Alpha a écrit:Leon n'a pas tort en ce sens que le prix des cours particuliers, comparé au prix de nombreux artisans et autres personnes se déplaçant à ton domicile (plombier etc), est généralement faible. Et, après tout, pourquoi dévaloriser le travail et les connaissances intellectuels en les donnant au rabais?
Cependant, il faut bien reconnaître que, pour l'instant, le prix du soutien scolaire se situe plutôt vers 15-20 de l'heure (déductions éventuelles comprises). Sans doute parce qu'un artisan répondra à votre besoin (en général), tandis que les cours particuliers n'augmentent pas forcément le niveau de l'élève (ça dépend de la qualité du prof ainsi que de l'élève - travailleur ou pas, doué ou pas).
Pour bien faire, il faudrait qu'une partie de la rémunération dépende des résultats du prof, mais là encore, comment faire la part des choses (surtout pour les parents) entre la qualité du prof et les capacités/le travail de l'élève? C'est à l'élève ou aux parents de changer de prof, et ce n'est qu'une fois qu'ils auront eu plusieurs profs différents qu'ils pourront peut-être les comparer.
Et pour revenir au sujet initial de la discussion, il n'est en effet pas nécessaire d'être agrégé pour être un bon professeur particulier.
C'est certes là une garantie de connaissances solides - contrairement, sans doute, à certains étudiants qui donnent des cours sans tout maîtriser -, c'est aussi une garantie que le prof a l'habitude des élèves, mais ce n'est pas une garantie qu'il sera un bon prof particulier. Personnellement, je donne des cours particuliers, je suis en 2nde année d'école d'ingé, et je peux dire que mes élèves sont très satisfaits et progressent assez bien, alors que la façon qu'a le vrai professeur de faire passer les choses est parfois moins claire.
J'ai entendu parler récemment d'un projet de loi stupide qui obligerait les candidats au capes à avoir au préalable un master : en quoi cela en fera-t-il de meilleurs professeurs? Il vont avoir en plus, par rapport à la licence, des connaissances qui volent bien au-dessus du programme de Terminale S (c'est déjà le cas de la licence), et qui, par leur éloignement des sujets traités en Terminale S ainsi que par le temps séparant les enseignants de leur propre Terminale S, risque surtout de rendre plus lointain dans leur esprit comment faire comprendre son cours à un lycéen.
J'ai eu un professeur très doué, avec un diplome prestigieux : tout lui paraissait évident, et ça l'embêtait plus qu'autre chose d'expliquer les choses comme il aurait dû les expliquer.
D'ailleurs, le mode de sélection des enseignants est toujours basé sur l'ancienne école élitiste, où l'enseignant était juste un livre causant qui délivrait du savoir. Ensuite, ceux qui le comprenaient du premier coup ou qui avait un parent qui comprenait pouvaient s'en sortir, les autres ne s'en sortaient pas. Aujourd'hui, si on renonce à cet élitisme -qui est surtout un élitisme social-, l'enseignant doit selon moi faire plus qu'un livre, c'est-à-dire présenter les choses d'une manière intuitive, compréhensible, bref, pédagogique.
Effectivement. le diplôme ne suffit pas sinon en théorie tous les professeurs agrégés seraient bien meilleurs que les certifiés, eux mêmes bien meilleurs que les étudiants donnant des cours...
Et pourtant, on a tous eu toutes disciplines confondues des profs "nuls" d'autres très bons et en plus tout cela est très subjectif.
Pour revenir au sujet principal, je crois que la différence essentielle entre un étudiant et un professeur ayant pas mal d'expérience est de savoir anticiper et prévoir les erreurs que va faire l'élève et de trouver aussi des "techniques" qui lui permettront de les évier, de lui apprendre à chercher et non pas seulement de restituer ou transmettre des connaissances.
J-F L