Je ne comprends pas vraiment tes notations, mais je vais t'exposer mon
point de vue :
Définition: Soit k un anneau. Une k-algèbre est la donnée d'un anneau A
et d'un homomorphisme d'anneau f: k ----> A. On dit alors (légèrement
abusivement) que A est une k-algèbre.
Remarque: souvent k est un corps. Il est rassurant, et légèrement plus
facile de considérer que k est un corps. Mais considérer k comme un
anneau est tout à fait légitime.
Donc une algèbre, c'est un anneau. Avant tout. On peut donc additionner
(commutativement) deux éléments de A. On peut aussi les multiplier (pas
forcément commutativement).
L'intérêt d'avoir une k-algèbre, est de pouvoir, à travers
l'homomorphisme f, de considérer les éléments de k comme des éléments de A.
On écrit généralement, pour lambda dans k et x dans A,
lambda . x pour f(lambda).x
Lorsque k est un corps, cela permet effectivement de définir une
structure d'espace vectoriel.
Par exemple, lorsque k est un corps, k[X] est une k-algèbre. On
identifie le corps k aux polynômes constants.
Autre exemple. Tout anneau A est une Z-algèbre (Z étant l'anneau des
entiers relatifs). On identifie 0 (dans Z) à 0 (dans A), 1 à 1, 2 à 1+1,
...., n à 1+1+...+1 (n fois). Mais il est possible que 1+1+...+1=0.
(Penser à l'anneau Z/2Z, où 1+1=0).
Dans notre cas, on a un k-espace vectoriel E. Les endomorphismes de E
(i.e. les applications k-linéaires de E dans E) forment un anneau, la
multiplication étant la loi o de composition des applications. Notons
L(E) cet anneau.
C'est une k-algèbre, car on identifie les éléments z de k à
l'application k-linéaire
E -----> E
x -----> z.x
Quand on a un endomorphisme f de E, il y a un homomorphisme d'anneau
k[X] -----> L(E)
P(X) -----> P(f)
Cela munit L(E) d'une structure de k[X]-algèbre.
Mais il est possible que P(f)=0 (prendre par exemple le polynôme
caractéristique, ou le polynôme minimal de f)
L'image de k[X] dans L(E) est la k-algèbre engendrée par f. On la note
k[f]. De la même manière que L(E) est une k[X]-algèbre, c'est aussi une
k[f]-algèbre.
En résumant, on a les homomorphismes d'anneaux
k -----> k[f] ------> L(E)
k[f] est une k-algèbre. L(E) est une k[f]-algèbre, et aussi une k-algèbre.
Maintenant, je commente ton texte :
ultrawave wrote:
> Bonjour à tous,
>
> Voici mon problème : en sup, j'ai vu que (A,+, . ,o) est une algèbre si
> (entre autre) (A,+, . ) est un anneau et (A,+,o) un espace vectoriel. ma
> question porte sur les lois "." et "o" donc ne tenez pas compte de mon
> manque de rigueur pour le autres détails...Il me semble que (A,+, . ,o) est une k-algèbre si (entre autre)
(A,+) est un groupe commutatif
(A,+, . ) est un anneau
(A,+, o ) est un k-espace vectoriel.
Donc, quand on a z dans k et x dans A, on peut multiplier x par le
scalaire z. Ce qu'on note alors z o x
> Cette année, dans l'introduction des polynômes endomorphismes, mon prof a
> écrit que (K[f],+, . ,o) est une sous-algèbre commutative de (L(E),+, . ,o).Ces notations ne sont sûrement pas compatible avec ta définition de sup.
Je pense qu'il faudrait plutôt écrire (K[f],+,o, . ) et (L(E),+,o, . ).
En effet (L(E),+,o) est un anneau. o désigne ici la loi de composition
des applications.
f o g (x) = f(g(x))
On a bien un anneau car fo(g+h) est l'application de E dans E qui à x
associe f((g+h)(x))=f(g(x)+h(x))=f(g(x))+f(h(x))=fog(x)+foh(x). Donc
fo(g+h)=fog+foh (distributivité). La relation (f+g)oh=foh+goh est
similaire. Je passe sous silence les autres conditions pour être un anneau.
La loi de k-espace vectoriel est donné par (z.f)(x)=z.(f(x)).
En ce qui concerne k[f], k-sous-algèbre de L(E) engendrée par f, la
description des lois est similaire.
> Ceci voudrait dire que (L(E),+, . ) est un anneau et (L(E),+,o) un espace
> vectoriel, d'après les définitions de sup. Or, en sup., nous avons vu que
> (L(E),+, . ) est un espace vectoriel, et (L(E),+,o) un anneau. il n'y aurait
> pas un couic quelque part? je précise que j'ai vérifié les définitions de
> sup. sur un site très complet, auquel je fais confiance.
> (http://www.les-mathematiques.net/) .Les notations sont rarement universelles. Je ne remets en cause ni celle
de sup, ni celle de
http://www.les-mathematiques.net. Mais dans des définitions
telles que celles-ci, l'ordre des symboles est rapidement permuté.
Ce qui est important, c'est de comprendre ce qu'est une k-algèbre, i.e.
un anneau ayant en son sein des éléments (ceux associés à k) qui forment
un sous-corps (par exemple). La k-algèbre est alors naturellement un
espace vectoriel.
> Voila mon petit problème du jour, mais je suis certain que vous m'éclairerez
> en peu de temps!!
>
> Merci d'avance.
>
>J'espère que cela t'aidera.
Guillaume Yziquel