par olivthill » 30 Déc 2007, 22:41
Effectivement, il s'agit principalement du travail du romancier.
Pour que son oeuvre soit lue, il faut que le lecteur y trouve à la fois des éléments vraisemblables et des éléments qui sortent un peu de l'ordinaire. Il faut une intrigue, qui peut-être un meurtre dans le cas d'un roman policier, ou qui sera une une énigme à résoudre, une revanche à prendre, un défi à relever pour le héros. Il faudra que la solution ne vienne vraiment qu'à la fin, sinon le lecteur s'arrêtera avant la dernière page. Le héros doit arriver à atteindre l'objectif qui lui est fixé, mais il ne doit pas le faire par magie et sans logique. Il faut qu'il vive et réagisse un peu comme le lecteur, pour que le lecteur se sente proche de lui. Même pour un roman de science fiction, il ne faut pas écrire n'importe quoi, parce que sinon les lecteurs considèreront que c'est de la folie, que le roman n'a ni queue ni tête. Il faut que les méchants ne soient pas tout noirs, et que les gentils ne soient pas tout blancs, parce que le manichéisme ne donne pas de bons romans. Les romans sont des oeuvres littéraires plutôt destinés aux adultes ou aux adolescents. Ce n'est pas comme les contines, les contes, les petites histoires. Les lecteurs âgés sont exigents. On ne peut pas leur raconter n'importe quoi. Le travail du romancier n'est donc pas facile. C'est un peu comme le travail d'un peintre classique qui ne peut pas se permettre de très grands écarts avec la réalité, tout en essayant d'imprimer ses propres idées dans son tableau.
Le mot "mystère" dans la phrase de Mauriac mériterait quelques lignes de commentaires, car en effet, le romancier est libre de cacher pas mal de choses à son lecteur. Le romancier est un peu un éclairagiste qui balaye la paroi d'une grotte avec sa torche, mais qui connait déjà toutes les gravures peintes, et qui choisit de ne montrer que certaines choses avant de montrer l'ensemble. Le lecteur ne doit pas penser qu'on lui cache trop de choses, sinon cela peut le décourager, mais il ne faut pas non plus tout lui dire dès le début, car un roman est un peu comme une ile déserte contenant un trésor, que le lecteur cherche au fil des pages et finit par trouver à la fin, et qui le rend heureux d'avoir lu un gros volume. Au moyen âge, certaines pièces de théatre s'appelaient des Mystères. Victor Hugo y fait allusion au début de Notre-Dame de Paris. Les spectateurs d'autrefois, tout comme les lecteurs d'aujourd'hui, sont toujours fascinés par ce qui est mystérieux.
Il n'y a pas grand chose à dire sur le sujet, mais en développant des comparaisons, en citant des exemples, cela allonge la dissertation, et cela peut finir par faire un devoir qui pourra plaire au professeur.
Bonne chance.