par annick » 27 Déc 2012, 18:38
Pour avoir donné des cours particuliers de maths pendant 30 ans et avoir eu quelques résultats, je me permets de faire quelques remarques :
1) Je suis d'accord avec Nightmare, la première chose à faire est de vérifier que c'est bien l'élève qui est partie prenante de l'histoire et non que c'est une imposition des parents. Comme disait mon père, "on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif".
2) Il faut aborder cet échange avec l'élève d'une façon différente de celui qu'il vit en classe avec ses profs.
La clef de voûte de cette relation me semble devoir être basée sur les encouragements et la prise de confiance en soi, car, il faut le dire, contrairement aux pratiques de certains autres pays, nos élèves sont quand même peu valorisés par tous les éducateurs qu'ils rencontrent (parents, enseignants...).
Il ne faut pas hésiter à leur dire que nous aussi nous avons eu du mal au même endroit qu'eux, que nous aussi, nous avons fait une erreur d'étourderie en préparant leur exercice, que nous n'avons pas la réponse à une de leur question mais que nous allons y réfléchir pour le prochain cours (ce qui pourra permettre d'expliquer quelle a été notre démarche de recherche pour trouver la solution), etc...et que l'on a tous appris beaucoup de nos erreurs. Ne pas hésiter non plus à exprimer une certaine admiration si leur raisonnement est parfois plus subtil que le nôtre.
Or, en cours particulier, ceci est possible car nous n'avons pas à prouver à une classe entière que nous sommes les profs et qu'ils sont les élèves, nous n'avons pas de risque de débordement...
Bref, encourager, humaniser.
On peut aussi leur demander un petit mail la veille du cours pour savoir sur quoi ils ont buté dans la semaine et ce sur quoi ils préfèreraient travailler. Là encore, c'est une prise d'autonomie pour eux.
Je crois que les élèves qui disent le plus qu'ils n'en ont rien à faire sont en fait des gamins qui n'ont pas été beaucoup encouragés et qui n'ont plus qu'une seule solution, c'est de donner raison à tous ceux qui ne croient pas en eux.
Bon, cela fait un peu donneuse de leçons et ce n'est absolument pas mon but, mais que l'on soit bien clair, ces constatations, je ne les ai pas faites en un jour. Mais au fil du temps, je me suis aperçue que mes cours étaient peut-être moins techniques, mais que je passais beaucoup de temps à redonner confiance, à exprimer un regard bienveillant et que cela donnait des résultats, parfois même dans les autres matières.
En tous cas, bon courage à toi, Orly94, et effectivement si à un moment donné tu sens que tu as perdu tout regard bienveillant sur les enfants, alors pose-toi peut-être la question de savoir comment tu pourrais t'orienter différemment.