Vos plus belles preuves

Discussion générale entre passionnés et amateurs de mathématiques sur des sujets mathématiques variés
Joker62
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Vos plus belles preuves

par Joker62 » 09 Nov 2007, 17:46

Bonjour tout le monde ;)
On a tous été ému un jour devant une preuve que l'on trouvait sublime d'un point de vue technicité autant que d'un point de vue notion mathématiques ;)

En surfant sur le forum de futura-science, j'ai vu un post résumant la preuve de quelques résultat à savoir, donc pourquoi pas sur maths-forum, un fil de preuve toute plus jolies les unes que les autres ;)

Peu importe les niveaux des preuves, tant qu'elles sont bien tapées ! :)
Donc voilà, à vos caoutchouc, ou vos LaTeX comme vous voulez !
J'en mettrais une plus tard moi :)



tize
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par tize » 10 Nov 2007, 13:59

Bonjour Joker62,
c'est une idée qui me parait très sympathique mais le problème c'est que certaine démonstration sont vraiment très longue...on ne peut pas se contenter de donner le titre et les références ?

sandrine_guillerme
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par sandrine_guillerme » 10 Nov 2007, 14:15

Je trouve que c'est une idée très sympatique,

je sens que tize veut nous envoyer vers son site ;) :we: (ceci dis je l'aime bien :) )

bruce.ml
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par bruce.ml » 10 Nov 2007, 14:44

Personnellement une des plus belles preuves que j'aie vu jusqu'ici est aussi une des premières que j'aie vue : celle du théorème de recurrence. Pour rappel, ce théorème dit : si P est une propriété dépendant d'un entier n alors .

Qui se démontre de la façon suivante : considérons l'ensemble .
De deux choses l'une :
¤ Cet ensemble est vide, et alors la propriété est vraie pour tout n.
¤ Sinon soit . car P(0) est vrai. Donc , et P(n-1) est vrai, car n est le plus petit entier pour lequel P(n) soit faux. Or par hypothèse : contradiction. Ce cas n'est pas possible !

tize
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par tize » 10 Nov 2007, 14:52

sandrine_guillerme a écrit:Je trouve que c'est une idée très sympatique,

je sens que tize veut nous envoyer vers son site ;) :we: (ceci dis je l'aime bien :) )

:ptdr: :ptdr: non , je n'y avais même pas pensé .... :id:
mais sur mon site (un bien grand mot il y a surtout des photos de vacances) il n'y a pas de démonstration de théorème, seulement des démonstrations d'exercices...
Je pensais plutôt à des démonstration du genre : formule intégrale de Cauchy, pour toute fonction holomorphe sur un ouvert et tout et , , un cercle de centre a et de rayon r inclus dans U et orienté positivement.

aviateurpilot
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par aviateurpilot » 10 Nov 2007, 15:09

moi je joue tjrs a faire une demo tres tres court (je parle de me demo dans les devoirs libre et surveillier)

Avatar de l’utilisateur
raito123
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par raito123 » 10 Nov 2007, 15:31

aviateurpilot a écrit:moi je joue tjrs a faire une demo tres tres court (je parle de me demo dans les devoirs libre et surveillier)

explique stp
Les multiples ne doivent pas être utilisés sans nécessité

SimonB
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par SimonB » 10 Nov 2007, 17:17

Je voulais justement vous parler de la magnifique preuve que j'ai trouvée hier soir de la conjecture de Goldbach. Mais le problème est que je l'ai écrite dans la marge d'un livre que je n'arrive plus à retrouver... :ptdr:

Imod
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par Imod » 10 Nov 2007, 17:40

Pour moi sans hésitation les preuves de Cantor , par exemple aucun ensemble n'est équipotent à l'ensemble de ses parties , ou l'ensemble de tous les ensembles n'existe pas , ou encore et sont équipotent mais pas équipotent avec . Des résultats réellement surprenant avec des démonstrations très simples et très courtes : un sommet difficile à égaler !!!

Imod

sandrine_guillerme
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par sandrine_guillerme » 10 Nov 2007, 20:02

SimonB a écrit:Je voulais justement vous parler de la magnifique preuve que j'ai trouvée hier soir de la conjecture de Goldbach. Mais le problème est que je l'ai écrite dans la marge d'un livre que je n'arrive plus à retrouver... :ptdr:



Ah oué ? !

mais moi j'ai assez de marge pour t'écrire



JOEYEUX ANNIVERSAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIRE !!!!!!
MEILLEURS VOEUX!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Désolée joker, j'ai pas pu m retenir !!

Joker62
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par Joker62 » 12 Nov 2007, 09:03

Lol !
J'avais même pas vu qu'on avait répondu à ce post pardis !
C'est bête qu'il est 8h du matin, que j'suis pas encore lavé, et que j'commence à 9h :)

Si ma Fac est bloquée, j'mettrais une preuve sympatoche moi aussi :)
Et oui, on peut juste cité le nom du théorème pour allez plus vite ;)

Edit : J't'en prie Sandrine :p, pour une fois que c'est les autres qui polluent un de mes post lol :)
Bon anniv Simon ;), désolé j't'ai loupé le 10 apparemment :)

bruce.ml
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par bruce.ml » 12 Nov 2007, 16:41

+1 lmod, j'avoue que j'adore les preuves en théorie des ensembles, elles sont souvent très concises pour prouver des choses loin d'être triviales à priori !

SimonB
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par SimonB » 12 Nov 2007, 18:54

Merci tout le monde ;)

Lierre Aeripz
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par Lierre Aeripz » 12 Nov 2007, 19:11

J'aime beaucoup les preuves qui utilisent toute une théorie pour la démonstration mais où cette théorie est absente des hypothèses et de la conclusion. Je trouve que c'est là que les mathématiques sont les plus belles : quand une théorie s'applique à une autre, alors que ni le résultat, ni le problème initial n'ont de rapport avec celle-là. Ces énoncés sont plutôt rares.
De nombreux théorèmes sont très jolis (cf vos cours de maths), mais la plupart du temps les hypothèses les placent déjà dans le cadre de la théorie.

Voici quelques exemples.

  • L'égalité de Parceval
    Pour ,

    Où l'on a bien sûr
    La démonstration de cette égalité utilise la géométrie euclidienne et le fait que les polynômes trigonométriques sont denses dans l'espaces des fonctions continues périodiques
    Cet énoncé ne rentre pas complètement de ceux dont j'ai parlé puisque les n'ont pas de raison d'être sans la théorie de Fourier...
    Cette égalité permet de calculer des sommes de séries tout à fait non triviales (, , etc, sans formule générale pour les cependant).
    Ce théorème n'est pas tout à fait de ceux que j'ai cité plus haut, mais c'est le seul que j'ai en tête qui est de niveau L2 ou spé. (il y en a d'autre, aidez-moi !)
  • Le théorème de Dirichlet
    Pour a et b entiers premier entre eux, il existe une infinité de nombre premiers dans .
    La démonstration de ce théorème utilise de nombreux résultat d'analyse et en particulier sur les séries, alors que l'énoncé est de l'arithmétique pure.
    Une preuve arithmétique à été trouvée mais bien plus tard et sans doute beaucoup plus ardue.
  • Le théorème de Goodstein
    (cf. internet pour la définition des suites de Goodstein)
    Ce théorème est un petit miracle. On définit une famille de suite d'entier, les suite de Goodstein, qui ont tout pour tendre vers l'infini. Le calcul montre qu'elles prennent effectivement des valeurs faramineuses. Le miracle, c'est que toutes ces suites tendent en fait vers zéro.
    La démonstration utilise la théorie des ordinaux de Cantor. L'idée est que ces suites ne peuvent pas être efficacement majorées dans , il faut utiliser des éléments plus grand que tout élément de . On les trouve dans les ordinaux. Aussi grand qu'ils soient, ils conservent une propriété fondamentale des entiers : il n'existe pas de suite strictement décroissante d'ordinaux.
    Ce qui rend ce théorème intéressant (et beau), c'est vraiment sa preuve.
  • Le théorème d'Ax
    Soit polynômiale, c'est-à-dire que les fonctions coordonnées sont des polynômes en les n variables.
    Si F est injective, alors elle est surjective. Impressionnant, non ?
    La démonstration de ce théroème est tout entièrement basée sur le logique formelle (théorème de complétude de Gödel, théorèmes sur l'élimination des quantificateurs, etc).
    Plus particulièrement, on utilise le résultat suivant : tout énoncé pouvant s'écrire en logique du premier ordre avec +, -, x, 0, et 1 valable dans au moins un corps algébriquement clos de caractéristique nulle est valable dans tout corps algébriquement clos de caractéristique nulle.
    Le théorème est joli, mais la preuve est vraiment bluffante. Grosso modo, on parvient en changeant de corps à restreindre F à , et dans le cas de cardinaux finis, il est évident que l'injectivité entraine la surjectivité.

Imod
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par Imod » 12 Nov 2007, 19:56

Pour ceux qui aiment les démonstrations quasi-magiques , un petit livre offert par ma fille pour mon anniversaire ( je l'ai à peine survolé mais il semble contenir tout ce que j'aime ) : Raisonnements divins de Martin Aigner et Günter M.Ziegler ( Chez Springer ) .

Imod

abcd22
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par abcd22 » 12 Nov 2007, 22:16

Arp: C'est le meme que celui dont Imod parle juste au-dessus sauf que Proofs from the Book est la version originale en anglais. :-)

SimonB
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par SimonB » 12 Nov 2007, 22:24

L'intérêt de la version anglaise étant qu'elle est complète (je ne sais pas pourquoi les traducteurs décident de couper des bouts en français !).
Et sans ça, oui, c'est vraiment un livre magnifique, joyeux, qui donne envie de faire plus de mathématiques, encore plus... ;)

Imod
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par Imod » 14 Nov 2007, 01:11

SimonB a écrit:L'intérêt de la version anglaise étant qu'elle est complète (je ne sais pas pourquoi les traducteurs décident de couper des bouts en français !).
Et sans ça, oui, c'est vraiment un livre magnifique, joyeux, qui donne envie de faire plus de mathématiques, encore plus... ;)

Je n'ai rien contre les textes en anglais , je peine un peu plus avec le russe :we: La version en français que j'ai entre les mains ( février 2006 ) est très complète et corrige de nombreuses coquilles des versions antérieures ( françaises ou anglaises ) . On peut toujours s'enorgueullir de lire la version originale ( personnellement je ne supporte pas les traductions tellement réductrices de Shakespeare ou Byron !!! ) mais les versions françaises ne manquent pas de qualités !!!

Imod

jpu017
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par jpu017 » 22 Oct 2008, 13:00

Lierre Aeripz a écrit:J'aime beaucoup les preuves qui utilisent toute une théorie pour la démonstration mais où cette théorie est absente des hypothèses et de la conclusion. Je trouve que c'est là que les mathématiques sont les plus belles : quand une théorie s'applique à une autre, alors que ni le résultat, ni le problème initial n'ont de rapport avec celle-là. Ces énoncés sont plutôt rares.
De nombreux théorèmes sont très jolis (cf vos cours de maths), mais la plupart du temps les hypothèses les placent déjà dans le cadre de la théorie.

Voici quelques exemples.

  • L'égalité de Parceval
    Pour ,

    Où l'on a bien sûr
    La démonstration de cette égalité utilise la géométrie euclidienne et le fait que les polynômes trigonométriques sont denses dans l'espaces des fonctions continues périodiques
    Cet énoncé ne rentre pas complètement de ceux dont j'ai parlé puisque les n'ont pas de raison d'être sans la théorie de Fourier...
    Cette égalité permet de calculer des sommes de séries tout à fait non triviales (, , etc, sans formule générale pour les cependant).
    Ce théorème n'est pas tout à fait de ceux que j'ai cité plus haut, mais c'est le seul que j'ai en tête qui est de niveau L2 ou spé. (il y en a d'autre, aidez-moi !)
  • Le théorème de Dirichlet
    Pour a et b entiers premier entre eux, il existe une infinité de nombre premiers dans .
    La démonstration de ce théorème utilise de nombreux résultat d'analyse et en particulier sur les séries, alors que l'énoncé est de l'arithmétique pure.
    Une preuve arithmétique à été trouvée mais bien plus tard et sans doute beaucoup plus ardue.
  • Le théorème de Goodstein
    (cf. internet pour la définition des suites de Goodstein)
    Ce théorème est un petit miracle. On définit une famille de suite d'entier, les suite de Goodstein, qui ont tout pour tendre vers l'infini. Le calcul montre qu'elles prennent effectivement des valeurs faramineuses. Le miracle, c'est que toutes ces suites tendent en fait vers zéro.
    La démonstration utilise la théorie des ordinaux de Cantor. L'idée est que ces suites ne peuvent pas être efficacement majorées dans , il faut utiliser des éléments plus grand que tout élément de . On les trouve dans les ordinaux. Aussi grand qu'ils soient, ils conservent une propriété fondamentale des entiers : il n'existe pas de suite strictement décroissante d'ordinaux.
    Ce qui rend ce théorème intéressant (et beau), c'est vraiment sa preuve.
  • Le théorème d'Ax
    Soit polynômiale, c'est-à-dire que les fonctions coordonnées sont des polynômes en les n variables.
    Si F est injective, alors elle est surjective. Impressionnant, non ?
    La démonstration de ce théroème est tout entièrement basée sur le logique formelle (théorème de complétude de Gödel, théorèmes sur l'élimination des quantificateurs, etc).
    Plus particulièrement, on utilise le résultat suivant : tout énoncé pouvant s'écrire en logique du premier ordre avec +, -, x, 0, et 1 valable dans au moins un corps algébriquement clos de caractéristique nulle est valable dans tout corps algébriquement clos de caractéristique nulle.
    Le théorème est joli, mais la preuve est vraiment bluffante. Grosso modo, on parvient en changeant de corps à restreindre F à , et dans le cas de cardinaux finis, il est évident que l'injectivité entraine la surjectivité.

Bonjour

Désolé d'exhumer un post déjà ancien, mais nouveau sur ce forum, je découvre...

Je reviens sur le théorème de Goodstein : moi aussi, il me fascine, mais il y a un truc qui m'y gène bcp. Je vais le formulier d'une manière volontairement naïve (je ne suis pas mathématicien) :
- On a beau entasser des entiers faramineux, démentiels, "après", il y a toujours un entier. ;), le premier ordinal transfini, n'est pas un entier, on ne le touchera jamais en comptant vers le haut.
- Or, dans la démonstration de Goodstein, c'est dans le sens inverse : on a bien une suite décroissante d’ordinaux transfinis, mais, redescendus à ;), pouf ! On retombe dans le domaine entier, si je puis dire.

Il y a, comment dire, une dissymétrie qui me choque.

Merci de tout éclairage.

 

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