Développement de l'Afrique

[Dominique Lefebvre]

Bonjour,

Au cours d'échanges récents sur un autre fil (Hiroschima), j'ai eu l'occasion d'évoquer très rapidement l'état actuel du développement du continent africain, de son retard et des causes historiques et politiques de ce retard.

Pour moi, les différentes causes possibles sont à la fois exogènes et endogènes. Les premières n'étant pas forcément les plus importantes. Par exemple, il serait intéressant de discuter sur l'effet de la mondialisation mais aussi des conflits tribaux sur le développement de l'Afrique sub-saharienne. Ou encore, de l'implication dans ce développement des élites africaines depuis la décolonisation jusqu'à nos jours...

Quel est votre avis sur le sujet?

[anima]

Bonjour,

Au cours d'échanges récents sur un autre fil (Hiroschima), j'ai eu l'occasion d'évoquer très rapidement l'état actuel du développement du continent africain, de son retard et des causes historiques et politiques de ce retard.

Pour moi, les différentes causes possibles sont à la fois exogènes et endogènes. Les premières n'étant pas forcément les plus importantes. Par exemple, il serait intéressant de discuter sur l'effet de la mondialisation mais aussi des conflits tribaux sur le développement de l'Afrique sub-saharienne. Ou encore, de l'implication dans ce développement des élites africaines depuis la décolonisation jusqu'à nos jours...

Quel est votre avis sur le sujet?

Vu toutes les ressources présentes jadis en Afrique, je dis que la cause principale du retard en développement est l'exploitation par les Européens. pour le reste, la corruption des gouvernements n'aide en rien...

[Dominique Lefebvre]

Vu toutes les ressources présentes jadis en Afrique, je dis que la cause principale du retard en développement est l'exploitation par les Européens. pour le reste, la corruption des gouvernements n'aide en rien...

Commençons par ce problème de ressources. On s'occupera de la corruption plus tard.

De quelles ressources parles-tu ? Minières? Bois? Pétrole? Les resources présentes jadis le sont encore aujourd'hui, car on ne peut pas dire que le continent soit sur-exploité ou pillé!
Et par quelle logique l'exploitation de ces ressources par les européens serait-elle une cause de retard?

Pour exploiter les ressources naturelles, ces européens ont, pendant la colonisation et même après, construit des infrastructures : routes, ports, aérodromes, voies ferrées. Ces infrastructures ont été "léguées" aux africains à la décolonisation. Qu'en ont-ils fait? Les ont-ils entretenues, développées? Quel pays africain a-t-il consacré une part non négligeable de l'aide internationale, à développer ses infrastructures pour aider à son développement?

Un exemple: dans tous les pays africains qui bénéficient de l'aide alimentaire de l'ONU, cette aide arrive par voie maritime dans les ports. Pour l'acheminer auprès des populations, il faut un réseau routier et des camions. Quel pays africain a décidé d'étendre le réseau routier laissé par les colonisateurs (français, anglais ou italiens) ?

Pour exploiter les mines et vendre le minérai, il faut le ramener aux ports. Il faut des voies ferrées. Même question que précédement.

Qui en afrique se préoccupe de ces questions et fait quelque chose au lieu de se lamenter et de s'en mettre plein les fouilles?

[tarbag]

Je pense que le problème africain (en grande partie) se représente essentielement en son retard culturel dont les européens sont volontairement responsables. Le niveau culturel est le support nécéssaire et obligatoire de tout developpement, malhereusement ce massacre culturel a pesé lourd sur tout les tentatives des décideurs africains après l'indépendance. Le massacre de Hiroshima avait fait 250 000 victimes en quelques semaines alors que le massacre culturel européen faisait des millions.

[olivthill]

Voici mon opinion qui vaut, au moins, deux centimes de francs CFA :

Haroun Tazieff, qui était ingénieur au Congo, raconte qu'il avait un collègue africain avec qui il avait sympathisé. Il lui a demandé pourquoi il était pauvre alors qu'il avait un salaire correct. L'africain a répondu que c'est parce qu'il avait une grande famille à entretenir. Il avait en effet beaucoup plus d'enfants qu'un européen, sans parler de l'aide qu'il donnait à des parents, des cousins, etc.

René Dumont, qui connait bien l'Afrique, et a écrit un livre intitulé "L'Afrique noire est mal partie" dans les années 50 ou 60. Il a, lui aussi, constaté que la trop frote démographie était un frein au développement.

Par ailleurs, je constate que la Chine a commencé à sortir de la misère, pas seulement lorsque le communisme s'est atténué, mais aussi lorsque la démographie a baissé.

Notre président, M. Jacques Chirac, a récemment déclaré que l'Afrique comptait 900 millions d'individus, et en compterait bientôt un milliard de plus, soit 1900 millions. Il a dit que la solution serait de favoriser le développement. Il se base sur un théorème qui dit que plus un pays est développé, moins sa démographie est importante. Mais c'est un théorème discutable, et personnellement, je crois que les deux choses sont tellement liées, qu'il est impossible de dire où se situe la relation de cause à effet, de même que l'orsqu'on demande qui de l'oeuf ou de la poule est arrivé en premier.

Une autre théorie dit que c'est en mettant les petites filles à l'école qu'elles réduisent le nombre des enfants qu'elles auront plus tard.

Une autre théorie dit que les populations urbaines ont moins d'enfants que les populations rurales.

Le démographe, Pierre Chaunu, pense que la forte natalité va baisser toute seule en Afrique. Pour moi, ce n'est pas évident du tout.

Au Canada, les anglophones et les francophones avaient une forte natalité. Puis les anglophones ont commencé à avoir moins d'enfants, alors que les francophones continuaient à en avoir beaucoup. Les démographes du Québec ont appelé ce phénomène : "la revanche des berceaux". Puis les francophones se sont mis à faire moins d'enfants et à se retrouver au niveau des anglophones. Une des explications est que la télévision est arrivée plus tôt chez les anglophones que chez les francophones. Peut-être que la télévision pourrait aussi aider les africains ?

[Dominique Lefebvre]

Voici mon opinion qui vaut, au moins, deux centimes de francs CFA :
(...)
Haroun Tazieff, qui était ingénieur au Congo, raconte qu'il avait un collègue africain avec qui il avait sympathisé. Il lui a demandé pourquoi il était pauvre alors qu'il avait un salaire correct. L'africain a répondu que c'est parce qu'il avait une grande famille à entretenir. Il avait en effet beaucoup plus d'enfants qu'un européen, sans parler de l'aide qu'il donnait à des parents, des cousins, etc.

Voilà une approche intéressante! Effectivement, la démographie africaine est particulière. D'abord, il me semble qu'il faille distinguer le maghreb, l'afrique sub-saharienne et l'afrique australe, qui n'ont pas vraiment la même démographie.

Tu abordes plusieurs sujets: l'influence de la structure familiale sur le niveau de revenus individuel (mais aussi sur la solidarité sociale) et l'influence du niveau de vie sur la natalité. Sur ces points, je ne suis pas sur que les modèles d'analyse européens ou nord-américains soient transposables. J'utiliserai plutôt les modèles sud-américains. Encore qu'il faille prendre en compte la culture religieuse. En effet, l'influence des idées religieuses est importante dans l'analyse des comportements natalistes.

La démographie est aussi fortement influencée, au moins dans la ceinture centrale et australe de l'afrique, par l'épidemie de SIDA. La démographie de pays comme le Malawi, le Bostwana par exemple, est complétement bouleversée par le SIDA.

Ceci, c'est établir une relation directe entre la démographie et le développement qui me semble devoir être précisée.

[tarbag]

Je pense qu'un petit africain naît avec une bouche et deux mains, donc s'il y avait vraiment un système fiable cette forte natalité serait un avantage pour le developpement de l'afrique et non pas un frein.
Je ne comprend pas comment les europeens s'inquietaient pour trouver des solutions à la baisse alamante de la natalité alors qu'ils proposaient des solutions contraire pour les africains.
voici un extrait de La Revue Parlementaire >N°878 sur la veille europe:L'Union européenne se trouve confrontée à des bouleversements démographiques sans précédent qui vont avoir des répercussions majeurs sur la société toute entière". Le message de la Commission européenne n'est pas rassurant. Les chiffres tirés du Livre Vert sur les changements démographiques, lancé le 17 mars par la Commission révèle que d'ici 2030, il manquera à l'Union européenne 20,8 millions de personnes en âge de travailler. En 2030, deux personnes actives (15 à 65 ans) devront s'occuper d'une personne inactive (65 ans et plus). Et l'Europe comptera 18 millions d'enfants et de jeunes de moins qu'aujourd'hui.
Ils proposent comme solution :
"Face aux changements démographiques, l'Europe devrait poursuivre trois priorités essentielles estime l'exécutif européen. Il s'agit tout d'abord de retrouver le chemin de la croissance démographique en prenant par exemple des mesures novatrices de soutien à la natalité. La commission préconise ensuite de veiller à un équilibre entre les générations, "dans le partage du temps tout au long de la vie, dans la répartition des fruits de la croissance, et dans celle des besoins de financement liés aux pensions et à la santé". Enfin, il s'agit d'inventer des transitions nouvelles entre les âges."
et l'une des conséquences ajoute le rapport:
"des flux migratoires plus importants pourraient être de plus en plus nécessaires pour satisfaire aux besoins de main d'oeuvre et assurer la prospérité de l'Europe"
ma question:
Les petits africains en excés vont-ils inverser la flèche du temps?

[tarbag]

salut
Actuellement je pense, entre autre, la mauvaise administration, le mépris pour l’Etat de droit des dirigeants africains et la mauvaise gouvernance sont à l’origine de la mojorité des problèmes de l’Afrique.
On remarque que plusieurs dirégeants africains essayaient de modifier leurs constitutions pour rester au pouvoir. Nous avons comme exemple l'Egypte, Nigerial, la Namibie, l’Ouganda, l'Algerie...
Ces manipulations de bas niveau n'avaient jamais été condamnées pas les pays démocratiques.