par Ben314 » 10 Déc 2010, 12:12
Bon, je rappelle que je suis pas "dans" le système éducatif à part un peu en ce qui concerne la formation des enseignants en mathématique donc ce que je raconte, ça vaut ce que ça vaut...
Comme c'est la seule partie ou je sais à peu prés de quoi je parle, je commence par ça :
1) Il semblerait que, concernant la formation des enseignants, on est parmi les plus mauvais : une formation dans la matiére qui va être enseignée pas du tout adptée pour un enseignant (le L3 Math "assome" la majorité des étudiants qui se destine au CAPES et ne risque pas de leur être d'une quelconque utilité dans leur boulot, vu que ça leur passe totalement au dessus de la tête).
Vu le nombre d'heures de math dans la formation, ben y'a à peu prés rien en psychologie ou en étude comportementale ce qui me semblerait quand même pas trop con pour savoir comment réagir façe à 30 gamins (en particulier en "milieu dificile"). De plus, au vu de la façon dont ce passe la réforme des concours, il est clair que ce problème va empirer : le seul endroit ou il était censé y avoir un peu de formation "comportementale", c'était les I.U.F.M. (mais, vu les échos que j'en ait eu, il y avait beaucoup à améliorer...) et, dans les nouvelles maquettes, cette partie de la formation est encore réduite...
2) Le sens que les politiques on donnés au mot "égalité" (dans "égalité des chances") est totalement débile : il consiste grosso modo à procéder de la même façon pour tout les élèves sans se préocuper des différences entre les gamins : tu as des lacunes en maths ou au contraire de l'avance ? He ben tant pis (ou tant mieux) pour toi : le système n'en tiendra absolument pas compte et on t'enseignera exactement la même chose et de la même façon qu'aux autres. Si tu n'y arrive vraiment pas, et ben à force on te fera redoubler et l'année suivante, on te (re)présentea ce que tu n'as pas compris...exactement de la même façon que ce qui n'a pas marché l'année précédente...
Cette façon de voir le mot "égalité" est clairement absurde : Il faut évidment adapter la façon d'enseigner à chaque gamin (ou au moins à chaque type de problème) donc prévoir dans les emplois du temps nettement plus d'heures "différenciées" (en particulier nettement plus de "soutient" pour les élèves en difficulté dans une matière) dans lesquelles on aurait que de trés petits groupes.
Le problème, c'est que forcément, ça coute plus cher (en salaire de profs) lorsqu'un prof ne bosse qu'avec une petite dizaine d'élèves et le maitre mot est "économies"... Mais on pourrait quand même le faire quitte à diminuer le nombres d'heures "tronc commun" : beaucoup d'autres pays ont de nettement meilleurs résultats avec un nombre global d'heures plutôt inférieurs.
3) Il y a aussi le problème de savoir ce que les gosses (et leurs parents) peuvent espérer du système scolaire : on sait (statistiques) qu'un gosse de milieu défavorisé n'a pas grand chose à attendre du système scolaire : "fils de prolo tu sera prolo" et je pense que, en milieu défavorisé, ça doit pas trop aider d'avoir des tas de gamins et de parents qui te disent "pour nous, le système scolaire n'a rien à offrir". On peut évidement discuter cette affirmation, mais, statistiquement parlant, elle est de plus en plus vraie. A mon époque où on enseignait les maths modernes (auquelles quasi personnes ne comprenait rien) et où les matières "culturelles" avaient moins de poids dans le système, il y avait légèrement plus de gamins défavorisés qui s'en sortaient. ATTENTION : cette remarque est un peu du même type que ta remarque (humoristique) concernant l'enseignement du finlandais, je ne pense pas du tout que ce soit une bonne idée de revenir à ce système, mais cela explique (en partie) pourquoi l'éducation joue de moins en moins son rôle d'"assenseur social".
4) Il y a aussi le problème du "statut" du métier d'enseignant qui se dégrade de plus en plus. Il y a une cinquantaine d'année, c'était un boulot encore considéré comme "relativement prestigieux" (et avec une paye qui, par raport au salaire moyen de l'époque, était aussi "relativement prestigieuse").
Bon, aujourd'hui, il faut le dire assez clairement, c'est nettement plus vu comme un métier de merde (avec une paye plus ou moins en conséquence par rapport au salaire moyen) et je pense que ça explique un peu que, lorsque ça marche pas bien à l'école, ben c'est forcément la faute du prof qui est un gros con et que ce n'est surement pas lié au comportement du "chérubin"... Il y a aussi l'effet de plus en plus flagrant de "l'enfant roi", mais à mon avis, cela n'explique pas la différence entre la France et les autres pays de l'OCDE (il me semble que la mode "enfant roi" est assez internationale, en tout cas dans les pays développés).
Bon, je sais pas si qui que ce soit aura le courage de tout lire...
Qui n'entend qu'un son n'entend qu'une sonnerie. Signé : Sonfucius