par Ben314 » 03 Nov 2016, 19:02
Salut,
Personnellement (donc c'est parfaitement discutable), je suis pas certain qu'une approche historique ait un grand intérêt en ce qui concerne la compréhension des math. (les maths, c'est pas vraiment un truc qu'on "apprend", mais un truc qu'on "comprend").
Déjà, il y a des tonnes de question qui ont été à un moment donné au "cœur" des mathématiques et qui n'ont plus vraiment lieu d'être vu que le problème résidait principalement soit dans une "mauvaise façon" de se poser la question, soit dans des problèmes de notations pas du tout adaptés au problème étudié.
Ensuite, très très souvent, la première personne a avoir trouvé une preuve d'un certain résultat, c'était une preuve longue, passablement laborieuse, voire assez souvent partiellement fausse. Plus tard d'autres ont trouvé des preuves correctes, plus courtes, plus facilement compréhensible et, très très souvent on a fini par bâtir toute une jolie théorie dans laquelle on démontre extrêmement facilement un résultat bien plus général que celui de départ qui, de plus semble parfaitement "naturel" dans le cadre de la théorie en question alors que le résultat de départ restait assez obscur.
Dans un tel cas (très fréquent), quel intérêt y-a-t-il à ressortir des tiroir la première preuve longue, laborieuse et pas naturelle du tout ?
Enfin, en math., c'est souvent extrêmement difficile (et polémique) de mettre un nom (et même une date) sur un résultat : Untel parle dans tel livre d'un cas particulier du résultat en question, mais il ne donne aucune preuve et ne s'étend pas sur la question. Un autre, plus tard établi la preuve du cas particulier, mais avec une erreur dans la preuve et on ne sait pas s'il a compris ou pas qu'il étudiait un cas particulier d'un truc bien plus général. Un troisième comprend qu'il y a un cas général "caché derrière" le truc, mais.. il ne démontre absolument rien... Un quatrième démontre le cas général, mais la preuve proposée est erronée (mais uniquement dans certains cas particuliers...). Un cinquième trouve une preuve générale correcte. Un sixième simplifie énormément la preuve et démontre en fait un résultat encore plus général. Un septième ne démontre rien de nouveau, mais bâti une théorie qui donne un cadre au résultat et permet une interprétation extrêmement simple et naturelle de ce dernier.
Qui est le "découvreur" ? de quand date la "découverte" (il y a souvent plusieurs siècles entre "le premier" et "le septième") ?
Pour te donner un exemple classique, concernant la notion d'intégrale, certain disent qu'elle est "née" avec le calcul infinitésimal (vers le XVIIem siècle) et d'autre dise que c'est Archimède (IIIem siècle avant J-C) qui en est le père. En terme de date, ça ne fait jamais que... deux millénaires d'écart...
Et c'est évidement sans parler du grand nombre de "découvertes" qui ont été faites plusieurs fois à des dates et lieu différents, par exemple on sait aujourd'hui que le "triangle de Pascal" (Blaise Pascal = 1623-1662) été connu des Chinois du XIIIem siècle et des Perses du XIem siècle et on est à peu prés certain que Blaise Pascal n'a "pompé" ni sur les chinois, ni sur les perses.
Tout ça pour dire qu'il y a effectivement très très peu de personnes qui font à la fois des "vraies Maths." (i.e. des maths actuelles) et qui s'intéressent aussi à l'histoire des Maths. et que ça vient assez clairement du fait que l'histoire des maths. n'apporte quasiment rien pour la compréhension des maths actuelles.
Par exemple, vu que tu parle de "travaux personnels", je suis pas sûr que tu trouve grand monde ici qui a, ne serait-ce qu'une seule fois, fait un "travail personnel" sur l'histoire des mathématiques.
Qui n'entend qu'un son n'entend qu'une sonnerie. Signé : Sonfucius