Cryptographie Theorie

[cassin31]

Bonjour,

Prealable rapide : Le code de Vernam est une methode de chiffrement extremement simple qui consiste a substituer a chaque lettre d'un message une autre lettre de l'alphabet grace une cle qui est elle meme une lettre. Si la lettre du message est "B" et que la cle est "D", la lettre codee sera "F". Car D est la 4eme lettre de l'alphabet, B la seconde, et F la 4+2=6eme lettre.

En cryptographie, il est accepte que le code de Vernam est en theorie incassable si la cle de chiffrage est aussi longue que le message ET si la cle est aleatoire (et n'est utilisee qu'une seule fois)

Cette affirmation insiste sur le caractere aleatoire de la cle.
Un texte en francais n'est pas vraiment aleatoire.
Donc un message code avec le code de Vernam par le biais d'une cle qui est un texte en francais quelquonque (un passage des miserables par exemple) n'est pas theoriquement incassable.

Ma question est donc simple :
Si je suis cryptographe, comment, en theorie, je peux dechiffrer un message code par la methode vernam si je sais que la cle est un texte en francais?

Un immense merci a ceux qui en connaissent suffisament pour m'eclairer un peu sur ce probleme theorique qui me trouble...

[Blankette]

Bonjour,

Il me semble avoir lu des choses là dessus il y a quelque temps... La méthode consiste à utiliser la fréquence d'utilisation moyenne de chaque lettre dans un texte français... le "e" est la lettre apparaissant la plus fréquemment, on place alors des e dans le texte à déchiffrer et on tente ensuite de recomposer les mots... si par exemple j'ai e**, les solutions pourraient être "est" ou "eux" ou "été"... on assemble ensuite les différents mots pour essayer de recréer des phrases et ainsi retenir la bonne proposition.

Voilà c'est une méthode un peu vague mais il me semble qu'elle a déjà fait ses preuves (notamment durant la seconde guerre mondiale).

[Lierre Aeripz]

Voici pourquoi Vernam est incassable avec une clé aléatoire et peu l'être si l'aléa n'est pas bon.

Supposons que le message codé que tu veux envoyé est OUI. L'attaquant sais que tu réponds par OUI ou par NON (mettons qu'il aie connaissance de la question). Il intercepte le message crypté : NOB.
Là il se dit, si la réponse est OUI, c'est que la clé est ZUT. Si la réponse est NON c'est que la clé est AAO. Comme AAO n'est pas un mot français, c'est que la clé est ZUT. Donc la réponse est OUI.
La force du code de Vernam est que même si l'on peut essayer toutes les clés (et dans le cas présent, on peut), on ne pourra pas trouver le message initial car on tombera aussi sur plein d'autres messages vraissemblables. La seule information récupérée est la taille du message. (Cela peut parfois être gênant : en anglais NO a deux lettres et YES en a trois. C'est pourquoi on rajoute souvent des lettres inutiles.)
En revanche si l'on peut restreindre le domaine des clé possible, on pourra peut-être trouver un seul message qui fait sens.