Simple curiosté : pourquoi il y a quelque chose au lieu de rien?

De la mécanique au nucléaire, nos physiciens sont à l'écoute
raptor77
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simple curiosté : pourquoi il y a quelque chose au lieu de rien?

par raptor77 » 12 Juin 2007, 17:30

Bonjour les ami(e)s ma question est peu bête et il est difficile de trouver une réponse : Pourquoi il y a quelque chose dans l'univers au lieu de rien? Pourquoi tout cela existe-t-il?
merci d'avance pour vos réponses
Cordialement.
Raptor.



Alpha
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par Alpha » 12 Juin 2007, 17:44

Pourquoi tout devrait-il avoir une raison, une cause?

Peut-être parce que l'être humain cherche naturellement des causes aux événements, car il est habituellement capable de relier les événements qu'il constate par des liens de causalité.

Dominique Lefebvre
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par Dominique Lefebvre » 12 Juin 2007, 17:50

raptor77 a écrit:Bonjour les ami(e)s ma question est peu bête et il est difficile de trouver une réponse : Pourquoi il y a quelque chose dans l'univers au lieu de rien? Pourquoi tout cela existe-t-il?
merci d'avance pour vos réponses
Cordialement.
Raptor.


Bonsoir,

Cherches-tu une réponse scientifique ou bien philosophique? Dans le premier cas, je ne suis pas certain que tu trouves un jour une réponse. Comme dirait Feynman, la science n'explique pas pourquoi la nature se comporte comme elle se comporte...

Du coté de laphilo, tu devrais trouver plus de réponses : depuis les Grecs et même sans doute avant, tous les penseurs se sont posé la question!

Juste une précision, pour toi qu'est-ce que "rien"?

raptor77
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par raptor77 » 12 Juin 2007, 18:21

Dominique Lefebvre a écrit:Bonsoir,

Cherches-tu une réponse scientifique ou bien philosophique? Dans le premier cas, je ne suis pas certain que tu trouves un jour une réponse. Comme dirait Feynman, la science n'explique pas pourquoi la nature se comporte comme elle se comporte...

Du coté de laphilo, tu devrais trouver plus de réponses : depuis les Grecs et même sans doute avant, tous les penseurs se sont posé la question!

Juste une précision, pour toi qu'est-ce que "rien"?



Pour moi rien c'est la définition que donne Wikipédia et que je trouve assez juste et complète Le mot rien désigne une absence de chose(s), sans la notion de dénombrement ou de concept mathématique qui s'attache au nombre zéro.
Mais j'aimerais te poser deux questions : pourquoi selon toi la science ne trouvera jamais une réponse à cette question? peut-être qu'elle trouvera une réponse dans très longtemps.
DE plus j'aimerais connaître la réponse ou les réponses des philosophes en ce qui concerne cette question.
merci.
Cordialement.
Raptor

Dominique Lefebvre
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par Dominique Lefebvre » 12 Juin 2007, 18:42

raptor77 a écrit:Pour moi rien c'est la définition que donne Wikipédia et que je trouve assez juste et complète Le mot rien désigne une absence de chose(s), sans la notion de dénombrement ou de concept mathématique qui s'attache au nombre zéro.
Mais j'aimerais te poser deux questions : pourquoi selon toi la science ne trouvera jamais une réponse à cette question? peut-être qu'elle trouvera une réponse dans très longtemps.
DE plus j'aimerais connaître la réponse ou les réponses des philosophes en ce qui concerne cette question.
merci.
Cordialement.
Raptor


rien = absence de chose. Mais qu'est-ce qu'une chose? une entité matérielle, un concept? "Rien" existerait-il en l'absence de tout témoin capable de mesurer ou de dénombrer?

Moi, cette définition ne me convient pas... Mais à vrai dire je ne sais pas ce qu'est le "rien" ultime. Ce qui pourrait s'en rapprocher mais sans jamais l'atteindre, c'est le vide. Mais le vide, pour la MQ, n'est pas "rien" puisqu'il peut générer quelque chose...

AMHA, la science ne pourra pas répondre à cette question car ce n'est pas une question d'ordre scientifique. Une théorie qui tenterait de répondre à cette question ne serait pas falsifiable au sens de Popper. Cela tient de la métaphysique ou de la philosophie, ce qui ne lui retire rien à son intérêt!

Si je relis ta question, tu te demandes "Pourquoi il y a quelque chose dans l'univers au lieu de rien?". Si l'univers était constitué de "rien", il n'existerait pas! L'existence même de l'objet Univers est incompatible avec "rien". Le sens de ta question pourrait d'ailleurs laisser penser que tu imagines un univers rempli de "rien": qu'est-ce que cela pourrait être? Une "bulle" vide? Mais le vide n'est pas "rien", au sens de ta définition.

Je sais bien que "trois fois rien, c'est toujours quelque chose", mais tout de même...

sue
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par sue » 12 Juin 2007, 22:48

Bonsoir,

"Pourquoi se poser la question puisqu'il y a déjà qq chose ?"
"Pourquoi cherche-t-on à imaginer une chose qui ne peut jamais exister puisque déjà la question se pose ?"

HAL 9000
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par HAL 9000 » 13 Juin 2007, 00:39

Il y a pourtant une réponse qui à été formulée par des scientifiques tels que Stephen Hawkins... la réponse à la question "pourquoi y a t-il quelque chose dans l'univers au lieu de rien ?" est : "parce que nous sommes vivants".

Explications : puisqu'il y a la vie (et particulièrement la vie humaine), c'est qu'il y a quelque chose. Maintenant, s'il n'y avait pas la vie, et particulièrement humaine, alors personne ne serai en capacité de répondre à cette question (question formulée par l'homme) et même de la poser pour le coup..
Bref, nous sommes vivant car l'univers existe et il y quelque chose dans l'univers car nous somme vivant.

P.S : la réponse de Hawkins à la question "pourquoi l'univers existe t-il ?" est "parce que nous sommes vivants".

cesar
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par cesar » 13 Juin 2007, 07:33

Dominique Lefebvre a écrit:AMHA, la science ne pourra pas répondre à cette question car ce n'est pas une question d'ordre scientifique. Une théorie qui tenterait de répondre à cette question ne serait pas falsifiable au sens de Popper. Cela tient de la métaphysique ou de la philosophie, ce qui ne lui retire rien à son intérêt!
.

il ne nous reste qu'à consulter la bible ???
c'est dur comme reponse....

Dominique Lefebvre
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par Dominique Lefebvre » 13 Juin 2007, 07:34

HAL 9000 a écrit:Il y a pourtant une réponse qui à été formulée par des scientifiques tels que Stephen Hawkins... la réponse à la question "pourquoi y a t-il quelque chose dans l'univers au lieu de rien ?" est : "parce que nous sommes vivants".

Explications : puisqu'il y a la vie (et particulièrement la vie humaine), c'est qu'il y a quelque chose. Maintenant, s'il n'y avait pas la vie, et particulièrement humaine, alors personne ne serai en capacité de répondre à cette question (question formulée par l'homme) et même de la poser pour le coup..
Bref, nous sommes vivant car l'univers existe et il y quelque chose dans l'univers car nous somme vivant.

P.S : la réponse de Hawkins à la question "pourquoi l'univers existe t-il ?" est "parce que nous sommes vivants".


C'est une réponse de philosophe, pas de scientifique (cosmologiste en l'espèce...).Car rien n'empêche les scientifiques d'avoir des convictions philosophiques.

Le raisonnement de Hawkings revient à se demander (ce que les philosophes font depuis des siècles) si le concept du "rien" existerait en l'absence de toute chose ou concept.

Ta conclusion tient du raisonnement circulaire...

entropik
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par entropik » 13 Juin 2007, 11:30

Bonjour,
Pour moi le fait que nous soyons vivants ne répond pas à la question. C'est juste une "preuve" que quelque chose existe et celà n'est qu'une petite étape du raisonnement. Mais cela montre que la question de l'existence de l'univers est intimement liée à notre propre existence, logique on en fait partie. C'est la réponse du principe anthropique: s'il y a quelque chose, c'est parce-que nous sommes là pour l'observer. Mais celà amène directement une autre question: pourquoi sommes-nous là? Ce principe montre ainsi que la question de l'existence des choses est intimement liée à la question du sens de la vie et qu'il nous est impossible, dans l'absolu, d'atteindre une réalité objective.
Cependant je pense que la science peut encore éclairer fortement notre recherche en étudiant la cosmologie et plus précisément le Big Bang et les singularités.

De tout ce qu'on a pu observer, nous n'avons jamais pu relever une zone de l'espace parfaitement vide (si petite soit-elle), que l'on pourrait garantir à 100% sans la moindre particule de matière. Cela pourrait nous mener à la conclusion que le vide, le rien tel qu'on le conçoit n'existe pas dans notre univers.

Mais cela amène la question: qu'il y avait-il alors avant le Big Bang? Et là on peut répondre que le mot "avant" ne peut pas être employé dans cette phrase car "avant" le Big Bang, le temps n'existe pas.
Alors peut venir la question: serions-nous condamnés à vivre dans un univers dont on ne pourra jamais percer le sens parce que notre conscience n'est pas à même de l'appréhender?

Arriveras-t-on à prouver avec la neurologie ou de nouvelles théories comme la psyché quantique que notre cerveau n'est pas capable d'imaginer un monde avec d'autres dimensions? ou restera-t-on dans le doute jusqu'à ce que la civilisation périsse?

Peut-être faut-il déjà qu'on approfondisse la question du sens de la vie avant de passer à celle de l'univers mais je reste convaincu que puisque l'univers était là avant la vie (et encore pourrions-nous en être sûr?), c'est lui qui donne un sens à la vie.

Mais faut-il abandonner completement l'idée de trouver un sens de la vie commun à tous les hommes?, une sorte de base sur laquelle s'appuieraient les sens particuliers que chacun pourra lui donner par choix. Mais ce choix, de quoi dépend-t-il au juste? Seulement de l'éducation? Et s'il provenait d'une sorte d'inconscient universel qui contrôle tout?

Et là on rentre dans des conceptions religieuses, l'entité divine qui voit tout, contrôle tout, il n'y pas le moindre hasard, tout a été prévu,...
Mais au final, ça ne répond toujours pas à la question. La foi permet sûrement d'atténuer le désarroi qu'on éprouve avec cette interrogation mais elle n'explique pas vraiment ce que ça changerait si l'univers n'était pas là. Il n'y aurait pas les valeurs chères à chaque religion, l'amour devrait être la principale mais l'univers trouve-t-il un quelconque intérêt à évoluer pour rendre possible la vie qui amène l'amour? Si l'univers a un sens, alors nous avons un rôle qui s'y inscrit. Et si la religion répond que c'est Dieu qui donne le sens de l'univers, la question reste entière: pourquoi faut-il un Dieu? les vivants seraient-il incapables de le faire? Et d'où vient-il lui, qui l'a crée? il ne peut pas venir de rien.

Si l'on trouvait une base commune au sens de la vie, on aurait déjà plus de chance de trouver le sens de l'univers, qui devra alors l'englober. Mais peut-on seulement imaginer un sens plausible? Qu'est-ce que le sens finalement? On peut dire que c'est quelque chose qui indique vers où on va, vers quel objectif on tend. Et là beaucoup de cosmologistes pensent que l'univers va vers une phase de compression dès qu'il aura fini son expansion. En somme il retournera d'où il est venu. Mais peut-on être sûr qu'il partira du même "endroit" par lequel il est arrivé? Rien n'est moins sûr, tout ce qu'on peut dire c'est que la compression devrait être à peu près le mouvement inverse de l'expansion. Par analogie, le sens de la vie ce serait la mort?

Cela est bien le plus absurde qu'on puisse imaginer, parce que si l'on vit pour mourir, pas la peine d'attendre 80 ans, on peut accomplir son objectif tout de suite. Pourquoi irait-on dans un sens pour aller ensuite dans l'autre? Il y aurait 2 sens alors, celui de l'expansion et celui de la condensation? On devrait donc parler de direction et pas de sens. Cela peut paraître fondamentalement absurdre de partir d'un endroit pour y revenir après mais nous le faisons tous et souvent. Dans tous voyage, on fini par rentrer chez soi. Ainsi notre vrai chez-soi c'est le mystérieux pays des morts. Pourquoi on ne s'en rappelle pas? C'est sûrement voulu. La vie serait un voyage mais seulement, dès qu'on l'a commencé, on oublie sa destination. Et on cherche, toute sa vie cette maudite destination pour s'aperçevoir qu'elle ne fait pas partie de ce monde.

Au final le moteur de la vie n'est qu'une illusion, l'univers est conçu de telle sorte qu'il nous maintienne toujours attente de quelque chose que l'on ne peut atteindre. Un monde où tout les gens heureux serait invivable, car le bonheur et le malheur n'y existeraient plus. L'absence de malheur détruirait le bonheur. Et pourtant, on n'hésite pas à imaginer un tel monde, et même à diriger nos effort pour tendre vers lui. La sagesse c'est savoir que c'est impossible mais continuer de le garder comme objectif. Mais comme il est dur de continuer de lutter contre quelque chose sachant qu'elle existera toujours quoi qu'on fasse et que si l'on parvenait à l'annihiler, on s'anéantirait nous-mêmes. Mais la nature ne nous laissera jamais aller jusque là, plus on combattra le mal, plus il reviendra en force. Comment continuer la lutte sachant que c'est une composante essentielle à la vie que l'on affronte?

En fait pour répondre à la question du sens, il faudrait nous débarrasser completement de tous nos concepts surimposés et nos conditionnements. Au moins aurions nous une petite chance d'y voir plus claire. Celui qui ne sera pas choqué par l'idée que tout effet n'a pas nécessairement de cause et que des événements peuvent se produire sans la dimension temporelle aura une petite chance de comprendre. Mais parviendra-t-il ensuite à l'expliquer aux autres conditionnés jusqu'à la moelle?

Pour finir sur une note positive, j'aimerais revenir sur la psyché quantique. Cette théorie fascinante tente d'élucider justement des phénomènes dit a-causals par qu'ils n'ont pas l'air liés au hasard, et pourtant aucune cause n'a pu être identifiée. Je crois que c'est avec la démarche employée dans cette théorie qu'il faut aborder la question du pourquoi il y a quelque chose. Ce qui est marquant c'est que l'on peut donc considérer le hasard comme une vraie cause. Mais cela renvoit encore la question car le hasard doit bien provenir de quelque part lui aussi, ainsi ce serait aussi un effet a-causal. Un effet sans cause qui est la cause d'une infinité d'autres effets... ça devient un peu tiré par les cheveux mais bon.

Il se pourrait donc qu'il y ait quelque chose dans l'univers sans raison. La matière n'a aucun intérêt à s'organiser de la sorte et à nous produire mais elle l'a fait. Au lieu de se casser la tête a nous demander pourquoi, peut-être devrions nous mieux l'écouter pour l'imiter et profiter de son don. Qu'a-t-elle fait au final? Elle est partie du plus simple pour former des structures de plus en plus complexes. Ce faisant elle crée des liens, entre ses entités, de plus en plus improbables. C'est peut-être cela la mission de l'homme: créer de nouvelles liaisons de plus en plus inattendues. Relier des gens qui n'ont pourtant aucune raison de s'entendre, relier des disciplines, des matières qui semblent pourtant très éloignée (par exemple la mécanique quantique et la psychologie), relier des objets, des formes pour "faire de l'art",... En bref, relier tout ce qui peut l'être et qui ne l'est pas déjà couramment. De ces liaisons prolifiques jailliront de nouvelles visions de l'univers et l'on s'apercevra que la question "pourquoi il y a-t-il quelque chose plutôt que rien" n'avait pas beaucoup de sens...

Dominique Lefebvre
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par Dominique Lefebvre » 13 Juin 2007, 13:05

Oui... Ce que je lis apporte de l'eau àmon moulin :-) La question est assez loin de la démarche scientifique.

La physique peut certes éclairer la cosmogénèse et proposer un modèle (qui restera hypothétique) de ce qui s'est passé une fraction (très très petite) de seconde après le t0. Mais de là à expliquer pourquoi, c'est une autre histoire, qui n'ait pas de son ressort.

Et cela suppose bien sur que la théorie du Big-Bang ne soit pas remise en cause, bien sur! Et que notre définition du temps ne soit pas, elle non plus, chamboulée...

Autre chose, le principe anthropique de Schopenhauer ne dit pas : "s'il y a quelque chose, c'est parce-que nous sommes là pour l'observer". Il dit que l'univers est tel que nous l'observons parce que nous (les humains) sommes là pour l'observer. Il sous-entend qu'un univers sans hommes ne serait peut être pas comme il existe aujourd'hui. C'est très différent....

entropik
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par entropik » 13 Juin 2007, 15:05

Oh mais je n'ai pas la prétention d'apporter de l'eau à votre moulin, c'est plutôt dans un but égoïste que j'expose cela: qu'on apporte de l'eau au mien en amenant d'autres opinions, raisonnements, réflexions,...

Oui c'est vrai que ce n'est pas le concept initial qu'à lancé Schopenhauer mais bon depuis on l'a adapté aux nouveaux problèmes non?
Je n'ai fait que pousser plus loin ce qu'il sous-entendait en fait; si un univers sans hommes pourrait être très différent de celui-ci, il pourrait carrément ne pas exister.
Mais c'est vrai que je n'aurais pas dû dire ça comme si c'était une vérité. Ou alors il faut redéfinir ce qui existe. Dans ce que j'ai dit, je sous-entend que, pour exister, une chose doit avoir un observateur humain. Or un autre observateur pourrait faire l'affaire il est vrai.

Voilà une question qui oppose bien les scientifiques aux religieux: la définition de l'existence. Pour les premiers, une chose n'existe que si l'on peut l'observer par l'expérience, pour les seconds l'intuition suffit. Mais j'espère quand même que tout les scientifiques ne sont pas comme ça. En même temps c'est difficile de trouver le juste milieu. La matière noire par exemple est un concept inventé par des scientifiques alors qu'ils n'ont aucune preuve de son existence. Pour moi c'est la même chose que dire que Dieu existe. Aussi considérer l'amour, l'amitié seulement comme un ensemble de réactions chimiques me semble affreusement triste. Il faut quand même garder un peu de mystère

cesar
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par cesar » 13 Juin 2007, 16:10

entropik a écrit:Voilà une question qui oppose bien les scientifiques aux religieux: la définition de l'existence. Pour les premiers, une chose n'existe que si l'on peut l'observer par l'expérience, pour les seconds l'intuition suffit.

non, les theologiens ne travaillent pas sur l'intuition mais sur les textes "sacrés" de leurs religions. la phrase correcte devrait être : pour les seconds la révélation prophetique suffit...

quant à considerer les sentiments humains et la conscience comme de seules reactions chimiques, un scientifique, un vrai, aménerait les preuves. Pour l'instant, c'est pas fait, car le fonctionnement du cerveau est encore mal connu, donc tout ce qu'un scientifique peut dire, c'est que c'est probablement le resultat de reactions chimiques,..

entropik
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par entropik » 13 Juin 2007, 19:07

Oui d'accord il faut d'abord une révélation prophétique mais il n'empêche qu'il faut ensuite se fier à son intuition pour croire que cette révélation émane de Dieu et que les prophètes sont ses messsagers. Mais c'est vrai que la phrase donne mieux comme ça.

Etant très loin d'être un vrai scientifique, je n'ai pas la moindre preuve mais je pense que la chimie seule n'expliquera jamais les sentiments. Il y aura toujours un lien avec la biologie, la physique, la psychologie,... Je crois aussi que l'on ne parviendra pas à une théorie précise, on devra introduire des probabilités propres à la mécanique quantique et même avec ça il y aura toujours bien des phénomènes inexpliqués.
Qu'est-ce que ça apporte de croire que la science peut tout expliquer? Comment vivre en pensant que nos moindres pensées, faits et gestes sont explicables et prévisibles? Sans mystère on se lasserait vite

Dominique Lefebvre
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par Dominique Lefebvre » 13 Juin 2007, 19:59

entropik a écrit:Qu'est-ce que ça apporte de croire que la science peut tout expliquer?


Voilà une interrogation intéressante, qui ferait un bon sujet de philo...

Il s'agit d'abord d'expliciter ce que tu entends par "tout". Tous les phénomènes? L'existence de l'univers? Des questions existencielles du type "qui suis-je , où vais-je, pourquoi"? La turbulence hydrodynamique? Le big-bang? L'amour? La haine?

Et la Science? Qu'est-ce que la science avec ou sans majuscule?

Pour ma part, je me garde de mélanger les genres. Ce qui relève de la théorie scientifique est parfaitement identifié: c'est ce qui est falsifiable. Le reste relève de la métaphysique ou de la croyance religieuse. Ces deux domaines ont leur structure logique propre, qui est aussi respectable que l'activité scientifique. Mais il est dangereux de faire la confusion. Ainsi, il y a des physiciens croyants ou non croyants, et l'un des cosmologistes les plus célèbres était abbé (un belge d'ailleurs...). Un autre physicien célèbre (ultra-célèbre) prenait bien soin de préciser l'instant où il émettait une opinion philosophique ou religieuse, en les distinguant de ses opinions sceintifiques. Son "Ce que je crois" est resté célèbre et est une modèle du genre.

cesar
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par cesar » 13 Juin 2007, 21:09

entropik a écrit:Oui d'accord il faut d'abord une révélation prophétique mais il n'empêche qu'il faut ensuite se fier à son intuition pour croire que cette révélation émane de Dieu et que les prophètes sont ses messsagers. Mais c'est vrai que la phrase donne mieux comme ça.

parce que lorsque tu résouds un probleme de maths, tu ne fais pas appel à ton intuition ??? ne confonds pas intuition et foi, ce sont 2 choses differentes.

entropik a écrit: Qu'est-ce que ça apporte de croire que la science peut tout expliquer? Comment vivre en pensant que nos moindres pensées, faits et gestes sont explicables et prévisibles? Sans mystère on se lasserait vite

cela apporte que l'on peut comprendre l'univers dans lequel nous vivons...
rien ne prouve que cela soit possible à 100 % : nous sommes des êtres limités, il existe peut être des concepts que nous ne pouvons pas comprendre "par notre nature".
mais croire que nos moindres pensées faits et gestes sont prévisibles, j'ai de serieux doutes...j'avais trouvé il y a quelques années, une etude sur le fonctionnement du cerveau et le chaos. Celui ci serait au moins soumis au moins partiellement au chaos deterministe...et une toute petite difference dans le systeme fini par donner des resultats differents...

Dominique Lefebvre
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par Dominique Lefebvre » 13 Juin 2007, 21:16

cesar a écrit:j'avais trouvé il y a quelques années, une etude sur le fonctionnement du cerveau et le chaos. Celui ci serait au moins soumis au moins partiellement au chaos deterministe...et une toute petite difference dans le systeme fini par donner des resultats differents...


Voir à ce sujet l'excellent bouqin de R.Penrose : les ombres de l'esprit...

entropik
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par entropik » 14 Juin 2007, 02:24

Dominique Lefebvre a écrit:Voilà une interrogation intéressante, qui ferait un bon sujet de philo...

Il s'agit d'abord d'expliciter ce que tu entends par "tout". Tous les phénomènes? L'existence de l'univers? Des questions existencielles du type "qui suis-je , où vais-je, pourquoi"? La turbulence hydrodynamique? Le big-bang? L'amour? La haine?

Oui j'entendais vraiment tout, tout ce qui existe. Mais ce n'est pas mon opinion, pour ma part je suis convaincu que tout ne sera jamais explicable. Mais la citation d'Einstein "Il est incompréhensible que l'univers soit compréhensible" me laisse conclure qu'un grand savant comme lui le pensais. Je ne sais pas s'il considérait que l'univers représente tout mais il me paraît logique que oui. Maintenant je ne sais pas, il y a-t-il beaucoup d'autres savants qui pensent comme lui?

Dominique Lefebvre a écrit:Et la Science? Qu'est-ce que la science avec ou sans majuscule?

Je ne savais pas que l'on pouvait mettre une majuscule. Dans le Robert la différence n'est pas claire. Pour moi la science sans majuscule représente la connaissance, le savoir de quoi que ce soit (par exemple la science du verbe, la science du passé,etc.). Et donc la Science ce serait l'ensemble des disciplines qui décrivent l'univers et la nature selon une démarche bien établie basée sur l'observation et l'expérimentation.

Dominique Lefebvre a écrit:Pour ma part, je me garde de mélanger les genres. Ce qui relève de la théorie scientifique est parfaitement identifié: c'est ce qui est falsifiable. Le reste relève de la métaphysique ou de la croyance religieuse. Ces deux domaines ont leur structure logique propre, qui est aussi respectable que l'activité scientifique. Mais il est dangereux de faire la confusion. Ainsi, il y a des physiciens croyants ou non croyants, et l'un des cosmologistes les plus célèbres était abbé (un belge d'ailleurs...). Un autre physicien célèbre (ultra-célèbre) prenait bien soin de préciser l'instant où il émettait une opinion philosophique ou religieuse, en les distinguant de ses opinions sceintifiques. Son "Ce que je crois" est resté célèbre et est une modèle du genre.

En fait je ne veux pas mélanger les genres mais je ne ne peux m'empêcher de constater qu'il y a des liens entre ces 3 genres et je les trouve intéressant. Aussi en les comparant j'espère mieux définir leurs limites et voir si elles peuvent se déplacer. Je crois que les nouvelles avancées en sciences soulèvent de plus en plus de questions métaphysiques ou éthiques, ainsi les limites des genres doivent sans cesse être redéfinies.

Je suis d'accord que la confusion est dangereuse mais les exemples que vous citez montrent plutôt que les physiciens de renom savent faire la différence. Il s'agit de George Lemaître et de, euh Alfred Korzybski?


cesar a écrit:parce que lorsque tu résouds un probleme de maths, tu ne fais pas appel à ton intuition ??? ne confonds pas intuition et foi, ce sont 2 choses differentes.

Différentes mais étroitement liées. Je ne sais pas comment tu définis l'intuition mais pour moi c'est un forme de connaissance, directe et immédiate, qui ne recourt pas au raisonnement. Or quand je résous un problème de math je ne peux me passer de raisonnement. Mais il est vrai que j'ai déjà observé un élève qui arrivait à trouver la bonne méthode pour un problème de probabilité sans le moindre raisonnement. Je ne peux que reconnaître que certains possèdent un certaine intuition mathématique mais ce n'est pas mon cas malheureusement. Et je ne suis pas d'accord de dire que la Science ne fait pas appel à l'intuition, je crois que c'est très utile pour la recherche. Les grandes découvertes se font sûrement grâce à quelques grandes intuitions, mais pas la pratique courante des sciences (exercices, mémorisation de raisonnements théoriques,
étude de définitions,...).
En théologie, l'intuition est définie comme la vision directe de Dieu.
La foi c'est simplement la croyance en une religion qui est une reconnaissance par l'homme d'un pouvoir ou d'un principe supérieur de qui dépend sa destinée et à qui obéissance et respect sont dus.
Et je suis persuadé que pour reconnaître un principe supérieur, l'homme doit avoir l'intuition qu'il existe, puisque aucun raisonnement logique ne peut le prouver.

cesar a écrit:cela apporte que l'on peut comprendre l'univers dans lequel nous vivons...
rien ne prouve que cela soit possible à 100 % : nous sommes des êtres limités, il existe peut être des concepts que nous ne pouvons pas comprendre "par notre nature".
mais croire que nos moindres pensées faits et gestes sont prévisibles, j'ai de serieux doutes...j'avais trouvé il y a quelques années, une etude sur le fonctionnement du cerveau et le chaos. Celui ci serait au moins soumis au moins partiellement au chaos deterministe...et une toute petite difference dans le systeme fini par donner des resultats differents...

Oui j'ai déjà entendu parler du chaos déterministe, système où la moindre modification des conditions initiales peut donner des résultats complètements différents. Ca rejoint un peu l'idée que le battement de l'aile d'un papillon en Amérique peut provoquer des perturbations ici.
Mais je suppose que le problème c'est qu'on est loin de pouvoir calculer avec précision les conditions initiales de ces types de systèmes et donc impossible de prédire correctement les résultats.
Auriez vous des exemples de systèmes chaotiques mais non déterministes? Peut-on mieux prédire leurs résultats?

Foussa
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par Foussa » 14 Juin 2007, 07:07

En fait, vaut-mieux ne pas ce poser la question ! :mur:

Dominique Lefebvre
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par Dominique Lefebvre » 14 Juin 2007, 10:21

Foussa a écrit:En fait, vaut-mieux ne pas ce poser la question ! :mur:


Négatif, ce n'est pas la bonne attitude! Même si la discussion est difficile, cette question mérite qu'on se la pose.

 

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