Probleme en Philo ... :s

Quand Socrate rencontre Shakespear: discussions littéraires, langues étrangères, histoire ou géographie.
nilallou
Membre Naturel
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Enregistré le: 05 Sep 2006, 15:37

par nilallou » 23 Sep 2006, 19:14

(3éme partie)
Mais a cote de cette fonction d'ouverture au possible, la philosophie tire sa valeur -et peut etre est ce la , la valeur la plus haute - de la grandeur des objets qu'elle contemple, et de la liberation a l'egard de la sphére étroite des buts individuels que cette contemplation induit . La vie de l'homme naturel est bornée par l'horizon de ses interets privés: sa famille, ses amis peuvent y etre compris, mais le monde exterieur n'y est percu que comme une aide ou un obstacle au cercle etroit de ses désirs. Une telle existence a quelquechose de fébrile et d'enfermé , a cote du calme et de la liberté de la vie philosophique. La sphére privée des interets liés aux instincts est un tout petit monde, placé au sein d'un vaste et puissant univers qui tot ou tard detruira notre monde privé . A moins d'elargir nos interets a la totalité du monde exterieur, nous sommes comme la garnison d'une forteresse assiégée, sachant que l'ennemi interdit toute évasion et que la réedition finale est inévitable . C'est là une vie qui ignore la paix, toute a la lutte entre l'insistance du désir et l'impuissance de la volonté . D'une facon ou d'une autre, si nous voulons une existence forte et libre, nous devons fuir la prison de ce combat.
La contemplation philosophie est l'une des voies de la libération. De son point de vue supérieur, elle n'a pas a diviser l'univers en deux camps ennemis - l'ami et l'adversaire, l'utile et l'hostile, le bien et le mal : elle embrasse le tout d'un coup d'oeil impartial. Quand elle est sans mélange, la contemplation philosophie ne prétend pas prouver que le reste de l'univers est accordé à l'homme. Toute acquisition du savoir est un élargissement du Moi, mais la meilleure facon de parvenir a cet elargissement est de ne pas le rechercher directement . On l'obtient quand le desir de savoir est seul à agir, quand l'etude de l'objet n'est pas animée par le desir de lui trouver tel ou tel caractére, quand le Moi est pret a s'effacer devant l'objet lui-même . Mais ce n'est pas en s'attachant a montrer que le monde ressemble au Moi au point que la connaissance est possible sans ouverture au plus lointain, a ce qui semble le plus etranger, ce n'est pas ainsi , qu'on parvient a cet elargissement du Moi.Le desir de prouver la parenté du monde et du Moi est une forme d'affirmation de soi, et , comme toute auto-affirmation, elle empeche le Moi de se developper, ce qu'il voudrait pourtant, ce dont il se sait aussi capable . L'auto affirmation de soir, dans la spéculation philosophique comme partout ailleurs, voit dans le monde un simple moyen de parvenir a ses fins, me monde finit par compter moins que le Moi, de sorte que le Moi reduit a sa mesure tout ce que le monde pourrait lui apporter . Dans la contemplation, au contraire, nous partons du non-Moi , et la grandeur de l'objet élargit les frontiéres du Moi; l'esprit qui contemple l'inifnité de l'univers participe de son inflinité.
C'est ainsi que les philosophies qui assimilent l'univers à l'homme ne vont pas dans le sens du progrés spirituel.La connaissance est une forme d'union du Moi et du non -Moi , comme toute union, elle est mise en danger par la volonté de puissance, et donc par la tentative de concevoir l'univers sur le modéle de ce que l'homme trouve en lui - même .Tout un courant philosophique veut que l'homme soit la mesure de toute chose, qu'il n'y ait de vérité qu'humaiine, que l'espace , le temps , les universaux soient des formes de l'esprit, bref, ce qui n'est pas une création de l'esprit,si tant est que cela existe, soit inconnaissable et ne compte pas . C'est là une conception fausse, si nos analyses sont correctes ; mais outre qu'elle est fausse, elle a pour effet de priver la contemplation philosophique de ce qui lui donne sa valeur, puisqu'elle l'asujettit au Moi.La connaissance, dans l'esprit de cette conception, n'est plus une union avec le non - Moi, ce n'est que l'ensemble des préjugés , des habitudes, et des désirs qui tissent un voile impénétrable entre l'homme et le monde. Celui qui trouve son bien dans une telle théorie de la connaissance ressemble a un homme qui ne quitterait jamais son foyer par peur de n'etre pas obéi au dehors .
La veritable contemplation philosophique, tout au contraire, trouve sa satisfaction dans l'ouverture maximale au non- Moi, dans tout ce qui grandit son objet, et par contrecoup le sujet connaissant . Dans la contemplation, ce qui est d'ordre personnel ou privé, ce qui est lié à l'habitude, à l'amour de soi, ou au désir, tout cela déforme l'objet et nuit à cette union que l'intellect recherche. En dressant une barriére entre le sujet et l'objet, l'ordre de l'interet privé constitue une prison pour l'esprit . L'esprit libre observera le monde comme Dieu peut se faire, hors, de l'ici , et du maintenant, sans espoir et sans peur, dégagé des entraves que representent les croyances de la coutume et les préjugés de la tradition, dans le calme de l'absence de la passion, porté par le seul desir de connaitre - d'une connaissance impersonnelle et purement contemplative, autant qu'il est possible à l'homme. Par la meme , l'esprit libre mettra la connaissance abstraire, universelle, pure de l'accidentele que comporte toute histoire personnelle, bien au dessus de la connaissance tirée des sens, car la connaissance sesible est necessairement liée a un point de vue exclusif et privé, a un corps, a un appareil sensoriel qui déforme tout autant qu'il revéle.
L'esprit qui s'est accoutumé a une telle liberté, a l'impartialité de la contemplation philosophique, en gardera les traits dans le monde de l'action et des sentiments . Pour lui, désirs et projets ne seront qu'une partie du tout, il les regardera avec detachement, parce qu'il voit bien qu'ils ne sont que des fragments infiniment petits d'un monde où les actions des hommes sont presque sans effet. Cette qualité de l'esprit qui, dans la contemplation , prend la forme du désir absolu de vérité, c'est dans l'action, la justice, et dans le domaine des sentiments cet amour universel qui va à tous, au lieu d'être reservé à ceux qu'on juge utilies ou remarquables. Si bien que non seulement la contemplation élargit le cercle des objets de la pensée, mais elle multiplie également les objets de nos actions et de nos affections : elle fait de nous les citoyens de l'univers, et non les assiégés d'une cité en guerre contre le reste du monde . C'est cette citoyenneté universelle qui constitue la vraie liberté de l'homme, qui le libére de l'esclavage où le maintient le cercle etroit de ses espoirs et de ses peurs .

( Conclusion)
Pour résumer cette discussion, s'il faut étudier la philosophie, ce n'est pas pour trouver des réponses définies à ses questions, car la vérité, ici, nous reste en général inaccessible ; c'est bien plutot pour les questions elles-mêmes , car ces questions élargissent notre conscience du possible, enrichissent l'imagination intellectuelle, et diminuent cette assurance dogmatique qui ferme l'esprit a la speculation ; mais cest surtout parce que la grandeur du monde que la philosophie contemple éléve l'eprit, qui peut ainsi réaliser cette union avec l'univers qui constitu son souverrain bien .

Russell, Problemes de Philosophie


1) Redigez une synthése du texte ( resumé)
2 ) D'apres Russell, qu'est ce qui fait la valeur de l'incertitude ?
3 ) Pourquoi la contemplation est - elle libératrice ?

Merci vraiment !!



platon
Membre Naturel
Messages: 78
Enregistré le: 26 Mai 2006, 16:29

par platon » 26 Sep 2006, 22:12

que dire?
Personne n'osera tromper ton cher prof de philo en faisant ce devoir à ta place.

 

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