Méthode du commentaire composé

Quand Socrate rencontre Shakespear: discussions littéraires, langues étrangères, histoire ou géographie.
alexisdelouhans
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Méthode du commentaire composé

par alexisdelouhans » 22 Nov 2008, 16:24

Bonjour, je suis en 1ère et mon professeur m'a donné un devoir à la maison. Il s'agit de commenter un extrait de "A la recherche du temps perdu, A l'ombre des jeunes filles " de Marcel Proust. J'ai commencé à l'analyser et je pense avoir trouvé une première partie: un portrait élogieux. Est-ce bien ?
Cependant, je n'ai pas d'idées pour faire d'autres parties et j'ai donc besoin de votre aide. De plus, j'ai relevé de nombreuses comparaisons et métaphores mais rien d'autres. Pourriez-vous m'aider si j'en ai oublié s'il vous plaît ?

Voici le texte:


"Une après-midi de grande chaleur j’étais dans la salle à manger de l’hôtel qu’on avait laissée à demi dans l’obscurité pour la protéger du soleil en tirant des rideaux qu’il jaunissait et qui par leurs interstices laissaient clignoter le bleu de la mer, quand, dans la travée centrale qui allait de la plage à la route, je vis, grand, mince, le cou dégagé, la tête haute et fièrement portée, passer un jeune homme aux yeux pénétrants et dont la peau était aussi blonde et les cheveux aussi dorés que s’ils avaient absorbé tous les rayons du soleil. Vêtu d’une étoffe souple et blanchâtre comme je n’aurais jamais cru qu’un homme eût osé en porter, et dont la minceur n’évoquait pas moins que le frais de la salle à manger, la chaleur et le beau temps du dehors, il marchait vite. Ses yeux, de l’un desquels tombait à tout moment un monocle, étaient de la couleur de la mer. Chacun le regarda curieusement passer, on savait que ce jeune marquis de Saint-Loup-en-Bray était célèbre pour son élégance. Tous les journaux avaient décrit le costume dans lequel il avait récemment servi de témoin au jeune duc d’Uzès, dans un duel. Il semblait que la qualité si particulière de ses cheveux, de ses yeux, de sa peau, de sa tournure qui l’eussent distingué au milieu d’une foule comme un filon précieux d’opale azurée et lumineuse, engaîné dans une matière grossière, devait correspondre à une vie différente de celle des autres hommes. Et en conséquence quand avant la liaison dont Mme de Villeparisis se plaignait, les plus jolies femmes du grand monde se l’étaient disputé, sa présence, dans une plage par exemple, à côté de la beauté en renom à laquelle il faisait la cour, ne la mettait pas seulement tout à fait en vedette, mais attirait les regards autant sur lui que sur elle. A cause de son «chic», de son impertinence de jeune «lion», à cause de son extraordinaire beauté surtout, certains lui trouvaient même un air efféminé, mais sans le lui reprocher car on savait combien il était viril et qu’il aimait passionnément les femmes. C’était ce neveu de Mme de Villeparisis duquel elle nous avait parlé. Je fus ravi de penser que j’allais le connaître pendant quelques semaines et sûr qu’il me donnerait toute son affection. Il traversa rapidement l’hôtel dans toute sa largeur, semblant poursuivre son monocle qui voltigeait devant lui comme un papillon. Il venait de la plage, et la mer qui remplissait jusqu’à mi-hauteur le vitrage du hall lui faisait un fond sur lequel il se détachait en pied, comme dans certains portraits où des peintres prétendent sans tricher en rien sur l’observation la plus exacte de la vie actuelle, mais en choisissant pour leur modèle un cadre approprié, pelouse de polo, de golf, champ de courses, pont de yacht, donner un équivalent moderne de ces toiles où les primitifs faisaient apparaître la figure humaine au premier plan d’un paysage. Une voiture à deux chevaux l’attendait devant la porte; et tandis que son monocle reprenait ses ébats sur la route ensoleillée, avec l’élégance et la maîtrise qu’un grand pianiste trouve le moyen de montrer dans le trait le plus simple, où il ne semblait pas possible qu’il sût se montrer supérieur à un exécutant de deuxième ordre, le neveu de Mme de Villeparisis prenant les guides que lui passa le cocher, s’assit à côté de lui et tout en décachetant une lettre que le directeur de l’hôtel lui remit, fit partir les bêtes."

Merci.



nadia.z
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par nadia.z » 23 Nov 2008, 21:16

Un portrait élogieux, c’est le moins que l’on puisse dire ! Je n’ai pas lu à l’ombre des jeunes filles en fleurs, mais je garde en mémoire des brides d’Albertine. Tu peux commencer par dire que ce texte est tiré d’une saga de 7 tomes…que c’est la seconde partie…
Ensuite il me semble que Proust s’enfermait dans une chambre couverte de liège pour écrire, ses textes sont donc tirés de son imagination solitaire. Recherche les méandres de sa psyché. Eloignement et solitude des personnages sont souvent révélateurs, bien que dans le cas présent on se demande a qu’elle distance elle est pour pouvoir ainsi le détaillé. Proche de lui physiquement et pourtant pas un seul échange, pas même un regard. Le début d’un amour non partagé…
Pour ce qui est du texte en lui-même, dit nous ce que tu as trouvé (champs lexical – les différents temps – répétition - les jeux de sons …)
nad

alexisdelouhans
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suite

par alexisdelouhans » 24 Nov 2008, 07:11

Donc j'ai élaboré le plan suivant:

I/ Un point de vue original:
- point de vue omniscient
-emploi récurrent du "on"
-verbes d'opinion: "trouvaient" ...
-verbes " savaient"
-> or on est dans une autobiographie: emploi récurrent du "je";
=> donc on connaît les sentiments du narrateur, ses sensations mais aussi celles de "certains" ...
=> fonction du point de vue: ligne précédente je pense


Citations: les diverses phrases relatant la vision, la pensée du narrateur et de "certains qui lui trouvaient un air efféminé"

Transition entre les deux parties: Ce point de vue original => portrait du personnage, du jeunehomme.

II/ Le portrait du neveu de Mme de Villeparisis

Dans cet extrait de A la Recherche du temps perdu, A l'ombre des jeunes filles en fleurs, le neveu de Mme de Villeparisis est décrit à la fois de façon directe et de manière indirecte, à travers ses gestes et ses attitudes.


- caractérisation directe:
Tout d'abord ,Proust utilise un vocabulaire mélioratif qui met directement en valeur ce jeune homme aussi bien sur le plan moral que sur le plan physique, qui est plus développé: «* à cause de son extraordinaire beauté*[...]*à cause de son chic*». Le procédé d'accumulation crée un effet d'insistance tout comme l'adjectif «*extraordinaire*». De plus, l'auteur le présente comme un individu «*mince, grand, le cou dégagé, la tête haute et fièrement porté [...] aux yeux pénétrants et dont la peau était aussi blonde et les cheveux aussi dorés que s'ils avaient absorbé tous les rayons du soleil.*»
Ici, la comparaison renforce la valorisation du personnage. Il n'est pas très loin des héros des romans traditionnels. La comparaison de la ligne 13 à 15 convergent vers cette idée: «*la qualité si particulière de ses cheveux, de ses yeux, de sa peau, da sa tournure qui l'eussent distingué au mileu d'une foule comme un filon précieux d'opale azurée et lumineuse*».


- caractérisation indirecte:

La description se fait ensuite indirectement.
J'ai relevé : * "... avec l"élégance et la maîtrise d'un grand pianiste"
* " .... pas possible qu'il se croit supérieur .... "
et je n'ai rien trouvé encore d'autres

Est-ce bien ?

nadia.z
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par nadia.z » 24 Nov 2008, 12:26

Tu veux une explication de texte de quel niveau ? T’es en cour de quoi ? 1ere général ?

Sinon omniscient c'est évident, l'auteur est le créateur du roman ... :dodo:

Qui est "je" a ton avis ? N’oublis pas que j'ai pas le roman sous la main et qu'il n'y a aucune information sur "je" dans ton extrait...
Et "je" n'ai pas toujours le narrateur, il peut représenté un personnage...
De plus, le narrateur n'est pas forcément Proust.

Autrement, dire que c'est une autobiographie :triste: c'est un sujet récurent avec Proust et cela soulève encore des controverses, tu peux le mentionné en tant qu'hypothèse ce serait plus sage.

Mais en général dans une explication de texte, la première chose a faire est de situé l'action (passé, présent, futur), fais le listing de tout les temps que tu trouves... suis sur que cela t'aideras.
Ensuite cherche les endroits du texte où il y a une cassure, à quel moment l'action commence, y à pas un décor planté avant ?
Et pour les champs lexicaux, tu trouves rien ?

Courage :lol4:

nad

 

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