L'explication est à la fois simple... et compliqué...
La vision "simple", c'est tout bêtement que, si à la matrice (inversible)
tu associe l'homographie
alors à la matrice
(
) tu associe
ce qui ne change rien.
Donc par exemple le fait que
signifie bien que
.
La vision "compliquée", ça consiste à dire que le morphisme
de
dans le groupe des homographies de
dans
, il est évidement surjectif, mais pas injectif et que plus précisément, son noyau, c'est l'ensemble des matrices diagonales (non nulles), c'est à dire en fait le centre de
(i.e. les matrices qui commutent avec toute les autres).
Donc le premier théorème d'isomorphisme te dit groupe des homographies de
dans
il est isomorphe au quotient de
par son centre. Quotient que, dans la littérature, on note
avec un P comme "projectif" vu qu'en fait, regarder les matrices à multiplication par un scalaire prés, ça signifie qu'on fait opérer les matrices non pas sur les vecteurs, mais sur les sous espaces vectoriels de dimension 1 de l'espace (si tu multiplie la matrice A par lambda, ca change A.V pour un vecteur V donné, mais ça ne change pas A.vect{V}) et comme l'ensemble des sous espaces de dim 1 d'un espace vectoriel, c'est justement la définition de l'espace projectif associé, ça signifie que
, il agit "naturellement" sur l'espace projectif de dimension 1 sur
(i.e. sur l'ensemble des droites vectorielles de
).
Et là où on retombe sur un truc on ne peut plus "naïf", c'est qu'on retrouve le truc assez trivial consistant à dire qu'un homographie sur
, plutôt de dire que c'est une bijection de
sur
(ou le
et le
dépendent de l'homographie donc foutent la merde quand on compose des homographies), ben vaut 100 fois mieux les voire comme des bijections de
sur lui m\^eme. Et bien sûr,
, c'est en fait l'espace projectif de dimension 1 sur
...
Bref, comme d'hab. : deux vision du même bidule : une assez "terre à terre" et une autre bien plus théorique, mais qui explique très précisément le "pourquoi du comment" du bidule (et comment ça se généralise naturellement en dimension quelconque avec la notion d'affinitées)