Comme le dit Ben, il faut se poser des questions sur le sens de ce que tu manipules avant de s'amuser avec. Comment définirais-tu proprement ce S1 ? En prenant la somme partielle
on se rend compte que l'on ne peut définir S1 comme la limite de
puisque cette dernière est divergente (i.e. la limite n'existe pas). On peut noter que 0.9999... peut-être au contraire proprement définie puisque la somme
est convergente.
Je trouve les auteurs de la vidéo de mauvaise foi de ne pas informer qu'il y a de gros problèmes dans ce qu'ils font. A partir du moment où on s'autorise à manipuler ces objets non définis avec nos opérations usuelles (alors que leur "=" et leur "+" on un sens différent du sens usuel) on peut montrer tout et n'importe quoi (comme la somme des entiers est égale à -1/12 ou encore un autre nombre, et donc en somme que 0=1). On peut dire que le bon sens des personnes ayant vue cette vidéo devrait leur faire prendre conscience qu'il y a anguille sous roche, et donc les emmener à découvrir par eux même ce qui cloche et comment les choses devraient être, mais je pense que peu de personnes feront cet effort et que globalement cette vidéo désinforme plus les gens qu'autre chose.
Pour en revenir au -1/12 (que l'on retrouve dans le bouquin de physique qu'ils mentionnent... sacrés physiciens et leurs notations ;p) il est intéressant de noter qu'il ne vient pas de nulle part. En effet, si on regarde la fonction zêta de Riemann
qui est définie pour s nombre complexe tel que Re(s) > 1, celle ci admet un prolongement analytique (c'est à dire une fonction infiniment dérivable qui est égale à la fonction de Riemann sur son domain de définition) qui est lui défini sur
privé de 1. Et donc si on note ce prolongement analytique
, alors on peut regarder
qui est égal à -1/12, et qui nous fait penser à cette somme des entiers...
Il serait intéressant de voir si on peut rendre leurs calculs cohérents via un morphisme entre l'espace où serait défini ces objets étranges et l'espace des réels (par exemple définis comme une suite de réels et une suite de signe, et à voir comment marchent les lois de composition internes de cet espace). Peut-être qu'une fois tout ça correctement défini, on peut avoir un joli théorème reliant tout ça avec les prolongements analytiques de certaines fonctions. Il y a-t-il quelque chose de ce genre qui existe ?