Monsieur23 a écrit:
Par contre, je ne vois pas très bien l'utilité de savoir commenter du Proust.
Ce n'est pas tant de savoir commenter du Proust que de savoir commenter! En principe, les cours de français apprennent les bases de l'analyse littéraire et du commentaire de texte. C'est à dire les outils indispensables à la compréhension des idées émises par un auteur. Que le texte soit de Proust, de Voltaire ou de Bachelard, ce n'est pas l'important!
Au delà de l'acquisition des outils, il reste que l'étude des auteurs permet d'apprendre les grandes idées qui fondent notre civilisation (et aussi celles des autres...) et de les comprendre avant de vouloir les contester ou les dépasser.
La Science n'existerait pas sans les courants philosophiques qui ont contribués à l'asseoir. C'est cette interdépendance qui commande au scientifique de ne pas négliger l'étude des lettres et de la philosophie.
Les anciens programmes (avant 68) savaient ce qu'ils faisaient en imposant au jeune bachelier scientifque de faire d'abord ses "humanités". Aujourd'hui encore, heureusement, il y a des lycées où l'on accepte pas en TS (comme hier en TC) des élèves mauvais en français, en philo ou en histoire !
Il faut comprendre que les maths ou la physique ne sont pas le seul savoir mécanique qui consisterait à être capable de résoudre une EDO ou de calculer une trajectoire un peu biscornue. C'est du travail de technicien ça,et je l'écris sans aucune connotation péjorative! Le scientifique doit intégrer sa science dans l'ensemble des concepts philosophiques qui structurent et forment le Savoir. Encore faut-il en avoir conscience: c'est le rôle du français et de la philo au lycée...
