"Monde centré"…

Discussion générale entre passionnés et amateurs de mathématiques sur des sujets mathématiques variés
Bastien L.
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"Monde centré"…

par Bastien L. » 14 Jan 2009, 11:29

Bonjour!


En essayant de comprendre un article sur le paradoxe de la belle au bois dormant, je me heurte à la notion de "monde centré", dont je ne trouve pas de définition…

Quelqu'un saurait-il m'aider…? :hein:



Euler911
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par Euler911 » 14 Jan 2009, 22:23

Bonsoir,

Des références, peut-être?

Bastien L.
Membre Relatif
Messages: 308
Enregistré le: 12 Oct 2008, 03:33

par Bastien L. » 18 Jan 2009, 12:00

Bonjour!


À cette adresse, vous trouverez l'article de Monsieur Delabre que j'ai déjà évoqué: article.

J'ai eu la chance d'avoir de nouvelles informations depuis que j'ai créé cette discussion; l'auteur m'a transmis ces deux citations en anglais à propos du "monde centré":

Sleeping Beauty is an example of a problem involving self-locating beliefs, i.e., beliefs that an agent, or a temporal part of an agent, might have about its own location. An agent-part that knew exactly which possible world is actual can still be ignorant about its own location in that world. That can happen if the world contains two or more agent-parts whose evidential states are subjectively indistinguishable. These agent-parts would then be unable to determine with certainty their own spatiotemporal location. (Even if Beauty knew that the outcome of the coin toss would be tails, she could not know whether it was currently Monday or Tuesday.) Another way of expressing this is by saying that the agent-parts would be ignorant about which centered possible world they are in even though they know which possible world they are in. Yet another formulation is that agent-parts, or "observer-moments", possess all non-indexical information about the world but lack some indexical information. Here we shall use these expressions interchangeably.
,

et:

We agree that there are two kinds of possibilities to which credences may be given. There are possibilities about what sort of possible world is actual; and there are possibilities about who one is and when one is and what sort of world one lives in. Following Quine (1969), we shall represent the latter possibilities as classes of centred worlds: possible worlds with designated individuals–at-times within them. Call the classes of centred worlds centred possibilities. (We could represent the former possibilities, the uncentred possibilities, as classes of uncentred possible worlds; but we needn’t bother, since we can subsume the uncentred possibilities under the centred ones.) It may happen that two centred worlds are situated within the same uncentred possible world: only their designated individuals-at-times differ. If so, I call them collocated.
,

et voici de sa part quelques explications plus pédagogiques:

1) Reprenons depuis le début. Nous, scientifiques, portons sur l'univers des opinions diverses. Il y a un seul univers mais beaucoup d'images de cet univers dans nos esprits. Par exemple, nous vivons peut-être dans un univers infini, mais peut-être aussi dans un univers fini, ce n'est pas une pensée à rejeter absolument : de ces deux mondes possibles, il n'y en a qu'un qui est le bon, mais les deux mondes coexistent dans notre champ d'hypothèses, ils sont objets de croyance et, pour tout dire, nous leur attribuons des probabilités.

2) Mais la différence entre deux mondes peut être très insignifiante, c'est vous dire combien de mondes possibles on peut former en prenant en compte toutes les différences. Par exemple, après le lancer de la pièce de monnaie, le monde que la Belle avait à l'esprit se trouve encore scindé en deux : ou bien elle se trouve dans un monde où la pièce est tombée sur pile, ou bien dans un monde où elle est tombée sur face. Il y a deux mondes possibles, auxquels correspondent deux propositions : "la pièce est tombée sur pile", "la pièce est tombée sur face". Une seule est vraie cependant, mais en attendant de savoir avec certitude, nous leur attribuons des probabilités.

3) Il y a des mondes spéciaux, dits mondes centrés. Ce centre, c'est un sujet, une subjectivité, un moi : ces mondes ne sont plus absolus et valables pour tout le monde, comme ceux que nous avons décrits auparavant, mais relatifs au sujet qui les pense. Par exemple, vous regardez le calendrier et vous dites "on est lundi" : vous ne faites pas là la description d'un monde objectif et universel, vous parlez d'un monde relatif à votre temps présent, vous savez que demain votre énoncé sera faux. Lorsque vous dites que vous êtes ceci et comme ça, que vous donnez votre position spatiale, etc, vous parlez de croyances qui vous concernent, qui ne sont plus vraies pour un autre individu.

4) Alors qu'on l'interroge sur quelque chose d'objectif, à savoir le résultat de CE lancer de pièce, résultat valable pour tout le monde en tout lieu en tout temps, la Belle n'est pas rassurée, car les règles de l'expérience font qu'elle ne peut pas dater son réveil au jour près. La donnée du jour pourrait changer le calcul des probabilités, la Belle étant réveillée deux fois au lieu d'une en cas de pile. Or, à partir du moment où elle se met à penser en centrant sur elle, elle envisage des mondes centrés : c'est croire de façon centrée que de dire par exemple "la pièce est tombée sur pile et aujourd'hui est lundi", vous voyez là que, pour décrire un monde possible, elle est obligée d'utiliser ce mot, dit adverbe indexical, "aujourd'hui", indiquant un moment relatif au sujet.



Voilà!

 

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