par Manu11 » 02 Oct 2006, 18:52
Les Usines
Se regardant avec les yeux cassés de leurs fenêtres
Et se mirant dans l'eau de poix et de salpêtre (1)
D'un canal droit, tirant sa barre à l'infini,
Face à face, le long des quais d'ombre et de nuit
Par à travers les faubourgs lourds
Et la misère en guenilles de ces faubourgs,
Ronflent terriblement les fours et les fabriques.
Rectangles de granit, cubes de briques,
Et leurs murs noirs durant des lieues,
Immensément par les banlieues,
Et sur leurs toits, dans le brouillard, aiguillonnées
De fers et de paratonnerres,
Les cheminées.
Et les hangars uniformes qui fument ;
Et les préaux, où des hommes, le torse au clair
Et les bras nus, brassent et ameutent d'éclairs
Et de tridents (2) ardents, les poix et les bitumes ;
Et de la suie et du charbon et de la mort ;
Et des âmes et des corps que l'on tord
En des sous-sols plus sourds que des Avernes (3) ;
Et des files, toujours les mêmes, de lanternes
Menant l'égout des abattoirs vers les casernes.
Se regardant de leurs yeux noirs et symétriques,
Par la banlieue, à l'infini,
Ronflent le jour, la nuit,
Les usine et les fabriques.
Oh les quartiers rouillés de pluie et leurs grand' rues !
Et les femmes et leurs guenilles apparues
Et les squares, où s'ouvre, en des caries
De plâtras blanc et de scories (4),
Une flore pâle et pourrie.
Aux carrefours, porte ouverte, les bars :
Etains cuivres, miroirs hagards,
Dressoirs d'ébène et flacons fols (5)
D'où luit l'alcool
Et son éclair vers les trottoirs.
Et des pintes qui tout à coup rayonnent,
Sur le comptoir, en pyramides de couronnes ;
Et des gens soûls, debout,
Dont les larges langues lapent, sans phrases,
Les ales (6) d'or et le whisky, couleur topaze.
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Merci de ton aide :=D
Il s'agit pas exactement du texte que j'ai mais c'est le meme koi ^^
je me comprend XD