par Alpha » 14 Jan 2008, 01:52
Je reprends ton message :
Bon voilà j'aimerai bien avoir des idées sur 'le suicide' !!!
*C'est quoi?
Le fait de mettre volontairement fin à ses jours.
*Il est dû à quoi?
Causes multiples : mauvais entourage, faiblesse psychologique, souffrances qui semblent momentanément insurmontables, expériences douloureuses ou traumatisantes, surmenage, dépression, tous ces facteurs pouvant intervenir à la fois et interagir entre eux.
Cependant, cela ne suffit pas, dans la plupart des cas, au suicide. Je crois qu'à peu près 80% des gens qui ont des envies suicidaires ne passent jamais à l'acte. Il faut, en plus, en général, une détermination et un mal-être très profonds, suffisamment importants pour faire perdre conscience à la personne tentant de se suicider de ce que représente réellement le suicide, c'est-à-dire pas seulement une suppression des souffrances, mais une suppression de tout, une anihilation de tout, sauf si l'on est croyant - mais c'est risqué. Se suicider implique, momentanément du moins, d'attacher plus d'importance à sa volonté de supprimer ses souffrances actuelles ou éventuellement à venir qu'à sa volonté de ne pas faire souffrir ceux qui nous aiment. Cela implique de ne pas avoir l'espoir que les choses s'améliorent, cela implique de ne pas croire en un avenir heureux ou de ne pas considérer cette possibilité comme intéressante, ce qui est particulièrement bête, stupide, et inconscient, sauf peut-être si l'on a la certitude absolue que l'avenir sera, jusqu'à la fin, égal ou pire à celui que l'on connaît - par exemple si l'on a un cancer, qu'il ne nous reste de façon certaine plus que quelques jours à vivre, et que l'on préfère en finir tout de suite plutôt que de souffrir inutilement et mourir dans d'atroces souffrances.
*L'entourage est-il un facteur contributeur ?
Oui. Mais rien ne prouve qu'il ait forcément une part de responsabilité, ie qu'en adoptant tel ou tel comportement il aurait empêché le suicide. Ca dépend des cas. Il y a des personnes naturellement plus solides que d'autres, c'est tout, même si l'entourage, l'éducation, etc..., interviennent de façon très importante dans la solidité psychologique de quelqu'un. Reste qu'il n'y a pas que l'influence de l'entourage, mais aussi ce que l'on est à la base, et nos expériences qui ne dépendent pas que de notre entourage.
*Est-ce vrai que y a t-il des réactions chimiques qui contribuent au fait du se 'suicider'?
La dépression est un processus chimique qui se produit dans le cerveau. Peut-on dire que la cause de la dépression est chimique, ou faut-il penser que la dépression psychologique est à l'origine de la dépression constatée chimiquement? Je pense que les deux sont intimements liés. De toute façon, les origines chimiques de la dépression ont une origine extérieure : l'organisme ne se met pas d'un seul coup et sans raison à fabriquer des produits entraînant la dépression, cela me semblerait absurde. Certains facteurs comme la fatigue favorisent la dépression.
Voilà, ceci n'est que mon avis, basé sur quelques lectures par-ci par-là, sur le fait d'avoir fréquenté plusieurs personnes suicidaires, et sur ma réflexion personnelle.
Je tiens à rajouter que la plupart des gens qui se suicident ont entre 18 et 25 ans, et que cela est extrêmement déplorable, étant donné qu'à ces âges-là, on ne sait encore vraiment rien de ce que la vie nous réserve - et donc de ce qu'elle peut nous réserver de bien, de mieux. C'est une erreur gravissime de juger la vie et ce qu'elle sera à partir du peu qu'on a en vu à ce moment-là, c'est-à-dire de la juger sans la connaître, et de la juger en prenant une décision irrémédiable, lâche, et qui est la pire de toutes.
Si l'on écarte les cas extrêmes de guerres ou de souffrances physiques atroces, de tortures, etc..., il est toujours censé d'avoir de l'espoir, et bien plus utile de regarder en avant que de se lamenter sur un passé qu'on ne changera de toute façon pas.
Et même si ceci n'est pas en rapport très étroit avec le sujet, je tenais à citer, pour l'état d'esprit que révèle cette citation, Aldous Huxley dans la préface du Meilleur des mondes :
" Le remords chronique, tous les moralistes sont daccord sur ce point, est un sentiment fort indésirable. Si vous vous êtes mal conduit, repentez-vous, redressez vos torts dans la mesure du possible, et mettez-vous à luvre pour vous mieux conduire la prochaine fois. Sous aucun prétexte, ne vous abandonnez à la méditation mélancolique sur vos méfaits.
Se rouler dans la fange nest point la meilleure manière de se nettoyer. "
Cordialement