Montaigne, Essais, Livre 1, Des canniblaes, 31

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Timothé Lefebvre
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Montaigne, Essais, Livre 1, Des canniblaes, 31

par Timothé Lefebvre » 07 Sep 2009, 17:33

Salut tout le monde :)

Bon cette année je suis obligé de taffer pour le français (prépa ... Objectif numéro 1 !) et donc pour le faire le mieux possible je voudrais bien vous soumettre mon travail ;)

Voici le texte, en vieux français :doh: ! Je pense que vous le connaissez mais bon, c'est toujours bien, pour mémoire ;)

" Trois d'entre eux, ignorans combien couttera un jour à leur repos, et à leur bon heur, la cognoissance des corruptions de deçà, et que de ce commerce naistra leur ruine, comme je presuppose qu'elle soit des-ja avancée (bien miserables de s'estre laissez pipper au desir de la nouvelleté, et avoir quitté la douceur de leur ciel, pour venir voir le nostre) furent à Roüan, du temps que le feu Roy Charles neufiesme y estoit : le Roy parla à eux long temps, on leur fit voir nostre façon, nostre pompe, la forme d'une belle ville : apres cela, quelqu'un en demanda leur advis, et voulut sçavoir d'eux, ce qu'ils y avoient trouvé de plus admirable : ils respondirent trois choses, dont j'ay perdu la troisiesme, et en suis bien marry ; mais j'en ay encore deux en memoire. Ils dirent qu'ils trouvoient en premier lieu fort estrange, que tant de grands hommes portans barbe, forts et armez, qui estoient autour du Roy (il est vray-semblable qu'ils parloient des Suisses de sa garde) se soubmissent à obeir à un enfant, et qu'on ne choisissoit plustost quelqu'un d'entre eux pour commander : Secondement (ils ont une façon de leur langage telle qu'ils nomment les hommes, moitié les uns des autres) qu'ils avoyent apperceu qu'il y avoit parmy nous des hommes pleins et gorgez de toutes sortes de commoditez, et que leurs moitiez estoient mendians à leurs portes, décharnez de faim et de pauvreté ; et trouvoient estrange comme ces moitiez icy necessiteuses, pouvoient souffrir une telle injustice, qu'ils ne prinsent les autres à la gorge, ou missent le feu à leurs maisons.


Je parlay à l'un d'eux fort long temps, mais j'avois un truchement qui me suivoit si mal, et qui estoit si empesché à recevoir mes imaginations par sa bestise, que je n'en peus tirer rien qui vaille. Sur ce que je luy demanday quel fruit il recevoit de la superiorité qu'il avoit parmy les siens (car c'estoit un Capitaine, et noz matelots le nommoient Roy) il me dit, que c'estoit, marcher le premier à la guerre : De combien d'hommes il estoit suivy ; il me montra une espace de lieu, pour signifier que c'estoit autant qu'il en pourroit en une telle espace, ce pouvoit estre quatre ou cinq mille hommes : Si hors la guerre toute son authorité estoit expirée ; il dit qu'il luy en restoit cela, que quand il visitoit les villages qui dépendoient de luy, on luy dressoit des sentiers au travers des hayes de leurs bois, par où il peust passer bien à l'aise. Tout cela ne va pas trop mal : mais quoy ? ils ne portent point de haut de chausses. "

Je suis déjà parvenu à comprendre le texte :)

Voici donc maintenant les deux questions de ma prof.

1) Reformuler les critiques de Montaigne à l'encontre des français.

Mes réponses :

a) Montaigne exprime des réserves quant au fait qu'une personne aussi jeune que Charles IX (au pouvoir à 12 ans) puisse hériter d'une responsabilité aussi lourde que l'est la royauté. Il critique, par la bouche des Brésiliens, la monarchie héréditaire.

b) Montaigne pointe du doigts les très fortes inégalités sociales entre les différentes classes de l'époque, et dit ne pas comprendre le fait que les victimes de ce système ne se révoltent pas contre la Cour et plus généralement ceux qui exercent le pouvoir et la domination.

En conclusion, Montaigne montre les cannibales sous leur meilleur jour, les présentant comme des gens intelligents, observateurs et doté d'un certain bon sens.

2) Repérer deux procédés d'écriture et commenter l'effet produit.

Mes réponses (je vous passe les numéros de lignes, je ne sais pas ce que ça donne sur cette version) :

a) L'auteur utilise une énumération dans la première partie du texte pour alerter le lecteur sur l'attitude des français envers leurs hôtes. Ils veulent impressionner les Brésiliens en les accueillant en grandes pompes. Leur but est de prouver leur supériorité.

b) Montaigne a recours à une métaphore avec laquelle il compare deux catégories de personnes sans utiliser de comparant (la définition même de la métaphore). Il utilise aussi dans cette partie du texte de nombreux qualificatifs.

Voilà voilà, désolé pour la longueur du post (merci Montaigne) :)

(Comme ça en plus, "quelqu'un" pourra voir que j'ai bien fait mon devoir de français pour demain :lol4:)

Qu'en pensez-vous ?

A +

Tim :)



 

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