Commentaire école des femmes , acte 1 scène 1

[Tezdu78]

Sujet :

Bonjour ,
Ma prof de français nous demande de faire un commentaire en choisissant chaque sous partie , moi j'ai choisie :
Caractère d'Arnolphe
a) un personnage excessif
b)un personnage têtu

ARNOLPHE
Épouser une sotte, est pour n’être point sot :
Je crois, en bon chrétien, votre moitié fort sage ;
Mais une femme habile est un mauvais présage,
85 Et je sais ce qu’il coûte à de certaines gens,
Pour avoir pris les leurs avec trop de talents.
Moi j’irais me charger d’une spirituelle,
Qui ne parlerait rien que cercle, et que ruelle ?
Qui de prose, et de vers, ferait de doux écrits,
90 Et que visiteraient marquis, et beaux esprits,
Tandis que, sous le nom du mari de Madame,
Je serais comme un saint, que pas un ne réclame [5] ?
Non, non, je ne veux point d’un esprit qui soit haut,
Et femme qui compose, en sait plus qu’il ne faut.
95 Je prétends que la mienne, en clartés peu sublime,
Même ne sache pas ce que c’est qu’une rime ;
Et s’il faut qu’avec elle on joue au corbillon [6] ,
Et qu’on vienne à lui dire, à son tour : "Qu’y met-on [7] ?"
Je veux qu’elle réponde, "Une tarte à la crème" ;
100 En un mot, qu’elle soit d’une ignorance extrême ;
Et c’est assez pour elle, à vous en bien parler,
De savoir prier Dieu, m’aimer, coudre, et filer.

CHRYSALDE
Une femme stupide est donc votre marotte [8] ?

ARNOLPHE
Tant, que j’aimerais mieux une laide, bien sotte,
105 Qu’une femme fort belle, avec beaucoup d’esprit.

CHRYSALDE
L’esprit, et la beauté...

ARNOLPHE
L’honnêteté suffit.

CHRYSALDE
Mais comment voulez-vous, après tout, qu’une bête
Puisse jamais savoir ce que c’est qu’être honnête ?
Outre qu’il est assez ennuyeux, que je croi,
110 D’avoir toute sa vie une bête avec soi,
Pensez-vous le bien prendre, et que sur votre idée
La sûreté d’un front puisse être bien fondée ?
Une femme d’esprit peut trahir son devoir ;
Mais il faut, pour le moins, qu’elle ose le vouloir ;
115 Et la stupide au sien peut manquer d’ordinaire,
Sans en avoir l’envie, et sans penser le faire.

ARNOLPHE
À ce bel argument, à ce discours profond [9] ,
Ce que Pantagruel à Panurge répond.
Pressez-moi de me joindre à femme autre que sotte ;
120 Prêchez, patrocinez jusqu’à la Pentecôte,
Vous serez ébahi, quand vous serez au bout,
Que vous ne m’aurez rien persuadé du tout [10] .

CHRYSALDE
Je ne vous dis plus mot

Où j'en suis :

j'ai relevé ce qui montre le caractère d'Arnolphe même si j'en trouve pas beaucoup , je vient de commencer les commentaires alors si quelqu'un pourrait m'aider ce n'est pas de refus

[leo0617]

C'est un forum de maths...

[Lostounet]

Bonsoir, pas de problème je déplace.

Le problème, c'est que ton commentaire ne permet pas de cerner le texte dans des dimensions complémentaires... Je te propose quelques pistes (le français n'est pas ma langue maternelle, et en plus je suis en S mais j'ai humblement eu 17 au bac, sur un commentaire !). Donc voilà comment je procèderais:

Deux portraits antagonistes; le personnage d'Arnolphe ne veut pas d'une "femme d'esprit", il préfèrerait excessivement quelqu'un qui ne pourrait pas le mettre dans l' "embarras de l'ignorance". Il ne veut pas que la femme soit le centre d'intérêt...

Un premier axe serait donc l'effet d'opposition émanant de ces deux portraits, et un deuxième pourrait être ce que cette opposition nous apprend à propos du personnage d'Arnolphe. Le deuxième axe devrait permettre de dégager la finalité de cet extrait, son intérêt...

Des outils concrets pour nourrir ton commentaire:

Axe 1: Relève les effets de contraste par exemple, un ton ironique, marquant mais surtout comique avec la "tarte à la creme" d'une "bien sotte" , parallélismes, etc... Tu sauras bien trouver des procédés à l'appui.

Axe 2: Une focalisation sur le "moi" (plein de 'Je'), il ne veut pas que son épouse le "devance" (d'ailleurs, on peut lire sur wikipedia:Acte I - Arnolphe, qui vient de changer son nom en celui, plus aristocratique, de « M. de La Souche », est un homme d’âge mûr qui aimerait jouir du bonheur conjugal ; mais il est hanté par la crainte d’être trompé par une femme - tu peux t'en servir sans le mentionner bien entendu car ce n'est pas "dans" l'extrait).
Il y a une certaine incohérence dans l'argument à la fin (petite stichomythie à l'appui v115/116), Chrysalde renonce à le convaincre rationellement. Satire sociale, caractéristique de l'oeuvre Moliere (comme par exemple 'les femmes savantes' pour un rapprochement final).

Voilà :) Bon entrainement !