pinocchio a écrit:Précisément, les maths ne servent généralement à rien dans la vie professionnelle, quotidienne, et si c'était le cas, ça se saurait.
Pour quelques cas, apprendre quelques formules mathématiques sans comprendre, par exemple en BTS, est peut-être utile.
Mais au niveau du secondaire, qu'est-ce qui sert, dans la vie de tous les jours ? Les pourcentages ?
D'ailleurs il y a plein de gens traumatisés par les maths qui maîtrisent mal les pourcentages, et je soupçonne qu'apprendre les maths comme un robot pendant toute une scolarité y est pour quelque chose.
(comme dit Sylviel, apprendre des formules sans comprendre, c'est le meilleur moyen de les appliquer de travers)
Autant supprimer les cours de maths, si c'est pour en faire un truc pareil, et volontairement, en plus.
(jusque là, j'imaginais que la dégradation de l'enseignement des maths était partiellement involontaire, mais quand je lis ce que dit Nightmare, je me pose des questions).
Même si on ne s'en sert pas "dans la vie de tous les jours", même ceux qui sont persuadés ne n'avoir rien du tout à voir avec les maths ont quand même bénéficié durant leur jeunes années de raisonnements rigoureux qui leur permettent de réfléchir de façon plus structurée. Evidemment que la plupart des gens qui ne font plus de maths se contrefichent de connaître ou pas le théorème de Thalès. Par contre il leur reste au fond d'eux cette rigueur qui leur permet d'avoir un oeil plus critique, des arguments structurés sur des sujets "de la vie de tous les jours", à tisser des liens, à mobiliser des connaissances dans un autre contexte... bref, les maths apprennent à être un citoyen averti, une personne critique à l'égard du monde qui l'entoure et capable d'expliquer pas-à-pas pourquoi ils sont d'accord ou pas.
On vit entouré de maths, même si on ne s'en rend pas compte, on y est quotidiennement exposé, et pas seulement aux pourcentages. On raisonne par l'absurde ou par contraposée sans s'en rendre compte par exemple, même quand on parle de motos ou de baby-foot. Et non, on ne raisonnerait ni par l'absurde ni par contraposée sinon. Nous peut-être, mais pas nos descendants. Car on est sensibilisé depuis toujours, parce que nos proches raisonnaient comme ça autour de nous, on entend ces raisonnements depuis notre plus jeune âge. Si on arrêtait totalement les maths, il y aurait encore quelques générations qui raisonneraient correctement, puis ce serait terminé. Ca semble tiré par les cheveux dit comme ça, on a du mal à l'imaginer, mais il y a des gens qui n'ont jamais eu accès à l'éducation et qui sont totalement réfractaires au raisonnement, à tel point que la communication peut devenir très difficile (au delà des questions de vocabulaire, parce que ça on peut s'adapter), parce qu'on n'arrive pas à faire passer une idée.
Alors les phrases du genre "si c'était le cas, ça se saurait"... je ne connais aucune phrase aussi absurde. Quand on réfléchit un peu au sens de cette phrase... je sais pas toi, mais moi je l'ai toujours trouvé comique cette expression.
Rien que dans un post comme celui que je suis en train d'écrire, que nous écrivons à longueur de journée, il y a des implications logiques camouflées et, quand bien même ce que je dis serait idiot, c'est structuré, et je suis convaincu que sans les maths j'aurais n'aurais pas pu tenir ce genre de discours formé d'arguments qui s'imbriquent les uns à la suite des autres.
Alors bon, le coup des maths qui servent à rien à 90% des gens... ça va quoi, on l'entend à chaque coin de rue et c'est archi-faux. Seulement, et c'est précisément là la force des maths, le champ des applications est tellement vaste et diffus, qu'on n'en voit plus les applications précises. Quand tu apprends à te servir d'un marteau, là tu vois tout de suite si ça te sert ou pas. Les maths, tu ne le vois pas parce que tu t'en sers tout le temps, si bien qu'on en vient à chercher à quoi servent... les formules. Et là oui, on ne voit pas à quoi ça sert. Et ces formules là, comment les a t-on établies ? Rigoureusement, comme les discours qu'on tient au Réveillon du 31, même quand on a un coup dans le pif. Essaye de passer une journée sans tenir le moindre raisonnement rigoureux : c'est strictement impossible.