manudu76300 a écrit:Sourire_Banane, tu m'accompagnes dans mes devoirs, ca tombe bien
Donc, peut-être qu'un véritable dialogue, c'est un discours entre deux personnes avec des tirets, et un dialogue véritable, c'est un dialogue qui raconte des choses réels, non?
Dans l'esprit, c'est ça.
Mais tu manques de précision, et il faudrait étoffer ta réponse.
Un véritable dialogue selon moi serait un dialogue construit dans les "règles de l'art", qui respecterait point par point ce que l'on attend d'un dialogue.
Par définition, un dialogue nécessite deux personnes jouant à la fois le rôle d'émetteur et de récepteur, dans le sens où il demande que les deux personnes parlent et écoutent à la fois. Nous avons là une véritable discussion sur le rôle de l'énonciation : Si un seul parle et l'autre ne fait qu'écouter, le dialogue n'en est plus un, car il est amputé de la fonction d'échange qui devrait avoir lieu.
Un véritable dialogue met donc l'accent sur une discussion et exige d'une part une présence physique ainsi que mentale de deux interlocuteurs différents, et d'autre part la parole ainsi que l'écoute des deux interlocuteurs.
Aussi, un véritable dialogue ne devrait pas se dédouaner de la nécessité d'une découverte du soi, qui a lieu par un échange constant de paroles -et donc de pensée- entre soi-même, et l'autre, qui est en quelque sorte le miroir de
ses (au soi, à l'ego) propres propos. "Connais-toi toi-même", cet adage socratique ne saurait mieux convenir à la transition que j'effectue ici : Le véritable dialogue se fait, mais le dialogue véritable se défait constamment.
Le dialogue sollicite une attention aigüe de la part de tout un chacun. Dès lors que l'un prononce un discours, il s'adresse à une foule ou à une personne, ou bien parle pour soi-même. Il se trouve dans une volonté argumentative, que cela mène à des fins didactiques, démonstratives, panégyriques, et autres.
Il peut alors de manière tout à fait légitime ou pas jouer sur le pathos afin de rendre ses paroles plus puissantes, user d'images, et de tout un système rhétorique ayant pour but de faire adhérer l'autre (à quoi ? Quelle cause ? Parfois il n'y en a pas. Le discours est un jeu; Pour gagner, il faut parfois persuader plutôt que convaincre).
Le discours véritable en ce sens, n'existe pas du point de vue rhétorique. Tout argument, tout élément de style peut être utilisé pour déformer la vérité, pour l'amplifier ou s'en gausser avec dérision.
Mais alors je parle de discours, qu'en est-il du dialogue ?
C'est pire. Dès lors que l'on se place dans la volonté de persuader quelqu'un, l'on cherche systématiquement à le ramener de son côté. Toute opinion n'est point réceptive au logos démonstratif, à la raison même, mais le
logos, en tant que parole rhétorique, abuse d'elle.
Je pourrais encore étaler ma logorrhée sur des pages entières, mais voilà à peu près l'essence d'une discussion sur le rôle d'un dialogue véritable. On peut allègrement se priver de la première partie, qui cherche à jouer sur les mots (qu'est-ce qu'un véritable dialogue ?). Mais il ne faut pas oublier qu'un dialogue véritable ne tient qu'à un fil : Celui de l'objectivité démonstrative,
la science de la démonstration, froide et rigoureuse.