ThekamikazeFou a écrit:Des postulats de departs il y en a partout notement en physique avec la theorie de la relativité restrinte, pourquoi pas en math? Pourquoi cherchons nous toujours a tout demontrer?
Certes on ne peut jamais s'affranchir des postulats (qu'on appelle "axiomes" pour faire bien) puisqu'ils servent en quelque sorte de définition de la vérité mathématique. L'idée est qu'une proposition vraie, c'est une proposition qu'on peut déduire d'un des axiomes qu'on s'est fixés par un raisonnement valide. La question qui vient tout de suite c'est "qu'est-ce qu'un raisonnement valide ?". Cette question a mené à la formalisation de la logique au XIXème siècle, ainsi qu'à la mise en place des critères que doivent respecter les "bons" systèmes d'axiomes. Par exemple, si les axiomes permettent de déduire une proposition et son contraire, rien ne va plus. Et là les mathématiciens se sont rendus compte qu'il y avait un sacré paquet d'axiomes, qu'on n'était pas sûr à 100% qu'ils n'étaient pas contradictoires, qu'on n'était pas sûr de pouvoir (en principe) tout démontrer, que certains axiomes pouvaient en fait se déduire d'autres axiomes, etc.
Cet épisode de l'histoire des maths s'appelle la crise des fondements. Cette crise a débouché sur la création de systèmes d'axiomes "minimaux" (par exemple ceux dont on se sert ici pour démontrer que 1+1 = 2), sur la mise en lumière d'axiomes qui semblent très intuitifs mais qui permettent de déduire des résultats hautement non intuitifs (le célèbre axiome du choix qui a entre autres conséquences le paradoxe de Banach-Tarski), et sur d'importants théorèmes portant sur les mathématiques elles-mêmes comme le théorème de Gödel qui en gros dit qu'il y aura toujours un énoncé indémontrable.
Sinon, les postulats (là du coup on les appelle plutôt "principes") de la physique sont loin de se limiter à la théorie de la relativité. Les lois de Newton par exemple, c'est du postulat. Mais en physique aussi, il y a ce désir de limiter les principes au minimum possible.
Edit : Un épisode analogue à la crise des fondements en maths est ce qu'on appelle la "catastrophe ultraviolette" en physique, autour de 1900, quand les premiers résultats expérimentaux allant à l'encontre de la continuité des grandeurs physiques (en gros) ont été obtenus. Jusqu'alors personne n'avait osé imaginer que certaines grandeurs soient quantifiées.