Exactement de la même façon, "l'homme de la rue" (et, hélas, beaucoup de Lycéens...) dit que "il fait passer le 2 de l'autre coté" lorsqu'il écrit que 3x-2=0 => 3x=2. Et je pense qu'en temps que Capesien, tu connait aussi bien que moi les conséquence désastreuses de cette façon d'exprimer les choses.PSEUDA a écrit:Ce que tu ne veux pas comprendre, Ben314, c'est que pour l'homme de la rue, le lycéen, et les gens comme moi qui n'ont qu'un niveau Capes en mathématiques, l'infiniment petit et l'infiniment grand ont une signification : aussi petit que l'on veut, aussi grand que l'on veut. Ceci une REALITE.
Pour moi, parler d'infiniment petits (ou grand) a des pré-bac (voire à des "petits" post-bac), c'est tout aussi désastreux. Et je reste persuadé que, exactement comme d'utiliser l'expression "faire passer", tu n'y gagne absolument rien en terme de "facilité à exprimer les concepts/résultat".
Par exemple, de voir (ne serait ce qu'un tout petit peu) la limite d'une suite comme étant (plus ou moins) la valeur de la suite pour un n infiniment grand, ça va fortement inciter les élèves à écrire des débilités du style
(pourquoi un "infiniment grand" n'aurait-il pas lui aussi le droit d'être soit pair, soit impair ?)
PSEUDA a écrit:Et que pour toi, qui est (a été) prof à l'Université, avec tout le respect que je te dois, ces mots signifient une autre REALITE, celle utilisée par Newton-Leibniz, qui, parce qu'elle a mené à des contradictions, des erreurs (je veux bien te croire, mais je voudrais bien savoir lesquelles), n'existe pas en mathématiques.
Leibnitz/Newton, ils écrivaient (avec les notations pourries de l'époque)
Et le problème il "saute aux yeux" : la première expression n'a de sens que pour dx non nul alors que la dernière égalité n'est vrai que pour dx=0. Donc il a fallut "inventer" un concept d'un truc qui soit en même temps nul et non nul (en fait, le point de vu a été de le voir comme "infiniment petit" qui est des fois nul et des fois non nul en fonction du contexte de façon d'éviter l'absurdité monumentale consistant à dire qu'il est les deux en même temps)
Évidement, pour "lever le problème", on peut décider que le dernière égalité est un "à peu prés égal", sauf que
- Il faudrait évidement définir ce que l'on entend par là (ça sent très fort le "mordage de queue"...)
- Ça conduirait à dire que, par exemple la pente de la tangente en 0 est "à peu prés nulle", or il me semble que tu as toi même reconnu que ce n'était vraiment pas malin...
Et je te le redit (pour la 10em fois il me semble) : "l'affaire" n'a pas été simple : il a fallu quasiment 200 ans de cogitations d'esprit dont certains très brillants pour arriver à enlever ces contradiction flagrantes des mathématiques et la solution de loin la plus simple (*) qu'on a trouvé pour les virer, c'est celle de Cauchy-Weierstrass.
Déjà, j'aurais tendance à penser que "l'homme de la rue", il ferait mieux de pas trop se mêler de mathématiques compliquéees pour éviter de dire d'énormes connerie.PSEUDA a écrit:Parce que pour l'homme de la rue, le contraire de l'infini, c'est fini, et que pour lui, les nombres ne sont pas "finis", il n'y en a pas un plus grand et un plus petit, donc ils sont "infinis".
Un truc qui me semble complètement évident, par exemple, c'est que l'infini, dans le monde "concret", ça a pas trop de sens donc que c'est forcément une "vue de l'esprit" sur laquelle on ne risque pas de faire des expériences "pratique" (comme en physique) pour voir si "ça colle" où si "ça colle pas". Et très souvent, "l'homme de la rue", il se rend absolument pas compte que, dans ce contexte (rien de concret pour "vérifier"), il faut une définition extrêmement rigoureuse du truc en question vu qu'on va pouvoir travailler qu'avec ça.
Tout ça pour (rere)dire que, avec les travaux de Cantor sur "l'infini actuel", on y a beaucoup gagné concernant les "vraies mathématiques" (i.e. celles faites par ceux qui savent de quoi ils parlent), mais ça a été catastrophique pour le "monsieur tout le monde" (par exemple le Lycéen de base...) qui s'est mis a penser que l'infini c'était un truc "simple" qu'il pouvait tout à fait comprendre.
Pour te donner un exemple de, historiquement parlant (i.e. avant Cantor) comment on voyait les choses, Euclide n'écrit jamais qu'une droite est infinie (ni qu'elle contient une infinité de points). Il écrit uniquement "qu'on peut la prolonger autant que nécessaire" (qui est ce qu'on appelle un "infini potentiel" exactement du même type que "je peut trouver un nombre toujours plus grand").
Pourquoi Euclide fait ça ?
- Parce que ça suffit pour faire des maths (en l'occurrence de la géométrie).
- Parce que ça permet d'éviter de parler d'infini "actuel" qui (on le sait déjà à l'époque) conduit rapidement à des paradoxes/contradictions.
Tout a fait d'accord dans le sens que pour "l'homme de la rue", c'est pas vraiment un truc "appréhendable" (en tout cas pas dans le sens "infini actuel")PSEUDA a écrit:De toute façon, je pense que l'infini est une notion qui nous dépasse, pour le pauvre être humain borné et limité que nous sommes. Il me semble que nous entrevoyons un concept qui existe, mais que nous ne comprenons pas (pas de chance).
Et si tu trouve que "je chipote" en différenciant les notion d'infini "actuel" et d'infini "potentiel", je te renvoie sur le post. de Robot qui pointe précisément du doigt que, pour passer de l'un à l'autre, il faut intervertir deux quantificateurs ce qui change complètement le sens (chose pas toujours forcément bien comprise par "monsieur tout le monde"...)
Oui, mais de nouveau, on parle de fonction et pas de réel, et, comme l'ont déjà dit Sylviel et Robot, tu trouvera pas mal de personne (dont moi) pour critiquer l'utilisation de ce type de vocabulaire et en préférer d'autres ("petit o", "négligeable", "équivalent à", etc...) ne contenant pas le mot "tabou" infini.PSEUDA a écrit:PS : pour mettre encore un peu d'huile sur le feu, je lis encore dans le Dixmier :
"Rappelons que f(x) est dit un infiniment petit quand x-> xo, si f(x) ->0 quand x->xo".
D'ailleurs, au vu des définitions des livres, f(x)ou f=o(1) signifie que f est un infiniment petit d'ordre n , ou infiniment petite par rapport à 1 (ou négligeable par rapport à 1), si f(x)->0 quand x->0.
(*) Ce n'est là que mon avis : je fait parti de ceux qui ne pense pas que, par exemple, l'analyse non standard soit "plus simple".


. Bon, il suffit d'interroger internet pour voir que cette question revient souvent :
