Lostounet a écrit:Je reproche un certain manque de travail à tous ceux qui ne reconnaissent jamais un triangle rectangle... es-tu d'accord?
Ce qui suit s'éloigne fortement du cône ! J'ai hésité à ouvrir un fil dans le café des maths.Ah oui, c'est certain. Le manque de travail est la première cause de lacunes. D'ailleurs, c'est pour ça que je suis ces élèves (j'en ai de la 3ème à la terminale) : aider à rattraper le retard accumulé avec le temps et donner une envie, ou du moins une autonomie, d'apprentissage et d'application des maths. L'idée étant de leur apprendre à ré-apprivoiser les maths par différentes techniques qui ne sont possibles que parce que j'ai des élèves seuls ou par petits groupes.
Pour un certain nombre de ces élèves, j'ai remarqué qu'il y avait un apprentissage correct des leçons, mais une incapacité à appliquer ce qu'il faut quand il faut, à cause en partie de soucis de lecture de figure et/ou de compréhension d'énoncé. Ils savent ce qu'en un triangle rectangle, ils savent Pythagore, mais devant la feuille d'énoncé, c'est la panique et plus rien ne revient. Il y a comme un blocage psychologique face à l'entité "maths" qui ne peut être que fourbe et mesquine. Quand on les accompagne dans la résolution de ces exercices, ils y arrivent pas trop mal ; mais commencer un exercice semble les pétrifier (le mot est un peu fort, mais c'est l'idée).
Bref, il y a un réel souci dans le rapport aux maths qui sont perçues comme une matière difficile, synonyme de sélection (prépa) et d'élite ("si tu ne fais pas un bac S, tu te fermeras beaucoup de portes"). Il y aurait comme une sorte de fatalité (les élèves subissent les maths) et en même temps un stress relatif à l'importance croissante qu'à cette matière dans la logique actuelle des processus de sélection et de reconnaissance. Rajoutons à cela une dépendance énorme à la calculatrice, et c'est le cocktail magique : 2/3 de panique qui font oublier la leçon lors des DS, 1/3 de dépendance à la Texas Instrument ou à la Casio qui a fait oublier peu à peu le calcul mental et qui conduit à des erreurs bêtes et une perte de logique.
Donc oui, manque de travail dans cette matière qui est subie par les élèves, matière qui est (in)consciemment est source de reconnaissance et preuve d'intelligence, et cette foutue calculette
Parmi les erreurs récentes marrantes mais qui font désespérer le prof que je suis de se sentir utile un jour :ptdr: , avec entre parenthèses le niveau des auteurs :
1/1 = 0 (3eme)
2-2 = ? "... euh, je peux prendre la calculatrice ?" (1ere)
5*5 = 10 (ça marche pour toutes les multiplications, et ça revient souvent quel que soit le niveau)
"ah bon, la division est une multiplication ?" (1ere)
"oui 50/100 est une fraction irréductible" (3eme, juste après avoir vu les pgcd)
x²-x = x (term ES)
-infini + 4 = 4 (term STI)
"pi ce n'est pas un nombre, c'est un mot" (grammaticalement, c'est pas faux non plus) (3eme)
"une dérivée, c'est la fonction initiale multipliée par -1" (term S)
"la table de 3 ... oula, ça fait longtemps que je ne m'en suis pas servi de celle-là" (1ere)
"un trinôme c'est comme un polynôme, mais c'est pour tracer la courbe graphique uniquement" (1ere)
moi : "essaie de résoudre cet exercice sans la calculette" ; réponse : "oh non je ne vais encore rien comprendre" (3eme) (celle-là m'a fait avoir un fou-rire de 5 min !)