Défilé poétique

Quand Socrate rencontre Shakespear: discussions littéraires, langues étrangères, histoire ou géographie.
Waax22951
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Défilé poétique

par Waax22951 » 29 Aoû 2013, 00:34

Bonjour,
Je voulais appeler ce nouveau post "Concours poétique", mais cela ne représentait pas assez bien mon objectif. En effet, mon but n'est pas de noter, de classer les différentes personnes qui voudront se prêter au jeu, mais au contraire, de nous réunir autour de quelque chose de différent des maths, et pourtant de très proche selon moi, la poésie.
Comme vous l'aurez compris, sur ce post, les personnes afficheront leur poème, sans aucunes règle imposées, excepté la charte du forum, bien sûr. La prose, la rime, tout est accepté !
Vous pourrez, sur cet espace (s'il marche car c'est possible que ça fasse un gros flop ^^') partager sans risquer des critiques insultantes !
Je vais commencer avec un ou deux poèmes pour lancer le truc !

La bonne journée ! :zen:



Waax22951
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par Waax22951 » 29 Aoû 2013, 00:37

Le Déluge

La colère monte dans les vastes hauteurs abyssales,
et le ciel s'envole au loin, chassé par les nuages.
Montent les pluies torrentielles, rayent les vents indomptables,
S’abattent les tonnerres tueurs, s'approche le Grand Déluge.

La voûte céleste se déchire dans un puissant cri,
La vision du monde explose dans un éclat pur.
La colère divine se divise et décrépit,
Elle disparaît sans aucun espoir de futur.

Çà et là, le désastre rampe et dévale le monde,
Succédant à son aîné dépravé, il reste.
L'hécatombe passée n'en était que l'aube immonde,
Restera à jamais son héritage si leste.

La tempête n'est que le commencement du malheur,
Les résultats de l'échec sont pires que la cause;
Puisque ceux-ci sont sans réels espoirs ni pauses,
La vraie fin n'est pas forcément dans le bonheur.

Waax22951
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par Waax22951 » 29 Aoû 2013, 00:39

Lac

Les images brisées au fond des eaux d'un lac sourd,
Sont autant de vastes souvenirs oubliés.
Elles enveloppent nos douces et courtes idées de velours,
Et me laisse propice aux réflexions dévastées.

Je repense à tout sans jamais rien oublier,
Je ne suis que le futur d'un passé rêvé,
Le commencement d'une fin à la modernité.
La vision de ce lac n'en est que mon idée.

Mes lunettes de soleil me protègent des reflets,
Et me cachent de certaines vérités sans attraits.
Le regard ainsi porté sur ces choses tant aimées,
Change, repart et revient comme ces doux verres de jais.

Toutes ces pensées vides se bousculent dans mon esprit,
Les vagues irrégulières deviennent idées distinctes,
Le vent déforme et plie ce miroir, sans répit,
Atteignant mon esprit de nouvelles idées saintes.

adrien69
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par adrien69 » 29 Aoû 2013, 16:46

Yo !

J'ai pas vraiment mes cahiers sous la main, mais un que j'avais fait pour le délire sur mon ordi :


Quand l'ombre est allongée sur les toits des masures
Et que l'aube, obédiente à l'oukase du temps,
Retarde son lever dans le noir éreintant,
Ta présence à mon flanc est comme une embrasure

Qui présage du ciel la couleur ambre-azur,
Celle-là qu'il revêt quand tes yeux occitans
Posent sur mon visage un regard nictitant
Où je peux deviner tes songes en brisures.

Qu'il soit maudit le jour où Albion la perfide
Gagnera pour sa troupe un tout nouveau séide.
Je n'aurai plus tes nuits, je n'aurai plus tes bras ;

Ni tes baisers fuyants, ni ton parfum de brise.
Seule me restera ce que l'hiver l'arbre a :
L'espérance que les jours sombres nous déprisent.

Sourire_banane
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La liberté des moutons.

par Sourire_banane » 29 Aoû 2013, 17:03

Au large écran plasma,
Se bousculent des kons
En pyjama.

Se dandinant, se trémoussant,
Ils paraissent si fiers,
Même s'ils n'en n'ont que l'air.

Bientôt leur auditoire
S'asseoit
En attendant bien sûr
Son purgatoire.

Mais les kons ne sont pas
Si dupes.
Nous cachant sous leurs jupes
Sommes bien les seuls à plaindre.

Waax22951
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par Waax22951 » 29 Aoû 2013, 20:55

Je vois que ça commence bien :we:

Vieux Amis

Cela fait longtemps que je ne t'avais pas vu,
Je me demandais souvent ce que tu faisais.
Comment va donc mon ancien ami disparu ?
Il me faut t'avouer que ta présence m'éreintait...

Tu as toujours été là, quelque part en moi,
Attendant de pouvoir resurgir dans ma foi.
Tu es une araignée tissant sa toile de soie,
La plaçant délicatement sur mon unique voie.

Achille eut son tendon, ainsi moi je t'eus toi.
Tu es la base de ma force et de mes faiblesses,
Je te laisse dominer mon cœur que tu délaisses.
Je suis ton sale valet, mais toi tu es mon roi.

Tu m’emplis de chagrin à ta simple pensée,
À ta vue, je me sens étranger à mon cœur.
Ton arrivée pour moi n'est que pure pénitence.
Je m'enfuie à la seule idée de ta présence.

Ne me laisse plus cette douce douleur singulière,
Elle me ronge, telle un parasite imaginaire.
Pourtant cette douleur qui s'approche est bien réelle,
Et je ne ferais bientôt plus qu'un avec elle.

Je suis mon commencement, mais toi tu es ma fin.
Telle l'horizon avalant notre astre chaque soir,
Tu dévoreras mon âme en dressant le noir,
Et bientôt je ne serai qu'un simple pantin.

adrien69
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par adrien69 » 03 Sep 2013, 19:11

Tu as une métrique particulière Waax.

Un que j'ai ressorti des tréfonds de mon pc :


Ta pensée est pour moi comme un fanal en mer,
Comme une météore à l'éclat éphémère
Qui brille d'autant plus qu'on la sait condamnée
À mourir en silence, après avoir fâné ;

Il est toujours plus beau l'amour qui dépérit,
Il est toujours plus doux le corps qu'on va quitter
Et le drap imprégné d'un parfum d'hystérie
Est le parfait remède à l'amant allité.

Sache que si j'oublie l'odeur que tu avais,
Et que ton souvenir par le temps dépravé
Ne laisse qu'un visage et qu'un nom qui s'efface,

Je garderai dans l'oeil cette lueur fugace
Et quand, fermant les yeux, je jetterai les armes,
Tu vivras dans ma nuit comme avant dans mes larmes.


Je viens de rajouter la ponctuation, je n'en avais pas mise avant.

Waax22951
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par Waax22951 » 06 Sep 2013, 22:36

Je ne sais pas si c'en est une de particulière, car je ne fais ça que par plaisir, et je n'ai jamais tenté d'apprendre ça ! ^^
J'aime beaucoup ton dernier adrien, ainsi que le côté fun de celui de sourire_banane !
Je sais que mettre quatre poèmes d'un coup, c'est un peu beaucoup, mais je préfère les mettre ensemble, car je les avaient créés dans ce but :


Éclat d'été

Cette lueur d'orient parvient jusqu'à nous tous,
A travers le chemin de notre humble passé.
Elle divague éperdue dans cette atmosphère rousse,
Et éteint notre Éden par cet éclat d'été.

On aperçois alors cette lumière infinie,
Issue de l'horizon, du clair et de l'obscur.
Est-ce le début du jour ou la fin de la nuit ?
Cette vision biaisée de cette étrange parure.

Éclat rare de cette grande rose incendiaire,
Éclat invisible de cet astre jugeant les dieux.
Céleste avenir de cet astre valeureux,
La mort d'une idée n'est que la naissance d'une ère.


Zéphyr Automnal

Les sons traversent les murs comme des vents acides,
Ennemis invincibles contre le temps et l'espace.
Ils restent parfois encrés au plus profond de nous,
Des souvenirs de ce quotidien infernal,
Dont nul connaît vraiment les réelles racines.

Ce zéphyr sourd rappelle les souvenirs arides,
Ce vent automnal dans un cœur résonne sans cesse,
Reviens comme un refrain, reviens et se renoue;
Ses sifflements filent et se finissent au final,
Seul traitement souhaité, seul bourdonnement aux cimes.

Notre cœur sait apprendre, mais donc pas pardonner,
Notre paraître pardonne mais sans jamais évoluer,
Nos souvenirs sont tels s'ils ne savent s'oublier.


Chaleur hivernale


Cette atmosphère hivernale d'apparence gelée,
Réchauffe les cœurs et les âmes perdues d'été.
L'opulence grandissante des souvenirs rêvés,
Attise les flammes brûlantes de notre être apaisé.

Seules les épines restent sur les branches endormies,
Ce sont les roses de ce naturel investi.
La nature révèle ses plus beaux joyaux polis,
La nuit révèle l'un de ses rubis infinis.

Dans chaque instants, le bonheur y est observable,
Comme le clair dans l'obscur, comme l'obscur dans le clair;
Seule notre raison pure les rend désagréables,
Seul le passé dépassé des sages nous éclaire.


Parfums printaniers

Les parfums printaniers inondent notre corps,
Comme l'amour passionnel inonde notre cœur,
Comme les flots de solitude inondent nos peurs.

Ils saisissent au vol nos vils sentiments perdus,
Seuls représentants de ces instants éperdus.
Ces encens sensés biaisent nos sens désaxés,
Et fanfaronnent, faibles et forts, faisant fleur les fées.

Les odeurs indolores cachent les formes ambiguës,
Nous protégeant de nos de nos déceptions oubliées;
Les senteurs ravivées déforment les idées nues,
Nous rappelant les désespoirs du seul passé.

Ce qu'on touche nous absorbe, ce qu'on voit nous transforme,
Ce qu'on entend nous sonne, ce qu'on ressent nous borne,
Mais seuls les parfums gardent leur unique forme.

adrien69
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par adrien69 » 06 Sep 2013, 23:04

Par particulier j'entends que tu comptes les 'e' muets suivis de consonnes ou pas sans régularité. Ex : 3e ver d'éclat d'été tu ne les comptes pas, 1er de parfum printanier tu les comptes (et troisième plis, ce qui est quand même bizarre dans un même poème). Je pense que ça n'existe plus depuis bien longtemps des cours de versification. Désolé pour le petit côté Boileau que je viens d'incarner ;)

Waax22951
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par Waax22951 » 07 Sep 2013, 16:26

Ah d'accord ^^
J'avoue que je n'y fait pas attention, ou plutôt je choisis la manière de prononcer ou pas certaines lettres en fonction de ce que je trouve le plus agréable à l'oreille (ou plutôt à mon oreille ^^').
De la même façon, c'est plus rare, mais quand je trouve un mot qui me plaît suffisamment pour que je ne puisse pas le remplacer, je peux choisir d'abandonner la rime. ^^
Les seuls connaissances que j'ai en versifications sont celles de lycée, soit pas grand chose, donc je fais de la façon qui me correspond le plus ! ^^
Pas de problèmes :we:

Maths Sans Stress
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par Maths Sans Stress » 15 Jan 2015, 16:38

Petit poème mathématique :
Pi R Deux
Deux Pi R
Ca ne manque pas d’air!

Waax22951
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par Waax22951 » 15 Jan 2015, 22:38

Maths Sans Stress a écrit:Petit poème mathématique :
Pi R Deux
Deux Pi R
Ca ne manque pas d’air!


Oulah, ça date !
J'aime bien ! :D

Ellyana
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par Ellyana » 14 Fév 2015, 23:19

Voilà un de mes poèmes ! Sans maths, promis.


Images
Parfois, il m'arrive de fermer les paupières
Pas pour dormir, non, pas pour cacher ni pour taire
Mais pour imaginer.

Parfois, je t'aperçois dans un avenir proche
Parfois, je nous vois, c'est amusant n'est-ce pas ?
Au-dessus des nuages.

Au sommet des étoiles enneigées, à la
Cime des flamboyants qui rougeoient dans l'automne,
Bien au-delà du morne.

Oui, nous chercherons jusqu'aux cent coins de ce monde
Toute la joie, tous les mystères et ses merveilles,
Toujours main dans la main.

Malheureusement je rouvre ensuite les yeux,
Toujours avec l'espoir d'enfin pouvoir toucher
Ton image illusoire.

Waax22951
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par Waax22951 » 14 Fév 2015, 23:28

C'est bien écrit je trouve, triste mais bien écrit ! ;)

D'ailleurs, Adrien, pour ce qui est des "e" muets, j'essaie de faire attention maintenant, et j'ai commencé à reprendre mes premiers poèmes pour respecter une rythmique plus agréable..!
Après, on pourrait me dire que certains poètes comme Claude Roy se fichent un peu des "e" muets en faisant certains poèmes en prose tout en respectant une certaine versification, mais je trouve plus jolie certaines formes fixes ou plus simplement la versification plus classique..!

Pour en revenir aux poèmes, il y en a un que j'ai écrit il y a peu qui renvoie au tien sous certains aspects, Ellyana:

Insomnie

Ce soir, le Sommeil me fuit comme une proie.
Il me gagne et je le perd, je ne sais que faire,
Il m’élève et me réveille, m’endort et me fait choir,
Il m’admire d’un oeil sinistre, comme un roi.
Je renie la lumière, mais mon Esprit
S’éveille et s’éclaire, en fourvoyant mon ouïe,
Faible esclave des fortes pensées tourmentées
Par mon cœur lassé des sentiments avortés.

Un éclair sombre de vide me surprend.

Ce soir, le Temps se joue de la réalité.
Il est parfois long et pesant comme une lourde
Prison à la froideur d’une obscurité sourde.
Je l’observe, aussi, court, loin, et, hors de portée,
Comme un oiseau discret aux ailes de fumée,
Et à l’étrange corps d’une finesse infinie.
Je l’entends dans le fond de la nuit raisonner
A l’unisson avec mon Esprit, je frémis.

La lourdeur de la nuit amène au silence.

L’obscurité dévoile un monde de vie,
Libérateur, l’unique lueur d’espoir
Pour s’enfuir de ce violent purgatoire.
Tout semble s’assombrir: je me sens parti.

Ellyana
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par Ellyana » 15 Fév 2015, 00:10

Merci ^^.
En effet, c'est triste (mais c'est beau l'imagination, quand même !), comme la plupart de ce que j'écris, parce que quand je suis joyeuse je n'ai pas forcément besoin d'extérioriser ma joie. Et puis, comme le dit si bien Musset : "Les plus désespérés sont les chants les plus beaux / Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots."
J'aime beaucoup la poésie en prose, mais pour la poésie en vers, quand il n'y a pas une certaine forme de régularité, je bute, même quand je lis dans ma tête. Je compte sans m'en rendre compte...

C'est un très beau poème. Tu joues beaucoup sur les sonorités, ce que j'ai du mal à faire, et je partage la même image du sommeil que toi. Tu as gardé l'opposition lumière/obscurité jusqu'au bout.

Malgré tout, je ne perçois pas ton poème comme triste (grâce à la fin). Bravo !

Dernier paragraphe de ce qu'on peut considérer comme étant un poème en prose (je n'ai pas trouvé grand-chose sur mon ordinateur...
Le rêve est infini, plus grand même que l'Univers, et pourtant, il tient dans une seule tête. Bien des miracles y sont possibles, mais peu d'entre eux existent. Là-bas, l'enfant a le monde a ses pieds, le prisonnier est le plus libre des hommes, la solitude n'existe pas. Comment qualifier un rêveur ? "Les pieds en sang, la tête dans les nuages...".

Waax22951
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par Waax22951 » 15 Fév 2015, 00:57

Merci à toi aussi :)
Je pense que c'est comme ça pour beaucoup: soit on fait de la poésie par plaisir de jouer avec les mots, soit on le fait pour extérioriser ses sentiments. Personnellement, je suis aussi dans la seconde catégorie, même si des sentiments forts autres que le chagrin (amour, émerveillement, etc..) m'ont déjà inspiré.
Je ne suis pas vraiment fan de la prose, même s'il y a des exceptions (Baudelaire, par exemple, que j'adore sous toutes les formes). Plus précisément, j'aime beaucoup la régularité et la rythmique qu'imposent la poésie en vers..!

J'essaie, de plus en plus, de jouer sur les sonorités et la rythmique, car ce sont elles qui, selon moi, permettent de donner le sens du texte. Dans ce texte par exemple, la rythmique souligne à la fois l'instabilité émotionnelle et l'endormissement progressif.

Je ne le vois pas comme triste, mais plutôt comme instable: au final, je ne fait pas énormément référence à la tristesse (sauf à la fin de la première strophe), mais plus à la souffrance et à la frayeur. En réalité, ce sont les deux derniers vers de la première strophe qui me font penser à ton poème: ils font tous les deux référence à la même situation, mais d'un point de vue différent.

J'aime bien, mais j'aimerais bien connaître le reste du poème, car je pense qu'il doit être indispensable à la compréhension du sens de ce paragraphe. Si tu le retrouve, n'hésite pas à le mettre..!
Je remarque que tu m'as l'air très porté sur l'imagination et le rêve !

Je n'ai écrit qu'un seul poème en prose mais il est trop personnel pour que je le mette sur ce forum: si tu veux le lire, je peux te l'envoyer par MP.

Sinon voilà un sonnet dans le même thème mais pas dans le même registre:

Voie Nocturne

Ô grande déesse de mes rêves infidèles !
Ô puissante pêcheuse guidant les étoiles !
Tu rayonnes dans nos yeux d'un grand halo blanc
Et raisonnes si fort dans nos cœurs ballants !

Tu règnes sur les ondes et diriges le monde,
Étalant tes rayons sur leur peau de saphir
Ténébreux, érigeant, dans un dernier soupir,
Ton unique voie dans nos âmes profondes.

La nuit, tu sembles te mouvoir depuis toujours,
Mais tu t'arrêtes et disparaît quand viens le jour:
Ton physique évolue comme une vague en mer.

Ô toi, mon astre qui me fait lever les yeux
Et la voix, me faisant regretter tous mes vœux !
Ô Lune, pourquoi dois-je vivre cet enfer ?

Ellyana
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par Ellyana » 15 Fév 2015, 21:48

En effet, la plupart des gens (en tout cas, des poètes qui écrivent "pour le plaisir"), écrivent ce qu'ils extériorisent. Je pense que c'est parce que c'est plus facile. Ceci dit, j'ai écrit certains poèmes en m'imposant des contraintes de jouer sur tel ou tel effet : en début d'année j'ai fait un pantoum, il y a environ deux semaines j'ai écrit un poème qui "parodiait" une comptine mnémotechnique de pi, et évidemment, il y a les acrostiches.

Mais sans émotion, ou sans message (ou presque sans), je trouve que ça perd de son sens, alors j'évite d'en faire comme ça. (Après, si on le prend comme un exercice, bien sûr...)

En effet, le point de vue est différent, seulement si j'avais écrit sur le sommeil à proprement parler (ou sur les rêves nocturnes), j'aurais sûrement eu ton point de vue, justement parce que je le partage.

Je suis curieuse de lire ce poème en prose. Ceci dit, s'il est trop personnel pour le poster ici, peut-être ne vaut mieux-t-il pas t'abstenir de l'envoyer à une (presque) parfaite inconnue. Je te laisse libre de ton choix. Quant au mien, je l'ai en entier, mais il aurait été trop long.


Je n'ai jamais été douée pour les titres. Si vous en trouvez un, dites-le moi :)
Murmures autour de moi qui chuchotent à l'envi
Les vestiges perdus, fantômes du passé
Souvenirs à l'épreuve, sans cesse ressassés
Remués sans arrêt pour combattre l'oubli

Mais j'ai beau rappeler à mon esprit ces scènes
Implorer qu'elles restent les mêmes qu'hier
Discerner que leur précision est nécessaire
Je les sens qui s'étiolent et se mélangent entre elles

Oui je sais ; j'en souffre et je veux en souffrir
De cette mémoire ; de ces cris, de ces pleurs
Car c'est la seule preuve que je peux offrir

Car mon seul antidote est son propre poison
Mais je le sens déjà abandonner mon cœur
Son absence me perd tant je perds la raison.

Waax22951
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par Waax22951 » 15 Fév 2015, 23:37

Je pense qu'un poème a toujours un message très marqué: celui de se vouloir beau aux yeux de son auteur. Après lorsque je dis beau, je ne parle pas forcément esthétiquement, mais simplement du point de vue du sentiment que possédait le poète lorsqu'il l'écrivait, même lorsqu'il s'agissait d'un sentiment neutre (Baudelaire raconte par exemple dans Élévation ses sensations lorsqu'il se drogue..). Du coup, même lorsqu'il s'agit qu'un exercice pur, le poète, en le relisant, se souvient du sentiment qu'il a éprouvé en le créant, et c'est selon moi l'une des choses les plus importantes dans un poème. (Personnellement, j'écris pour moi et non pour les autres).

J'ai jamais été doué non plus pour les titres, c'est d'ailleurs pour cela que je les écrit avant.. :p
J'aime beaucoup ce sonnet, particulièrement la fin, car je trouve assez amusant le fait que tu fasse rimer les seconds vers de chaque tercet, plutôt que le premier ou le dernier.
Sinon sur le fond c'est toujours aussi triste, mais l'absence de références à la vue ainsi que l'intériorisation des propos le rend plus sombre que ton premier poème..! :O

Bon, apparemment les sonnets sont à l'honneur, donc je met celui-ci, qui me semble encore assez proche de ton dernier poème:

Naufrage

Le navire de mon cœur s'échoue de nouveau.
Il entraîne au fond des océans mes espoirs
Et mes rêves, les plongeant soudain dans le noir.
Ce voyageur des mers s'enfonce dans l'eau.

Les naufragés repensent alors à leur passé,
Ils se remémorent leurs anciennes expéditions,
Et rêvent de nouveau de leurs vieilles ambitions.
La folie s'empare des troupes délaissées.

Ce géant des océans commence à sombrer
Dans les ténèbres profondes de cette marée;
Et l'eau attaque le navire telle une armée.

Les vagues apparaissent et détruisent l'entrée,
Tout comme les espoirs des nouveaux condamnés.
Ce vaisseau n'est plus qu'un vestige du passé.

Ellyana
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par Ellyana » 15 Fév 2015, 23:54

C'est normal que mon dernier sonnet te paraisse plus sombre, il l'est ;) . Dans mon premier poème, il y a quand même de l'espoir et de la lumière : même si elle irréelle, il y a volonté qu'un joue elle soit réelle. Et il y a imagination (positive).
Dans le dernier, il n'y a pas d'imagination, au lieu de l'espoir il y a du désespoir. Et puis, souffrir volontairement alors qu'on pourrait oublier... c'est cruel.
Pour les rimes... J'ai pas fait exprès O:) ? En fait je ne me souvenais plus comment ça devait rimer, donc j'ai fait symétrique... Et puis, j'avais de l'inspiration dans ce sens-là aussi.

Je suis pas la seule à publier des sonnets tristes, dis-donc ! Les couleurs de tes poèmes, pour l'instant, sont plutôt bleu-foncé noir aussi, alors bon !

Waax22951
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par Waax22951 » 16 Fév 2015, 00:05

Ah bah c'est du beau ! x)
Je me disais "Ah tiens c'est bien pensé pour les rimes", mais au final c'est même pas voulu.. :')
Mais j'ai jamais dit que mes poèmes étaient super joyeux et lumineux..!
Tiens, en parlant de lumière celui-ci tombe très bien:

[CENTER]Sombres Rayons

Pour oublier ce grand soleil
Et ses puissants rayons dorés;
Il suffit, parfois, de tourner
Le dos à un monstre pareil.

Mais que faire lorsque sa couleur déteint,
Passant d'un violent pourpre à un sombre incertain ?
Cet astre aux éclats d'une couleur invisible,
Semble rendre l'espoir et la fuite impossibles.
Mais que faire lorsque ses millions de regards
Perçants, aiguisés tels des lames infinies,
Nous attaquent et ne voient en nous que la peur ?
Il amène le monde dans sa folle hérésie.
Mais que faire lorsque sa rage envahit le ciel,
Annihilant son originale couleur,
Poussant tous ses habitants aux cris de douleur,
Tuant ses contrastes et notre faible moral ?

Notre unique pouvoir est de subir:
Seul le temps efface ce nouvel être,
Rendant au ciel son ancien paraître,
Et invitant les esprits à s'ouvrir.[/CENTER]

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