Bonsoir,
Pour ma part je ne peux répondre à tout en un seul petit commentaire.. C'est trop vaste
Nicolas2012 a écrit:Maintenant, et c'est là où ça se complique méchamment :mur: c'est que les 3 formules me donnent 3 capi' totalement différentes les unes des autres, donc questions:
Bienvenue dans la Corporate Finance. Pour l'avoir vécu, je dirais que la valorisation d'une entreprise ne tient pas uniquement de la science mais aussi de l'art... Ton client souhaite un prix dans une fourchette ? Tout est possible.
Désolé pour les amis comptables qui nous lisent.
Les différentes méthodes de valorisation peuvent amener à des résultats largement différents, seulement, certaines ne sont pas utilisables dans certains cas.
Nicolas2012 a écrit:Gordon & Shapiro: P = d / r
=> dividend discount model
Nicolas2012 a écrit:"un rapport cours/bénéfice de 20" par exemple, auquel cas, il suffit lorsqu'on connait le bénéfice attendu de * par 20 et on trouve le prix de l'entreprise, de la division.
=> méthode des multiples
Nicolas2012 a écrit:- quelle est la formule à favoriser parmi les 3? Car quand on trouve, genre 500M, l'autre à 2.5B et l'autre à 3.75B, comment on fait un choix? Laquelle est juste?
Je dirai déjà parmi les deux, ta seconde et ta troisième étant de la "même famille". Il existe trois principales méthodes de valorisation :
- present value models (l'actualisation des dividendes) = cela s'applique généralement pour une entreprise payant des dividendes et qui paiera des dividendes ou non
- méthode des multiples : la valeur de l'entreprise est calculé à partir d'un multiple se référant à une certaine variable fondamentale
- évaluation des actifs : c'est une approche plus "patrimoniale". La valorisation est faite à partir de l'actif et le passif.
Comment choisir ? C'est là que l'analyste est utile parce qu'effectuer un DCF ou un multiple est trivial.
Disons qu'il s'agit avant tout de bon sens...
La question reste extrêmement compliqué dans pas mal de domaines comme les nouvelles technologies et les start-up
Quelques exemples :
Si une entreprise possède beaucoup d'actifs intangibles ? On ne va certainement pas utiliser de méthode patrimoniale. Que devient la marque ? Les brevets ? Bref...
Certaines start-up n'ont rien dans leur bilan. Comment peut-on donner une valeur ? On va plutôt s'intéresser au potentiel futur et se tourner vers une approche present value... Mais que fait-on de la marque encore une fois...?
Mai 2012: entrée de Facebook en bourse. Valorisation de l'entreprise : 102 milliards de dollars.
Total de l'actif de Facebook à la même date : 6 milliards. (IPO statement available)
Paix aux comptables encore une fois. Des DCF, multiples/comparables très généreux ont poussé la valorisation à 70 milliards et le cours a perdu 30% en deux semaines... étrange (serait-ce que Morgan Stanley, Goldman Sachs, JP Morgan, Merril Lynch, Barclays, Allen & Co... en bref tout le syndicat d'IPO de Facebook se serait trompé ?! Who knows...). Il n'y a rien de plus subjectif que ce domaine. Je suggère l'intéressante lecture du professeur Aswath Damodaran - MONUMENT dans la matière, que l'on ne présente plus - qui signale cette dérive entre la "valeur" d'une entreprise, et le "prix" d'une entreprise :
http://aswathdamodaran.blogspot.fr/2014/02/facebook-buys-whatsapp-for-19-billion.htmlBref, à la rigueur, si tu souhaites davantage d'infos sur les méthodes de valo, quand elle s'applique, quand elle ne s'applique pas, comment on les construit, je te suggère de demander en message privé car on s'éloigne des maths fi, et encore plus des maths.
Revenons à ta question :
Nicolas2012 a écrit:- dans les formules, bénéfices c'est avant ou après versement de dividendes?
Il s'agit du bénéfice net par action (revenant à l'actionnaire ordinaire, c'est-à-dire, corrigé des parts minoritaires et corrigé de tout ce qui relève des dividendes préférentiels).
Bonne soirée.
PS : Comme d'hab, connexion que le soir, fuseau horaire oblige
Il y a trois sortes de mensonges: les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques.
M. Twain