Topologie: suite de Cauchy, complétude

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Anonyme

Topologie: suite de Cauchy, complétude

par Anonyme » 30 Avr 2005, 18:18

Bonjour,

J'ai bien la définition des espaces commplets et des suites de Cauchy,
mais cela ne m'aide guère à déterminer si un espace est complet...

Par exemple, prenons l'espace vectoriel de dimension p à coefficients
dans |R, et munissons le de la norme indice infini.

Je dois montrer que toute suite de Cauchy de cet espace converge.

D'après ce que je comprend de la définition d'une suite de Cauchy, cette
dernière est par définition convergente. Donc, déjà, j'ai un problème de
compréhension. :-)

Ensuite, pour constater que ça converge, il faut bien une mesure, donc
une norme. Or, un espace normé complet est dit espace de Banach.
C'est-à-dire qu'il existe des espaces complets sans norme. Comment
peut-on alors aprler de convergence, s'il n'y a pas de meusure ??

Bref, je suis un peu embrouillé...



Anonyme

Re: Topologie: suite de Cauchy, complétude

par Anonyme » 30 Avr 2005, 18:18

une espace est complet si toute suite de Cauchy converge dans E, c'est à
dire que sa limite est dans E. Ceci rajoute un critère à la définition que
tu semble avoir comprise.
D'autre part, il n'existe pas d'espaces complets sans normes, mais des
espaces normés non complets; nuance...
"Oodini" a écrit dans le message de news:
4210d3d0$0$5078$626a14ce@news.free.fr...
> Bonjour,
>
> J'ai bien la définition des espaces commplets et des suites de Cauchy,
> mais cela ne m'aide guère à déterminer si un espace est complet...
>
> Par exemple, prenons l'espace vectoriel de dimension p à coefficients dans
> |R, et munissons le de la norme indice infini.
>
> Je dois montrer que toute suite de Cauchy de cet espace converge.
>
> D'après ce que je comprend de la définition d'une suite de Cauchy, cette
> dernière est par définition convergente. Donc, déjà, j'ai un problème de
> compréhension. :-)
>
> Ensuite, pour constater que ça converge, il faut bien une mesure, donc une
> norme. Or, un espace normé complet est dit espace de Banach. C'est-à-dire
> qu'il existe des espaces complets sans norme. Comment peut-on alors aprler
> de convergence, s'il n'y a pas de meusure ??
>
> Bref, je suis un peu embrouillé...

Anonyme

Re: Topologie: suite de Cauchy, complétude

par Anonyme » 30 Avr 2005, 18:18

On Mon, 14 Feb 2005 18:22:04 +0100
"ultrawave" wrote:

> une espace est complet si toute suite de Cauchy converge dans E, c'est à
> dire que sa limite est dans E. Ceci rajoute un critère à la définition que
> tu semble avoir comprise.
> D'autre part, il n'existe pas d'espaces complets sans normes, mais des
> espaces normés non complets; nuance...




La définition de la complétude ne nécessite que d'avoir défini au
préalable une métrique. Donc ça concerne les espaces métriques dont
les espaces normés sont un sous-ensemble.



Sinon, pour répondre à Oodini, Q est un exemple d'espace qui n'est pas complet.
On peut prendre comme contre-exemple la suite :

x_n=1+1/1!+1/2!+...+1/n!

qui ne converge pas dans Q mais dans R (vers e)


--
Yves Kuhry

Anonyme

Re: Topologie: suite de Cauchy, complétude

par Anonyme » 30 Avr 2005, 18:18

Yves Kuhry a écrit :
> On Mon, 14 Feb 2005 18:22:04 +0100
> "ultrawave" wrote:
>
>[color=green]
>>une espace est complet si toute suite de Cauchy converge dans E, c'est à
>>dire que sa limite est dans E. Ceci rajoute un critère à la définition que
>>tu semble avoir comprise.
>>D'autre part, il n'existe pas d'espaces complets sans normes, mais des
>>espaces normés non complets; nuance...

>
>
>
>
> La définition de la complétude ne nécessite que d'avoir défini au
> préalable une métrique. Donc ça concerne les espaces métriques dont
> les espaces normés sont un sous-ensemble.
>
>
>
> Sinon, pour répondre à Oodini, Q est un exemple d'espace qui n'est pas complet.
> On peut prendre comme contre-exemple la suite :
>
> x_n=1+1/1!+1/2!+...+1/n!
>
> qui ne converge pas dans Q mais dans R (vers e)[/color]

Et Banach, dans tout ça ??

Un espace complet est forcément normé, donc, je ne comprend pas ce
qu'apporte Banach...

Anonyme

Re: Topologie: suite de Cauchy, complétude

par Anonyme » 30 Avr 2005, 18:18

Salut,

> Et Banach, dans tout ça ??
>
> Un espace complet est forcément normé, donc, je ne comprend pas ce
> qu'apporte Banach...


L'espace C^k(\Omega) avec \Omega ouvert de R^n muni de la topologie de la
convergence uniforme sur tt compact de \Omega des dérivées d'ordre au plus
k est métrisable et pr cette métrique l'espace est complet, mais il n'est
pas normable (voir chap VIII d' "Elements d'analyse pour l'agregation" de
Zuily et Queffelec).

--
Calixte Denizet
Pour m'ecrire, ne regardez pas les étoiles:
c*a*l*i*x*t*e*m*a*n*@*l*i*b*e*r*t*y*s*u*r*f*.*f*r*

Anonyme

Re: Topologie: suite de Cauchy, complétude

par Anonyme » 30 Avr 2005, 18:18

Oodini vient de nous annoncer :
> D'après ce que je comprend de la définition d'une suite de Cauchy, cette
> dernière est par définition convergente.


Non c'est le contraire.
Toute suite convergente est de Cauchy.
C'est facile à prouver :
si u_n converge vers l, alors
pour tout eps>0, il existe N tel que n>N => d(u_n,l) Ensuite, pour constater que ça converge, il faut bien une mesure, donc une
> norme.[/color]

Attention à ne pas confondre mesure et distance.
"Distance" et "métrique" sont synonymes ; mais une mesure c'est autre
chose...

> Or, un espace normé complet est dit espace de Banach. C'est-à-dire
> qu'il existe des espaces complets sans norme.


Quand on dit "espace de Banach", il y a bien entendu une norme
derrière, elle est sous-entendue.
C'est comme lorsque tu dis "espace normé", tu omets le mot "vectoriel"
et c'est normal, c'est pour éviter les phrases à rallonges.
Sinon, un espace de Banach c'est la même chose qu'un espace vectoriel
normé complet.

> Bref, je suis un peu embrouillé...


Oui ;)

Anonyme

Re: Topologie: suite de Cauchy, complétude

par Anonyme » 30 Avr 2005, 18:18

On Mon, 14 Feb 2005 19:01:51 +0100
Oodini wrote:

> Yves Kuhry a écrit :[color=green]
> >
> >
> > La définition de la complétude ne nécessite que d'avoir défini au
> > préalable une métrique. Donc ça concerne les espaces métriques dont
> > les espaces normés sont un sous-ensemble.
> >
> >
> >
> > Sinon, pour répondre à Oodini, Q est un exemple d'espace qui n'est pas complet.
> > On peut prendre comme contre-exemple la suite :
> >
> > x_n=1+1/1!+1/2!+...+1/n!
> >
> > qui ne converge pas dans Q mais dans R (vers e)

>
> Et Banach, dans tout ça ??
>
> Un espace complet est forcément normé, donc, je ne comprend pas ce
> qu'apporte Banach...[/color]

C'était le sens de ma remarque entre balises. "Métrique" est plus faible
que "normé". Voir les réponses de Calixte Denizet (je dois avouer que ça me dépasse un peu, mais l'idée est là) et de Romain M.



--
Yves Kuhry

Anonyme

Re: Topologie: suite de Cauchy, complétude

par Anonyme » 30 Avr 2005, 18:18

Oodini wrote:
> Bonjour,
>
> J'ai bien la définition des espaces commplets et des suites de Cauchy,
> mais cela ne m'aide guère à déterminer si un espace est complet...


Pour montrer qu'un espace métrique est complet, il faut montrer que
toute suite de Cauchy converge. Contrairement à ce que tu semble penser,
une suite de Cauchy n'a à priori aucune raison de converger.

Rappels : Une suite (a_n) converge vers lambda si et seulement si
quelque soit epsilon > 0, il existe un rang N, à partir duquel (i.e.
pour n>N) on ait d(a_n,lambda)0, il existe un rang N, tel
que à partir de ce rang (i.e. p,q>N) on ait d(a_p,a_q) Par exemple, prenons l'espace vectoriel de dimension p à coefficients
> dans |R, et munissons le de la norme indice infini.[/color]

D'accord, prenons-le, et tenons-le bien fort, pour qu'il ne s'en aille pas.

> Je dois montrer que toute suite de Cauchy de cet espace converge.


C'est en effet vrai. Mais tu n'a même pas besoin de préciser la norme
infini, n'importe quelle norme convient. Mais bon, là, on s'éloigne du
sujet.

> D'après ce que je comprend de la définition d'une suite de Cauchy, cette
> dernière est par définition convergente. Donc, déjà, j'ai un problème de
> compréhension. :-)


OK. Bon. Une suite de Cauchy n'a AUCUNE raison de converger. Exemple :

Considérons l'ensemble Q des nombres rationnels. d(x,y)=|x-y| définit
bien une distance. On a donc bien un espace métrique. Je vais essayer de
te faire comprendre pourquoi cet espace n'est pas complet. Autrement
dit, je vais te trouver une suite de Cauchy qui ne converge pas.

Tu sais que tout nombre réel peut être approché par des rationnels. On
va donc prendre un irationnel alpha, par exemple le nombre d'or. Ou
racine de 2.

Bref, il existe une suite (a_n) de rationnels qui convergent vers
l'irrationnel alpha, au sens où

| a_n - alpha | -------------> 0
n ---> infini

(a_n) est bien une suite de Cauchy. Je te laisse la vérification.

Et, elle NE CONVERGE PAS !!! Pourquoi ? Si elle convergeait, alors il
existerait un RATIONNEL rho tel que a_n tendent vers rho. Or, dans
l'espace métrique des réels, a_n converge vers alpha, et aussi vers rho.
Donc alpha = rho ! alpha est irrationnel, et rho est rationnel.

L'espace métrique des rationnels n'est pas complet. En effet, une suite
de Cauchy de nombres rationnels n'a aucune raison de tendre vers un
rationnel.

C'est d'ailleurs pour cela qu'on le complète: on rajoute à cette espace
les limites des suites de Cauchy, et c'est comme cela qu'on définit les
nombres réels.

Montrons maintenant que R^p muni de la norme infini est un espace
complet. Soit (a_n) une suite d'éléments dans R^p. Notons a_n(j) la
j-ème coordonnée de a_n.

On sait que |a_p(j)-a_q(j)| inférieur à || a_p - a_q ||_infini. Comme
(a_n) est une suite de Cauchy, d'après l'inégalité qui précède, (a_n(j))
est une suite de Cauchy dans l'espace métrique COMPLET des nombres
réels. Donc admet une limite, notée A(j). Ceci est valable pour tout j
compris entre 1 et p. On a donc définit un point A de j-ème coordonnée
A(j). Maintenant, montrons que (a_n) converge vers A. Il suffit alors de
remarquer que

|| a_n - A || = sup(|a_n(1)-A(1)|,|a_n(2)-A(2)|,...,|a_n(p)-A(p)|) --> 0

Donc R^p est complet pour la norme infini.

De la même manière que Q n'est pas complet, Q^p n'est pas complet.

> Ensuite, pour constater que ça converge, il faut bien une mesure, donc
> une norme. Or, un espace normé complet est dit espace de Banach.
> C'est-à-dire qu'il existe des espaces complets sans norme. Comment
> peut-on alors aprler de convergence, s'il n'y a pas de meusure ??


Pour constater qu'une suite converge, il nous faut une topologie. Ou
pour s'en tenir au niveau, par exemple, de la prépa, il nous faut une
distance. Pas forcément une norme.

La notion de mesure n'a que si peu à voir ici.

En effet, un espace vectoriel normé complet est appelé un espace de
Banach. Néanmoins, cela n'a un intérêt que lorsqu'on parle d'espaces
vectoriels de dimension infinie.

Des espaces complets sans norme, il y en a des tas. Par exemple, [0,1]
munie de la distance associée à la valeur absolue.

Par contre, pour parler d'espaces complets, il est nécessaire d'avoir
une distance (cf. definition d'une suite de Cauchy), une structure
d'espace métrique. Si tu as une norme c'est encore mieux.

Il est toutefois possible de parler d'espaces complets lorsqu'on parle
de "structure uniforme". Toutefois, avant de voir cela, il me paraît
nécessaire de bien connaître la notion de topologie. Ici, c'est vraiment
trop loin du sujet. Jusqu'ici, nous n'avons parlé que d'espaces métriques...

> Bref, je suis un peu embrouillé...


En espérant que cela ne t'embrouillera pas plus que nécessaire.

Guillaume Yziquel

Anonyme

Re: Topologie: suite de Cauchy, complétude

par Anonyme » 30 Avr 2005, 18:18

Guillaume Yziquel a formulé ce lundi :
> Pour constater qu'une suite converge, il nous faut une topologie. Ou
> pour s'en tenir au niveau, par exemple, de la prépa, il nous faut une
> distance. Pas forcément une norme.


En spé (en tout cas en mp... ailleurs je ne sais pas), on étudie
uniquement les lK-espaces vectoriels normés, avec lK = lR ou C. Pas les
espaces métriques.
Si Oodini est en spé, ton exemple précédent d'espace métrique non
complet ne va pas l'aider ;)

Anonyme

Re: Topologie: suite de Cauchy, complétude

par Anonyme » 30 Avr 2005, 18:18

C'est vrai que pour un niveau MP, c'est peut-être un peu poussé comme
explication...
"Guillaume Yziquel" a écrit dans le message de
news: 421115ae$0$20007$636a15ce@news.free.fr...
> Oodini wrote:[color=green]
>> Bonjour,
>>
>> J'ai bien la définition des espaces commplets et des suites de Cauchy,
>> mais cela ne m'aide guère à déterminer si un espace est complet...

>
> Pour montrer qu'un espace métrique est complet, il faut montrer que
> toute suite de Cauchy converge. Contrairement à ce que tu semble penser,
> une suite de Cauchy n'a à priori aucune raison de converger.
>
> Rappels : Une suite (a_n) converge vers lambda si et seulement si
> quelque soit epsilon > 0, il existe un rang N, à partir duquel (i.e.
> pour n>N) on ait d(a_n,lambda) Bref, aussi près que tu veux être de lambda, à partir d'un certain
> rang, t'y es.
>
> Une suite de Cauchy est une notion différente: une suite (a_n) est de
> Cauchy si et seulement si pour tout epsilon>0, il existe un rang N, tel
> que à partir de ce rang (i.e. p,q>N) on ait d(a_p,a_q) Bref, tu peux choisir epsilon aussi petit que tu veux, et après un
> certain rang N, deux éléments d'une suite de Cauchy diffèrent d'au plus
> epsilon.
>
> Un espace métrique est complet si et seulement si toute suite de Cauchy
> converge.
>
> Pour un exemple d'espace métrique non-complet, voir plus bas.
>
>> Par exemple, prenons l'espace vectoriel de dimension p à coefficients
>> dans |R, et munissons le de la norme indice infini.

>
> D'accord, prenons-le, et tenons-le bien fort, pour qu'il ne s'en aille
> pas.
>
>> Je dois montrer que toute suite de Cauchy de cet espace converge.

>
> C'est en effet vrai. Mais tu n'a même pas besoin de préciser la norme
> infini, n'importe quelle norme convient. Mais bon, là, on s'éloigne du
> sujet.
>
>> D'après ce que je comprend de la définition d'une suite de Cauchy, cette
>> dernière est par définition convergente. Donc, déjà, j'ai un problème de
>> compréhension. :-)

>
> OK. Bon. Une suite de Cauchy n'a AUCUNE raison de converger. Exemple :
>
> Considérons l'ensemble Q des nombres rationnels. d(x,y)=|x-y| définit
> bien une distance. On a donc bien un espace métrique. Je vais essayer de
> te faire comprendre pourquoi cet espace n'est pas complet. Autrement
> dit, je vais te trouver une suite de Cauchy qui ne converge pas.
>
> Tu sais que tout nombre réel peut être approché par des rationnels. On
> va donc prendre un irationnel alpha, par exemple le nombre d'or. Ou
> racine de 2.
>
> Bref, il existe une suite (a_n) de rationnels qui convergent vers
> l'irrationnel alpha, au sens où
>
> | a_n - alpha | -------------> 0
> n ---> infini
>
> (a_n) est bien une suite de Cauchy. Je te laisse la vérification.
>
> Et, elle NE CONVERGE PAS !!! Pourquoi ? Si elle convergeait, alors il
> existerait un RATIONNEL rho tel que a_n tendent vers rho. Or, dans
> l'espace métrique des réels, a_n converge vers alpha, et aussi vers rho.
> Donc alpha = rho ! alpha est irrationnel, et rho est rationnel.
>
> L'espace métrique des rationnels n'est pas complet. En effet, une suite
> de Cauchy de nombres rationnels n'a aucune raison de tendre vers un
> rationnel.
>
> C'est d'ailleurs pour cela qu'on le complète: on rajoute à cette espace
> les limites des suites de Cauchy, et c'est comme cela qu'on définit les
> nombres réels.
>
> Montrons maintenant que R^p muni de la norme infini est un espace
> complet. Soit (a_n) une suite d'éléments dans R^p. Notons a_n(j) la
> j-ème coordonnée de a_n.
>
> On sait que |a_p(j)-a_q(j)| inférieur à || a_p - a_q ||_infini. Comme
> (a_n) est une suite de Cauchy, d'après l'inégalité qui précède, (a_n(j))
> est une suite de Cauchy dans l'espace métrique COMPLET des nombres
> réels. Donc admet une limite, notée A(j). Ceci est valable pour tout j
> compris entre 1 et p. On a donc définit un point A de j-ème coordonnée
> A(j). Maintenant, montrons que (a_n) converge vers A. Il suffit alors de
> remarquer que
>
> || a_n - A || = sup(|a_n(1)-A(1)|,|a_n(2)-A(2)|,...,|a_n(p)-A(p)|) --> 0
>
> Donc R^p est complet pour la norme infini.
>
> De la même manière que Q n'est pas complet, Q^p n'est pas complet.
>
>> Ensuite, pour constater que ça converge, il faut bien une mesure, donc
>> une norme. Or, un espace normé complet est dit espace de Banach.
>> C'est-à-dire qu'il existe des espaces complets sans norme. Comment
>> peut-on alors aprler de convergence, s'il n'y a pas de meusure ??

>
> Pour constater qu'une suite converge, il nous faut une topologie. Ou
> pour s'en tenir au niveau, par exemple, de la prépa, il nous faut une
> distance. Pas forcément une norme.
>
> La notion de mesure n'a que si peu à voir ici.
>
> En effet, un espace vectoriel normé complet est appelé un espace de
> Banach. Néanmoins, cela n'a un intérêt que lorsqu'on parle d'espaces
> vectoriels de dimension infinie.
>
> Des espaces complets sans norme, il y en a des tas. Par exemple, [0,1]
> munie de la distance associée à la valeur absolue.
>
> Par contre, pour parler d'espaces complets, il est nécessaire d'avoir
> une distance (cf. definition d'une suite de Cauchy), une structure
> d'espace métrique. Si tu as une norme c'est encore mieux.
>
> Il est toutefois possible de parler d'espaces complets lorsqu'on parle
> de "structure uniforme". Toutefois, avant de voir cela, il me paraît
> nécessaire de bien connaître la notion de topologie. Ici, c'est vraiment
> trop loin du sujet. Jusqu'ici, nous n'avons parlé que d'espaces
> métriques...
>
>> Bref, je suis un peu embrouillé...

>
> En espérant que cela ne t'embrouillera pas plus que nécessaire.
>
> Guillaume Yziquel[/color]

Anonyme

Re: Topologie: suite de Cauchy, complétude

par Anonyme » 30 Avr 2005, 18:18

Tour d'abord, merci pour ce long exposé, et du temps que tu as passé
pour m'apporter ton aide.

Guillaume Yziquel a écrit :

> Pour montrer qu'un espace métrique est complet, il faut montrer que
> toute suite de Cauchy converge. Contrairement à ce que tu semble penser,
> une suite de Cauchy n'a à priori aucune raison de converger.
>
> Rappels : Une suite (a_n) converge vers lambda si et seulement si
> quelque soit epsilon > 0, il existe un rang N, à partir duquel (i.e.
> pour n>N) on ait d(a_n,lambda) Bref, aussi près que tu veux être de lambda, à partir d'un certain
> rang, t'y es.
>
> Une suite de Cauchy est une notion différente: une suite (a_n) est de
> Cauchy si et seulement si pour tout epsilon>0, il existe un rang N, tel
> que à partir de ce rang (i.e. p,q>N) on ait d(a_p,a_q) Bref, tu peux choisir epsilon aussi petit que tu veux, et après un
> certain rang N, deux éléments d'une suite de Cauchy diffèrent d'au plus
> epsilon.


Ben je dois être un peu benêt, car je ne vois guère la différence, mis à
part que dans la première définition est évoquée la valeur du point de
convergence.

La définition de la convergence que j'ai, après une lecture attentive,
précise que le lamba doit appartenir à l'ensemble de départ E.

Serait-ce donc *la* différence ?

Tout suite convergente dans E est de Cauchy, mais tout de suite de
Cauchy "convergeant" (on se comprend...) vers un élément de E est-elle
convergente ?

> (...)
>
> OK. Bon. Une suite de Cauchy n'a AUCUNE raison de converger. Exemple :
>
> Tu sais que tout nombre réel peut être approché par des rationnels. On
> va donc prendre un irationnel alpha, par exemple le nombre d'or. Ou
> racine de 2.
>
> (...)
>
> (a_n) est bien une suite de Cauchy. Je te laisse la vérification.
>
> Et, elle NE CONVERGE PAS !!! Pourquoi ? Si elle convergeait, alors il
> existerait un RATIONNEL rho tel que a_n tendent vers rho. Or, dans
> l'espace métrique des réels, a_n converge vers alpha, et aussi vers rho.
> Donc alpha = rho ! alpha est irrationnel, et rho est rationnel.


"et aussi vers rho" ???

> L'espace métrique des rationnels n'est pas complet. En effet, une suite
> de Cauchy de nombres rationnels n'a aucune raison de tendre vers un
> rationnel.


Cela confirme donc ce que je disais plus haut.
La seule différence entre une suite de Cauchy et une suite convergente
est de savoir si le point vers lequel vont les termes de la suite
appartient à E.

> C'est d'ailleurs pour cela qu'on le complète: on rajoute à cette espace
> les limites des suites de Cauchy, et c'est comme cela qu'on définit les
> nombres réels.


Toute suite convergente est donc par définition complète ?
Et un espace est de Banach si chacune de ses suites de Cauchy converge
dans ce même espace ?

> Montrons maintenant que R^p muni de la norme infini est un espace
> complet. Soit (a_n) une suite d'éléments dans R^p. Notons a_n(j) la
> j-ème coordonnée de a_n.
>
> On sait que |a_p(j)-a_q(j)| inférieur à || a_p - a_q ||_infini. Comme
> (a_n) est une suite de Cauchy, d'après l'inégalité qui précède, (a_n(j))
> est une suite de Cauchy dans l'espace métrique COMPLET des nombres
> réels. Donc admet une limite, notée A(j). Ceci est valable pour tout j
> compris entre 1 et p. On a donc définit un point A de j-ème coordonnée
> A(j). Maintenant, montrons que (a_n) converge vers A. Il suffit alors de
> remarquer que
>
> || a_n - A || = sup(|a_n(1)-A(1)|,|a_n(2)-A(2)|,...,|a_n(p)-A(p)|) --> 0
>
> Donc R^p est complet pour la norme infini.
>
> De la même manière que Q n'est pas complet, Q^p n'est pas complet.


Merci pour la technique ed démonstration.

>
> (...)
>
> En espérant que cela ne t'embrouillera pas plus que nécessaire.


A toi de me dire si ce que j'ai exposé confirme que tu t'est bien fait
comprendre ! :-)

Anonyme

Re: Topologie: suite de Cauchy, complétude

par Anonyme » 30 Avr 2005, 18:18

Guillaume Yziquel a écrit :

> Montrons maintenant que R^p muni de la norme infini est un espace
> complet. Soit (a_n) une suite d'éléments dans R^p. Notons a_n(j) la
> j-ème coordonnée de a_n.


OK.

> On sait que |a_p(j)-a_q(j)| inférieur à || a_p - a_q ||_infini.


OK.

> Comme (a_n) est une suite de Cauchy, d'après l'inégalité qui précède,


??

Qu'est-ce qui joue le rôle de epsilon ? La norme infinie ??
Mais dans ce cas là, epsilon n'est pas choisi quelconque.
On ne peut notamment le prendre comme infiniment petit.

> (a_n(j)) est une suite de Cauchy dans l'espace métrique COMPLET des
> nombres réels.


OK. En utilisant donc le fait que |R est considéré comme complet
(résultat connu).

> Donc admet une limite, notée A(j). Ceci est valable pour tout j
> compris entre 1 et p. On a donc définit un point A de j-ème coordonnée
> A(j). Maintenant, montrons que (a_n) converge vers A. Il suffit alors de
> remarquer que
>
> || a_n - A || = sup(|a_n(1)-A(1)|,|a_n(2)-A(2)|,...,|a_n(p)-A(p)|) --> 0
>
> Donc R^p est complet pour la norme infini.


OK pour la raisonnement, sauf pour l'interrogation levée plus haut...

Anonyme

Re: Topologie: suite de Cauchy, complétude

par Anonyme » 30 Avr 2005, 18:18

Oodini wrote:
> Tour d'abord, merci pour ce long exposé, et du temps que tu as passé
> pour m'apporter ton aide.


De rien, c'est gratuit. Et puis si je veux devenir agrégé, il faut bien
que je m'entraîne à essayer d'être clair (ce que j'ai du mal à être).

> Guillaume Yziquel a écrit :

[color=green]
>> Rappels : Une suite (a_n) converge vers lambda si et seulement si
[/color]
[...][color=green]
>> Une suite de Cauchy est une notion différente: une suite (a_n) est de
[/color]
[...]
> Ben je dois être un peu benêt, car je ne vois guère la différence, mis à
> part que dans la première définition est évoquée la valeur du point de
> convergence.


On se place dans un espace E, muni d'une distance d

Convergence : Une suite converge si et seulement si
il existe lambda (notre limite) dans E tel que
pour toute (petite) boule centrée en lambda
la suite rentre dans cette boule à partir d'un certain rang et
n'en sort plus jamais.

de Cauchy : La suite est (a_n)
Quelque soit le (petit) diamètre epsilon,
il existe un rang N tel que,
en notant B(a_N,epsilon) la boule centrée en a_N et de
rayon epsilon,
et bien, dès que n dépasse N, la suite se trouve dans
B(a_N,epsilon).

Il est alors clair que si une suite converge, alors elle est de Cauchy.
A priori, il paraitrait raisonnable de penser qu'une suite de Cauchy
converge. La raison de cette intuition est que, en reprenant la
définition d'une suite de Cauchy (a_n), on peut trouver des boules B1,
B2, ...., Bn, ... telles que
1) B1 contient B2 qui contient B3 qui ..... contient Bn qui ....
2) le diamètre des Bi tend vers 0.
3) Pour toute boule Bi, à partir d'un certain rang, toute la
suite (a_n) se trouve dans cette boule Bi.
Alors, on s'attendrait raisonnablement à ce que l'intersection de toutes
ces boules contiennent un point. (Faire un dessin avec des boules
vérifiant 1) et 2) ).

Tu peux vérifier que si il y a bien un point dans l'intersection de ces
boules, alors ce point est la limite de la suite de Cauchy. Elle converge.

> La définition de la convergence que j'ai, après une lecture attentive,
> précise que le lamba doit appartenir à l'ensemble de départ E.
>
> Serait-ce donc *la* différence ?


Par contre, si l'intersection de toutes ces petites boules est vide,
alors la suite de Cauchy ne peut pas converger. En effet, vers quoi
convergerait-elle ?

C'est ça la différence essentielle.

Et il se trouve qu'il n'y a pas toujours un tel point. Un tel point dans
ton espace E ! On n'a pas parlé d'autres espaces métriques pour
l'instant. La notion de convergence est donc la convergence dans E.

Ce qui suit est sûrement hors-programme, mais culturellement, c'est
utile, ne serait-ce que pour l'intuition:

Y a des monsieurs qui ont décidé qui si l'intersection de ces boules
etait vide, et ben, c'est pas grave, on rajoute le point qui "manque".
On COMPLETE l'espace. Et un espace est complet, lorsque l'intersection
des boules (cf. dessin) n'est jamais vide. Autrement dit, quand toute
suite de Cauchy converge.

> Tout suite convergente dans E est de Cauchy, mais tout de suite de
> Cauchy "convergeant" (on se comprend...) vers un élément de E est-elle
> convergente ?


Avec ce qui viens d'être dit, admet que Q (rationnels) n'est pas
complet, et que R (réels) est le complété. On a alors le raisonnement:

Puisque Q n'est pas un espace complet, il existe une suite de Cauchy qui
ne converge pas. Elle ne converge pas DANS Q. C'est le seul espace dont
on ait parlé jusqu'ici...
Mais puisque R est le completé, notre suite de Cauchy va converger DANS R.

Le plus simple pour trouver une suite de Cauchy qui ne converge pas dans
Q est de considérer la série
1 + 1/2 + 1/6 + ... + 1/n! + ...
Tu peux montrer qu'elle est de Cauchy. Un exercice plus ou moins
classique de taupe t'apprends que cette série a une somme irrationel.
Cet exercice montre en fait, que cette série ne converge pas DANS Q.
Maintenant pourquoi elle converge DANS R ? Bien, parce que R est le
complété de Q. Et ça, c'est une des définitions possibles de R.

(Si tu préfère les fractions continues, le nombre d'or donne aussi un
joli exemple).
[color=green]
>> Et, elle NE CONVERGE PAS !!! Pourquoi ? Si elle convergeait, alors il
>> existerait un RATIONNEL rho tel que a_n tendent vers rho. Or, dans
>> l'espace métrique des réels, a_n converge vers alpha, et aussi vers rho.
>> Donc alpha = rho ! alpha est irrationnel, et rho est rationnel.

>
>
> "et aussi vers rho" ???[/color]

Et oui... Elle converge vers le rationnel rho, puisque, pour les besoins
du raisonnement par l'absurde, on a supposé qu'elle convergeait DANS Q.
Elle converge donc vers un certain rationnel rho.

Si elle converge vers rho DANS Q, elle converge bien vers rho dans R.
Dans des termes (légèrement) plus modernes, on dit que l'application
d'inclusion

(Q, ||) -------> (R, ||)
x -------> x

est continue.
[color=green]
>> L'espace métrique des rationnels n'est pas complet. En effet, une suite
>> de Cauchy de nombres rationnels n'a aucune raison de tendre vers un
>> rationnel.
[/color]

> Cela confirme donc ce que je disais plus haut.
> La seule différence entre une suite de Cauchy et une suite convergente
> est de savoir si le point vers lequel vont les termes de la suite
> appartient à E.


Tout à fait d'accord. Le problème c'est que si tu parle d'un espace
non-complet, ne jamais dire, "elle converge, mais hors de E". Sauf si tu
sais construire le complété de manière rigoureuse.
Il est préferrable de dire alors qu'il n'y a pas convergence.

> Toute suite convergente est donc par définition complète ?


Toute suite convergente est de Cauchy. Jamais entendu parler d'une suite
complète. Ce sont les espaces métriques qui peuvent être ou ne pas être
complets.

> Et un espace est de Banach si chacune de ses suites de Cauchy converge
> dans ce même espace ?


Oui. Un espace vectoriel E sur le corps des réels (ou des complexes)
muni d'une norme est complet, si et seulement, toute suite de Cauchy
converge. Comme on ne parle que de E, convergence signifie convergence
dans E.

> Merci pour la technique ed démonstration.


La technique de démonstration est grosso modo la même pour l'espace des
fonctions continues sur un compact, muni de la norme infinie. Tu exhibe
une limite ponctuelle (souvent appelé limite simple). Ensuite, faut
montrer qu'elle est bien dans l'espace métrique considéré. Faut montrer
que la limite simple est continue. Mais c'est ça le théorème de
convergence uniforme...

Quand tu prends une autre norme sur un espace de dimension finie, c'est
l'équivalence des normes qui permet de conclure sans trop de souci.

Quand tu as une autre norme que la norme infinie et un espace de
dimension infinie, c'est beaucoup plus taquin. En général en prépa, ils
sont rarement complets. On te parlera peut-être de espace préhilbertien.
C'est un espace muni d'un produit scalaire. De ce produit scalaire, tu
peux exhiber une norme (la réciproque n'est pas vraie). On parle
d'espace de Hilbert quand ce préhilbertien est complet.

Quand on complète l'espace des fonctions continues muni de la norme 1,
on obtient la théorie de Lebesque pour l'intégration. cf post-prépa,
i.e. Licence. Souvent bâclé en école d'ingénieur.
[color=green]
>> En espérant que cela ne t'embrouillera pas plus que nécessaire.

>
>
> A toi de me dire si ce que j'ai exposé confirme que tu t'est bien fait
> comprendre ! :-)[/color]

T'as l'air d'avoir pigé. Mais médite la petit passage sur la
terminologie. C'est moins compliqué que c'en a l'air.

Cette notion a en général toujours un peu de mal à passer. C'est normal.
C'est ce que les grecs ont eu du mal à piger lorsqu'ils ont découvert
les irrationnels. C'est ce qu'on a eu du mal à piger pour passer de la
théorie d'intégration de Riemann à la théorie d'intégration de Lebesgue.

Une définition, c'est un élixir de pensée, selon J.P. Kahane. Une sorte
de concentré. On a mis longtemps à exhiber toutes ces notions...

Guillaume Yziquel

Anonyme

Re: Topologie: suite de Cauchy, complétude

par Anonyme » 30 Avr 2005, 18:18

Oodini wrote:
[color=green]
>> On sait que |a_p(j)-a_q(j)| inférieur à || a_p - a_q ||_infini.

>
>
> OK.
>
>> Comme (a_n) est une suite de Cauchy, d'après l'inégalité qui précède,

>
>
> ??
>
> Qu'est-ce qui joue le rôle de epsilon ? La norme infinie ??
> Mais dans ce cas là, epsilon n'est pas choisi quelconque.
> On ne peut notamment le prendre comme infiniment petit.[/color]

Soit j entre 1 et ... ce qu'on veut, quoi.

Soit epsilon strictement positif. Puisque (a_n) est une suite de Cauchy,
il existe un rang N tel que

quelque soient p,q supérieurs à N,

|| a_p - a_q ||_infini < epsilon

Or | a_p(j) - a_q(j) | inf. ou ég. à || a_p - a_q ||_infini

donc | a_p(j) - a_q(j) | < epsilon

Bref, (a_n(j)) (suite indéxée en n) vérifie la définition d'une suite de
Cauchy, et donc converge, etc...

Guillaume Yziquel

Anonyme

Re: Topologie: suite de Cauchy, complétude

par Anonyme » 30 Avr 2005, 18:18

Romain M wrote:

> En spé (en tout cas en mp... ailleurs je ne sais pas), on étudie
> uniquement les lK-espaces vectoriels normés, avec lK = lR ou C. Pas les
> espaces métriques.


Oh, tu sais, ça, ça dépend des prépas. Ce dont je suis sûr, c'est qu'ils
évitent au maximum la notion de topologie. Mais j'avais un peu de
topologie non-métrique en sup. Dans la classe à côté ils avaient fait un
tout petit peu d'idéaux.

> Si Oodini est en spé, ton exemple précédent d'espace métrique non
> complet ne va pas l'aider ;)
>
>

Anonyme

Re: Topologie: suite de Cauchy, complétude

par Anonyme » 30 Avr 2005, 18:18

"Guillaume Yziquel" a écrit dans le message de
news: 42127a88$0$3841$626a14ce@news.free.fr...

> Une définition, c'est un élixir de pensée, selon J.P. Kahane. Une sorte
> de concentré. On a mis longtemps à exhiber toutes ces notions...
>
> Guillaume Yziquel


Et il faut bien réaliser que toutes ces notions qu'on apprend en taupe en
quelques jours, ont mis des siècles pour germer dans l'esprit des
mathématiciens (et des non mathématiciens aussi, d'ailleurs). Donc c'est
"normal" si on ne comprend pas tout dès la première minute.

Anonyme

Re: Topologie: suite de Cauchy, complétude

par Anonyme » 30 Avr 2005, 18:18

> Et il faut bien réaliser que toutes ces notions qu'on apprend en taupe en
> quelques jours, ont mis des siècles pour germer dans l'esprit des
> mathématiciens (et des non mathématiciens aussi, d'ailleurs). Donc c'est
> "normal" si on ne comprend pas tout dès la première minute.


En effet, d'ailleurs je pense qu'il faudrait de temps en temps montrer à nos
chers taupins les raisonnements de quelques grands scientifiques tels
Leibniz, Newton ou Euler, histoire de se rendre compte qu'il n'y a pas que
les espilons dans la vie (même si c'est ce qu'on leur demandera aux
concours).

--

Anonyme

Re: Topologie: suite de Cauchy, complétude

par Anonyme » 30 Avr 2005, 18:18

Guillaume Yziquel a écrit :
> Oodini wrote:
>
> De rien, c'est gratuit. Et puis si je veux devenir agrégé, il faut bien
> que je m'entraîne à essayer d'être clair (ce que j'ai du mal à être).


Très noble préoccupation de la aprt d'un futur aggrégé.

L'antithèse d'un Ciarlet, en quelque sorte. :-)

> Convergence : Une suite converge si et seulement si
> il existe lambda (notre limite) dans E tel que
> pour toute (petite) boule centrée en lambda
> la suite rentre dans cette boule à partir d'un certain rang et
> n'en sort plus jamais.
>
> de Cauchy : La suite est (a_n)
> Quelque soit le (petit) diamètre epsilon,
> il existe un rang N tel que,
> en notant B(a_N,epsilon) la boule centrée en a_N et de
> rayon epsilon,
> et bien, dès que n dépasse N, la suite se trouve dans
> B(a_N,epsilon).
>
> Il est alors clair que si une suite converge, alors elle est de Cauchy.
> A priori, il paraitrait raisonnable de penser qu'une suite de Cauchy
> converge. La raison de cette intuition est que, en reprenant la
> définition d'une suite de Cauchy (a_n), on peut trouver des boules B1,
> B2, ...., Bn, ... telles que
> 1) B1 contient B2 qui contient B3 qui ..... contient Bn qui ....
> 2) le diamètre des Bi tend vers 0.
> 3) Pour toute boule Bi, à partir d'un certain rang, toute la
> suite (a_n) se trouve dans cette boule Bi.
> Alors, on s'attendrait raisonnablement à ce que l'intersection de toutes
> ces boules contiennent un point. (Faire un dessin avec des boules
> vérifiant 1) et 2) ).
>
> Tu peux vérifier que si il y a bien un point dans l'intersection de ces
> boules, alors ce point est la limite de la suite de Cauchy. Elle converge.


Oui, mais si les boules ont effectivement un rayon de plus en plus
petit, elles ne sont pas forcément exactement concentriques, et on se
retrouve alors avec une suite de Cauchy, mais pas une suite convergente.

Pas mal, ton explication à base de boules ! Tout s'éclaire ! :-)

> Par contre, si l'intersection de toutes ces petites boules est vide,
> alors la suite de Cauchy ne peut pas converger. En effet, vers quoi
> convergerait-elle ?


Il suffirait juste que l'intersection soit vide entre deux boules
d'indices différents, pas forcément consécutifs, non ?
Il suffit de constater que pour une boule n, on ait une boule Bn+p pour
laquelle l'intersection est vide, quelle que soit la avleur de p (enifn,
je pense).
[color=green]
>> La seule différence entre une suite de Cauchy et une suite convergente
>> est de savoir si le point vers lequel vont les termes de la suite
>> appartient à E.

>
> Tout à fait d'accord. Le problème c'est que si tu parle d'un espace
> non-complet, ne jamais dire, "elle converge, mais hors de E". Sauf si tu
> sais construire le complété de manière rigoureuse.
> Il est préferrable de dire alors qu'il n'y a pas convergence.[/color]

Et il faut donc remplacer le terme "converger" par "être suite de Cauchy" ?

> Quand on complète l'espace des fonctions continues muni de la norme 1,
> on obtient la théorie de Lebesque pour l'intégration. cf post-prépa,
> i.e. Licence. Souvent bâclé en école d'ingénieur.


Ben je prépare en fait un diplôme d'ingénieur en calcul scientifique.
La théorie est clairement bâclée. :-)
C'est particulier, car c'est au CNAM. Très applicatif, donc.

Mais durant ma vie professionnelle, j'ai appris à vouloir tout
comprendre, et à vouloir réinventer la roue. depuis que j'ai repris mes
études en maths, j'essaye de me refarcir les démosntrations, chose que
je ne faisais jamais avant, notamment en prépa (manque de temps,
sûrement). Mais je n'avais pas passé la sup, ce qui explique que je ne
sois pas très à l'aise avec la topologie.

> Cette notion a en général toujours un peu de mal à passer. C'est normal.
> C'est ce que les grecs ont eu du mal à piger lorsqu'ils ont découvert
> les irrationnels. C'est ce qu'on a eu du mal à piger pour passer de la
> théorie d'intégration de Riemann à la théorie d'intégration de Lebesgue.


Ca me rappelle tout à fait la déroute de l'esprit quand on découvre
l'algèbre linéaire avec les corps, anneaux, et tutti quanti.
On se retrouev face au même problème: une généralisation théorique de
sujets que l'on croit connaître.

Mais je n'ai vraiment connu la lumière en algèbre linéaire que depuis le
bouquin de Grifone, excellent en pédagoge. Il faudrait toutefois que les
contributeurs de ce forum Usenet harcèlent l'éditeur pour qu'il change
de couverture, qui est d'une rare et extrême laideur. :-)

Anonyme

Re: Topologie: suite de Cauchy, complétude

par Anonyme » 30 Avr 2005, 18:18

Guillaume Yziquel a écrit :
[color=green][color=darkred]
>>> Comme (a_n) est une suite de Cauchy, d'après l'inégalité qui précède,

>> ??
>>
>> Qu'est-ce qui joue le rôle de epsilon ? La norme infinie ??
>> Mais dans ce cas là, epsilon n'est pas choisi quelconque.
>> On ne peut notamment le prendre comme infiniment petit.[/color]
>
> Soit j entre 1 et ... ce qu'on veut, quoi.
>
> (...)[/color]

Merci ! :-)

Anonyme

Re: Topologie: suite de Cauchy, complétude

par Anonyme » 30 Avr 2005, 18:18

µ wrote:[color=green]
>>Et il faut bien réaliser que toutes ces notions qu'on apprend en taupe en
>>quelques jours, ont mis des siècles pour germer dans l'esprit des
>>mathématiciens (et des non mathématiciens aussi, d'ailleurs). Donc c'est
>>"normal" si on ne comprend pas tout dès la première minute.

>
>
> En effet, d'ailleurs je pense qu'il faudrait de temps en temps montrer à nos
> chers taupins les raisonnements de quelques grands scientifiques tels
> Leibniz, Newton ou Euler, histoire de se rendre compte qu'il n'y a pas que
> les espilons dans la vie (même si c'est ce qu'on leur demandera aux
> concours).
>[/color]

Je suis tout à fait d'accord. Trop de formalisme tue l'intuition. D'un
point de vue pédagogique, les deux me paraissent importants, mais chacun
devrait rester à sa place.

 

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