue » 03 Nov 2006, 21:18

bonsoir,
Dominique a écrit:Mon prof de taupe nous recommandait d'apprendre notre physique dans le cours de Feynman. J'ai suivi son conseil. Et ça fait 30 ans que je trimbale mes 5 volumes de physique de Feynman. C'est sans doute le meilleur cours de physique du monde. Et si tu le parcours, tu ne verras pas le dixième d'équations mathématique qu'on trouve dans n'importe quel bouquin de taupe français...


j'ai entendu parlé des cours de Feynman , je me demande si c"est vraiment abordable pour un élève niveau TS ? est-ce que ça sert à apprendre ou à approfondir ces connaissances ?

en revenant au sujet , j'ai remarqué qu'en France on accorde plus d'immportance à la pratique qu'à la théorie, je vise particulièrement les TP , car ici on n'en fait pas en maths et en physique , ça dépend des lycées mais en général non à cause du programme trop chargé .
Quelle est l'importance de ces TP ? et à quel point ça peut aider à approfondir les connaissances du cour et avoir une idée sur les applications d'une telle notion dans la réalité ?

merci pour vos précisions :we

Dominique Lefebvre
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par Dominique Lefebvre » 04 Nov 2006, 00:30

sue a écrit:bonsoir,


j'ai entendu parlé des cours de Feynman , je me demande si c"est vraiment abordable pour un élève niveau TS ? est-ce que ça sert à apprendre ou à approfondir ces connaissances ?


Oui, même un élève de TS peut lire les cours de Feynman. Il a le don d'amener la compréhension d'un phénomène physique très naturellement. Et il n'introduit les équations de modélisation que lorsque c'est vraiment nécessaire. Je te recommande tout particulièrement son cours de mécanique: il est génial!


en revenant au sujet , j'ai remarqué qu'en France on accorde plus d'immportance à la pratique qu'à la théorie, je vise particulièrement les TP , car ici on n'en fait pas en maths et en physique , ça dépend des lycées mais en général non à cause du programme trop chargé .
Quelle est l'importance de ces TP ? et à quel point ça peut aider à approfondir les connaissances du cour et avoir une idée sur les applications d'une telle notion dans la réalité ?

merci pour vos précisions :we

Alors là, tu me surprends! Parce que les cours de taupe (je ne sais pas pour la fac) sont particulièrement théoriques! Je n'ai pas souvenir d'avoir fait un seul TP en taupe! On reproche souvent aux enseignants français de math et de physique d'être trop théoriques dans les premières années d'enseignement....
Je ne sais pas quel est le niveau des TP de physique maintenant, mais en math élem ou en TC, il était quasi inexistant: qq manip de méca ou d'optique entre la première et la terminale, juste pour dire qu'on avait vu faire une manip... La première fois que j'ai vu un vrai labo, c'était en 2eme année d'école... Et je suis sur de ne pas être un cas isolé. Maic cela a peut être changé maintenant...

cesar
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par cesar » 04 Nov 2006, 10:06

bonjour,
est ce que quelqu'un pourrait m'indiquer les references biblio (editeur ou cote ISBN) du "cours de Feynman" ? quelqu'un qui ferait de la physique sans la presenter comme un sous produit des maths merite le detour, merci d'avance.


mathador a dit :
"les élèves ont bien trop peu de connaissances mathématiques pour modéliser son quotidien. En TS, on ne sait presque rien des équations différentielles, pourtant omniprésentes en Physique/Chimie ; Statistiques et probas sont très peu exploitées (en prépa, c'est pire!!!) : il est difficile pour un élève, dans ces conditions, de juger de la pertinence d'une modélisation "
qu'est ce qu'il faudrait d'apres vous comme programme pour que l'on puisse modéliser le quotidien ? J'entends beaucoup trop autour de moi : les maths, cela ne sert à rien pour "plus tard" (dans la vie de tous les jours...)... il serait bon d'avoir une idée de ce que sont des maths "utiles"...

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